Open Access
Issue
Cah. Agric.
Volume 25, Number 4, Juillet-Août 2016
Article Number 45003
Number of page(s) 9
Section Études originales / Original Studies
DOI https://doi.org/10.1051/cagri/2016026
Published online 25 August 2016

© A. Chatti-Kolsi et al., Published by EDP Sciences 2016

Licence Creative CommonsThis is an Open Access article distributed under the terms of the Creative Commons Attribution License CC-BY-NC (http://creativecommons.org/licenses/by-nc/4.0), which permits unrestricted use, distribution, and reproduction in any medium, excepted for commercial purposes, provided the original work is properly cited.

1 Introduction

L’olivier (Olea europaea L.) est largement cultivé en Tunisie sous différentes conditions climatiques. Il est exposé à différents bioagresseurs tels que virus, champignons, acariens et insectes. Les acariens ériophyides Aceria oleae (Nalepa, 1900) et Oxycenus maxwelli (Keifer, 1939) provoquent d’importants dégâts aux cultures aussi bien en pépinière que sur les jeunes plantations irriguées (Harpaz, 1955 ; Hatzinikolis, 1969 ; Castagnoli et Oldfield, 1996 ; Çetin et Alaoglu, 2006). Les dégâts les plus fréquents sont des déformations et des altérations au niveau des feuilles comme la présence de taches enfoncées, une réduction de la végétation, la détérioration du bourgeon apical, l’arrêt de développement des boutons floraux, le flétrissement des inflorescences, des malformations au niveau des fruits, la chute des feuilles et des fruits, la détérioration de la qualité des huiles (Çetin et al., 2010).

Actuellement, seule la lutte chimique est utilisée en Tunisie (Ksantini et al., 1993). Cette méthode n’est justifiée que lorsque les populations d’acariens atteignent des niveaux très élevés d’infestation. Mais leur coût élevé, leurs effets polluants et leur impact négatif sur la santé humaine sont autant de facteurs incitant à la recherche d’autres méthodes de lutte. L’utilisation de variétés résistantes est une composante de la lutte intégrée contre les bioagresseurs (Jallow et al., 2004 ; Barzman et al., 2015) et elle est de plus en plus utilisée dans une perspective de développement durable (Wilson et Huffaker, 1976 ; Razmjou et al., 2006). Les plantes possèdent un large spectre de mécanismes de défense contre les agents pathogènes. L’existence de barrières physiques (Harborne, 1988 ; Lucas et al., 2000 ; Sanson et al., 2001 ; Iddles et al., 2003 ; Ayayee et al., 2014) recouvrant la surface des différents organes (racine, tige et feuille) peut jouer un rôle important dans la résistance des plantes à ces attaques. Une meilleure connaissance du rôle de ces barrières dans la résistance aux ravageurs pourrait permettre une meilleure prévention des attaques et une utilisation plus raisonnée des pesticides. Un screening de la sensibilité des ressources végétales locales vis-à-vis des ravageurs serait très utile pour comprendre les mécanismes intervenant dans la résistance des plantes aux ravageurs.

La présence d’acariens phytophages sur l’olivier constitue un nouveau problème qui risque d’avoir des incidences économiques graves sur la production oléicole. Vu l’importance des dégâts et la rareté des travaux sur l’acarofaune en oléiculture, aussi bien en Tunisie qu’à l’étranger, il est nécessaire d’étudier leurs dégâts et de rechercher des méthodes de lutte convenables et efficaces. Les mécanismes de défense de l’olivier sont encore peu connus (Uccella, 2000 ; Benitez et al., 2005). Selon plusieurs auteurs, la feuille est souvent impliquée dans la défense contre les bioagresseurs (Lucas et al., 2000 ; Sanson et al., 2001 ; Iddles et al., 2003 ; Ayayee et al., 2014).

L’objectif principal de cette étude est d’estimer la résistance aux acariens ériophyides de 12 variétés d’olivier en se basant sur les relations entre l’infestation, l’acidité de l’huile et l’épaisseur de la cuticule des feuilles.

2 Biotope et matériel végétal

Le site d’étude choisi est la station expérimentale « Taous » de l’Institut de l’olivier, située à 26 km au Nord de Sfax (34° 56′ 01″ Nord et 10° 36′ 54″ Est) et à 559 m d’altitude. Cette région se caractérise par un climat semi-aride à hiver doux et humide et un été chaud et sec avec une pluviométrie moyenne de 200 mm par an.

Les expérimentations sont réalisées dans un parc à bois d’olivier de différentes variétés âgées de 7 ans. La plantation est irriguée (goutte à goutte). L’écartement entre les arbres est de 7 × 7 m.

Pour une bonne représentation variétale des différentes zones oléicoles tunisiennes, 12 variétés ont été choisies : sept variétés à huile caractérisées par de petits fruits et des rendements élevés en huile (Chemlali Sfax, Chétoui, Oueslati, Chemlali Ontha, Chemlali Zarzis, Zalmati et Koroneiki), trois variétés à double aptitude, huile et conserve, selon leur époque de maturité (Arbequina, Chemchali et Zarrazi) et deux variétés de table (Picholine et Meski). Il est à noter que, en cas de forte infestation (déformation des fruits), les fruits de toutes les variétés sont envoyés à la transformation.

3 Suivi des populations d’acariens

Le suivi démographique des acariens a été effectué sur cinq arbres de chaque variété de même vigueur et ayant des taux d’infestation similaires. Il s’est étalé de début novembre 2013 à début décembre 2014. Le choix des arbres est basé sur un échantillonnage préliminaire de tous les arbres de la même variété (présents dans la parcelle d’étude).

Pour l’échantillonnage, on a prélevé 100 feuilles par arbre en vue de déterminer leurs niveaux d’infestation, d’identifier les espèces d’acariens présentes et de préciser leur localisation par examen des deux faces, inférieure et supérieure, de chaque feuille ; les données brutes sur le nombre d’acariens ont été converties en densités moyennes d’acariens par feuille.

Les échantillons prélevés ont fait l’objet d’un examen minutieux sous loupe binoculaire (Leica Wild M10) à un grossissement de ×80 en vue de dénombrer les acariens sur les feuilles.

L’identification des acariens ériophyides s’est basée sur l’observation des différentes parties du corps (la position et le nombre des soies implantées sur le corps et enfin les pattes) de 100 individus de chaque espèce avec un microscope à contraste de phase.

4 Mesure de l’épaisseur de la cuticule foliaire

4.1 Échantillonnage

Un échantillon de 50 feuilles de chaque variété a été prélevé le 11 mai 2014 sur l’étage supérieur des rameaux correspondant aux jeunes feuilles (site d’attaque d’acariens). Chaque feuille a fait l’objet d’un examen sous loupe binoculaire afin de déterminer le nombre d’acariens sur chaque face foliaire.

4.2 Étude histologique

Les feuilles sont fixées pendant 48 heures dans une solution FAA (10 % formol, 80 % alcool et 10 % acide acétique). Après lavage à l’eau courante pendant 24 heures, les organes fixés sont déshydratés par différents trempages dans de l’éthanol et du xylène puis inclus dans des blocs de paraffine avant d’être coupés à l’aide d’un microtome. Les coupes, ainsi préparées, sont fixées entre lame et lamelle par l’albumine puis déparaffinées et réhydratées avant d’être colorées à l’hématoxyline et à l’éosine. Le montage de ces coupes se fait dans une goutte de baume du Canada avant leur observation. La mesure de l’épaisseur de la cuticule est effectuée au microscope (Leitz) muni d’un oculaire gradué au micromètre (μm).

Les coupes histologiques réalisées (50 coupes par variété à raison d’une coupe par feuille) servent pour les mesures de l’épaisseur de la cuticule (faces inférieure et supérieure).

5 Mesure de l’acidité de l’huile et calcul de l’épaisseur seuil de la cuticule

L’acidité de l’huile est définie comme étant le pourcentage d’acides gras libres exprimé, conventionnellement pour l’huile d’olive, en acide oléique. Ce paramètre constitue l’un des facteurs de qualité exigés selon les normes internationales de commercialisation de l’huile d’olive. Une acidité inférieure à 0,8 % est exigée pour une huile vierge extra. Une acidité plus élevée conduit au déclassement de l’huile lors de sa commercialisation (COI, 2015).

L’épaisseur seuil de la cuticule (faces supérieure et inférieure) au-dessus de laquelle les variétés peuvent être classées comme résistantes est déterminée en se basant sur l’effet des acariens sur l’acidité de l’huile. Pour cela, l’estimation des dégâts causés par les acariens ériophyides sur l’acidité des huiles a été réalisée en comparant l’acidité de l’huile extraite à partir des fruits portés par des rameaux sains à celle des fruits portés par des rameaux infestés. Pour chaque variété, chaque catégorie est représentée par 15 rameaux sur un ensemble de cinq arbres. Les rameaux sains, considérés comme témoins, sont traités par un acaricide tous les 21 jours (période de rémanence du produit) en alternant des matières actives différentes (acrinathrine, soufre mouillable et un mélange de cyhexatin et tétradifon).

L’acidité limite de 0,8 % imposée pour une huile vierge extra est choisie comme seuil pour déterminer l’épaisseur critique de la cuticule au-dessous de laquelle l’acidité serait affectée par la présence des acariens.

L’extraction de l’huile à partir des olives fraîches (fruits des rameaux infestés et fruits des rameaux traités) a été effectuée à l’aide d’un oléo-doseur au laboratoire d’oléotechnie de l’Institut de l’olivier à Sfax. L’acidité de l’huile est déterminée selon la méthode de Wolff (1968). Un échantillon de 5 g d’huile est pesé dans un flacon de 90 ml, auquel 30 ml d’alcool neutralisé sont ajoutés. Ce mélange est additionné de quelques gouttes de phénolphtaléine comme indicateur coloré. Après agitation, un titrage avec une solution de soude (NaOH) à 0,177 N est effectué. La fin du dosage est marquée par l’apparition de la couleur rose qui persiste au moins 15 secondes après agitation. L’acidité est calculée selon l’équation :

On s’est proposé de faire la corrélation entre l’acidité de l’huile et le taux d’infestation maximal pour chaque variété. Sachant que les acariens ériophyides infestent l’olivier tout au long de la maturité et de la lipogenèse, mais à des degrés variables et que l’infestation maximale est responsable de la détérioration de la qualité.

6 Analyse statistique

L’essai a été réalisé suivant un dispositif en blocs complets randomisés (BCR) avec cinq répétitions par variété (un arbre = une répétition). Les analyses de variance (ANOVA) de tous les traitements sont réalisées avec le logiciel SPSS (version 13). Pour les caractères significatifs, les moyennes ont été regroupées par la méthode de Duncan au seuil de 5 %. Les corrélations, les erreurs standards et les coefficients de variation ont été calculés à partir des données brutes selon la méthode de Pearson et réalisés avec le logiciel Graph Pad Prism v 6.0.

7 Résultats et discussion

7.1 Niveaux d’infestation de départ des variétés

Le Tableau 1 présente les taux moyens d’infestation par feuille par les acariens ériophyides pour chaque variété d’olivier retenue pour l’essai au début de la période de suivi (17 novembre 2013).

Les arbres choisis à l’intérieur de chaque variété présentent des infestations similaires avec un coefficient de variation compris entre 0,87 % (Chemlali Ontha) et 12,64 % (Picholine) et inférieur à 15 % chez toutes les variétés infestées. Les variétés Chétoui, Oueslati, Meski et Zarrazi ne sont pas infestées par les acariens (infestation = 0).

Tableau 1

Taux d’infestation des variétés d’olivier au début de la période de suivi (17 novembre 2013).

Infestation rates of olive varieties at the beginning of the monitoring period (17 November 2013).

7.2 Relation végétal–acarien

L’examen des feuilles sous loupe binoculaire a révélé l’existence simultanée des espèces d’ériophyides, O. maxwelli et A. oleae, associées sur le même feuillage. L’espèce O. maxwelli est majoritairement présente sur la face supérieure tandis qu’A. oleae envahit plutôt la face inférieure (Tab. 2). Ces résultats confirment ceux de Keifer (1939), Jeppson et al. (1975), Reis et al. (2011) et Ricalde et al. (2012) qui rapportent que l’espèce O. maxwelli se nourrit préférentiellement sur la face supérieure des feuilles des nouvelles pousses alors qu’A. oleae vit sur la face inférieure des feuilles (Tab. 2).

L’analyse de l’abondance des deux espèces montre que A. oleae est très hautement significativement plus abondante (p = 0,001) que O. maxwelli.

L’étude histologique met en évidence les sites préférentiels de nourriture chez les deux espèces étudiées. L’acarien O. maxwelli préfère la face supérieure de la feuille et puise sa nourriture à partir des parenchymes palissadiques (Fig. 1B) tandis que l’espèce A. oleae se nourrit, généralement, à partir des parenchymes lacuneux de la face inférieure (Fig. 1A).

Tableau 2

Nombre moyen d’individus d’Oxycenus maxwelli et d’Aceria oleae par feuille chez les variétés infestées combinées (Arbequina, Chemchali, Chemlali Ontha, Chemlali Sfax, Chemlali Zarzis, Koroneiki, Meski, Zalmati et Zarrazi).

Average number of Oxycenus maxwelli and Aceria oleae per leaf in combined infested varieties (Arbequina, Chemchali, Chemlali Ontha, Chemlali Sfax, Chemlali Zarzis, Koroneiki, Meski, Zalmati and Zarrazi).

thumbnail Fig. 1

Coupe transversale de la feuille : (A) face inférieure, (B) face supérieure (les flèches montrent les cellules endommagées).

Transversal section of the leaf: (A) lower face, (B) upper face (arrows show the damaged cells).

7.3 Suivi des populations d’acariens

La Figure 2 montre que les deux espèces d’ériophyides (O. maxwelli et A. oleae) sont présentes durant toute l’année avec, cependant, une baisse notable des effectifs en hiver puis une recrudescence des populations dès le début du printemps jusqu’à l’automne, atteignant des densités maximales variant, suivant les variétés, de 425 à 1 253 individus par feuille. Cette activité est prolongée par rapport à ce qui a été trouvé par Castagnoli et Oldfield (1996), Spooner-Hart et al. (2007) et Knihinicki (2010) qui signalent que les acariens ériophyides de l’olivier se développent uniquement au printemps et en automne. Ceci peut être attribué à des conditions environnementales favorables (température et humidité relativement élevées). La comparaison des niveaux d’infestation des différentes variétés étudiées révéle des différences significatives. Les variétés Chétoui, Picholine, Oueslati et Zarrazi sont les moins attaquées par opposition aux variétés Arbequina, Chemchali, Chemlali Ontha et Koroneiki qui sont les plus infestées (Fig. 2). Knihinicki (2010) a signalé aussi la préférence d’O. maxwelli pour certaines variétés d’olivier.

L’ANOVA des infestations, date par date, montre qu’il peut exister divers degrés d’infestation (de basse à élevée) chez les variétés réceptives aux acariens. Certaines variétés permettent un grand développement du ravageur et, de ce fait, subissent des dommages très importants. Les taux d’infestation des 12 variétés testées sont très variables. Nous avons distingué trois classes : variétés tolérantes, variétés moyennement tolérantes et variétés sensibles. Seule la variété Meski n’intègre pas ce classement. Chez cette dernière, la densité d’acariens augmente durant la période printanière, correspondant à la période de floraison, pour atteindre un maximum de 425 acariens par feuille. Au cours de cette période, les dégâts se traduisent par le flétrissement des inflorescences qui ne tardent pas à tomber. Durant le reste de la période expérimentale, la densité des acariens sur les feuilles de cette variété est nulle.

thumbnail Fig. 2

Évolution temporelle des deux espèces d’ériophyides confondues (Oxycenus maxwelli et Aceria oleae) (nombre moyen d’ériophyides par feuille) sur différentes variétés d’olivier.

Time evolution of the two combined species of eriophyids (Oxycenus maxwelli and Aceria oleae) (average number of eriophyids per leaf) on different olive varieties.

7.4 Épaisseur de la cuticule

L’épiderme de la feuille est toujours couvert par une membrane relativement imperméable appelée cuticule. Cette membrane est composée de cire et de cutine et est accolée à l’épiderme par une couche de pectine (Heredia, 2003 ; Nawrath, 2006).

La Figure 3 présente l’épaisseur de la cuticule foliaire des différentes variétés étudiées sur les faces supérieure et inférieure.

L’épaisseur de la cuticule est différente selon les variétés. Ces résultats confirment ceux de Mahjoub-Boujhan (1997) sur quelques variétés d’olivier en Tunisie. Pour toutes les variétés étudiées, cette épaisseur sur la face supérieure est environ le double de celle sur la face inférieure. En effet, la face supérieure a une cuticule moyenne de 3,7 μm (Koroneiki) à 9,3 μm (Oueslati) d’épaisseur. Sur la face inférieure, cette épaisseur est comprise entre 1,9 μm (Koroneiki et Chemlali Ontha) et 4,8 μm (Oueslati) (Fig. 3).

Une corrélation positive hautement significative (p < 0,0001) a été notée entre l’épaisseur de la cuticule supérieure et celle de la cuticule inférieure (Pearson, r = 0,9115).

Les variétés Chétoui, Oueslatit, Zarrazi et Picholine, ayant une cuticule plus épaisse (variant entre 4,5 et 4,8 μm à la face inférieure et 8,2 à 9,3 μm à la face supérieure) sont moins infestées par les acariens alors que la variété Koroneiki qui a une cuticule fine (1,9 μm à la face inférieure et 3,9 μm à la face supérieure) est la plus infestées (Fig. 3). Une faible épaisseur de la cuticule permettrait à l’acarien de percer facilement la surface foliaire avec son stylet pour atteindre les cellules parenchymateuses.

Par ailleurs, les variétés Koroneiki, Chemchali, Arbequina et Chemlali Ontha subissent une importante défoliation des rameaux qui est plus accentuée à partir du sommet. Cette défoliation est accompagnée par l’atrophie, la réduction de la croissance des rameaux et/ou la nécrose des bourgeons. Certains bourgeons ne réussissent pas à débourrer, d’autres poussent mais restent rabougris pour finalement chuter. Les rameaux infestés continuent de croître, mais plus lentement, donnant des pousses grêles, à entre-nœuds courts.

thumbnail Fig. 3

Épaisseur de la cuticule sur les faces supérieure et inférieure des feuilles des différentes variétés d’oliviers (moyenne de 50 feuilles). Les mêmes lettres ne sont pas significativement différentes (test de Duncan, p ≤ 0,05).

Cuticle thickness on upper and lower sides of different olive varieties leaves (average of 50 leaves).

7.5 Effet des acariens sur l’acidité de l’huile

Les résultats de l’acidité de l’huile, récapitulés dans le Tableau 3, ne montrent aucune différence significative entre les variétés pour l’huile extraite des fruits portés par des rameaux sains. Les valeurs moyennes d’acidité de ces huiles sont comprises entre 0,18 % (Chétoui) et 0,37 % (Arbequina), ce qui permet de les classer parmi les huiles d’olive vierges extra (≤ 0,8 %) selon les normes internationales (COI, 2015). Cependant, la présence des ériophyides sur les rameaux semble affecter considérablement l’acidité de l’huile chez certaines variétés. Les huiles extraites des fruits portés par des rameaux attaqués ont une acidité significativement plus élevée chez les variétés Chemchali, Chemlali Ontha, Arbequina, Koroneiki, Chemlali Sfax, Chemlali Zarzis et Zalmati. L’effet de ces acariens engendre une détérioration importante de l’acidité de l’huile qui est passée de celle d’une huile vierge extra à celle d’une huile lampante (> 3 %) chez les variétés Koroneiki, Chemchali, Arbequina et Chemlali Ontha. Les variétés Chemlali Sfax, Chemlali Zarzis et Zalmati se sont avérées moins favorables à l’infestation. L’acidité des huiles des variétés Oueslati, Chétoui, Picholine et Zarrazi n’est pas modifiée, ce qui témoigne de leur tolérance à ces ravageurs dans les conditions testées. La variété Meski, qui montre une sensibilité intermédiaire entre les variétés tolérantes et les variétés moyennement tolérantes, laisse suggérer la présence probable dans ses tissus de substances allélochimiques agissant comme agents antixénotiques et/ou antibiotiques.

La variation de l’acidité de l’huile entre les fruits portés par les rameaux sains et ceux portés par des rameaux infestés est en relation avec le degré d’infestation. Ainsi, les variétés Chemlali Sfax, Chemlali Zarzis et Zalmati ont des degrés d’infestation maximum n’excédant pas 476 individus par feuille tandis que Chemchali, Chemlali Ontha, Arbequina, Koroneiki ont des degrés d’infestation maximum plus élevés compris entre 1 053 et 1 253 individus par feuille. Une corrélation positive (p < 0,0001) hautement significative a été notée entre le degré d’infestation des variétés par les acariens ériophyides et l’acidité de l’huile (Pearson, r = 0,9842). Selon l’équation de la droite de régression de la Figure 4, une acidité de 0,8 % (limite fixée par les normes internationales) correspond à une infestation de 164 acariens par feuille pour les deux espèces O. maxwelli et A. oleae confondues (Fig. 4).

Tableau 3

Acidité de l’huile chez des fruits sains et infestés des différentes variétés d’olivier.

Oil acidity from non-infested and infested fruits of the different olive varieties.

thumbnail Fig. 4

Relation entre le niveau d’infestation par les acariens (les deux espèces confondues) et l’acidité de l’huile. Le taux d’infestation correspondant à une acidité de 0,8 % est déterminé selon l’équation de régression linéaire.

Relation between mites infestation level (both species combined) and oil acidity. The infestation rate corresponding to 0.8% of oil acidity was determined according to the linear regression equation.

7.6 Détermination de l’épaisseur seuil de la cuticule

Les Figures 5 et 6 montrent que l’infestation des variétés d’oliviers par les acariens ériophyides (O. maxwelli et A. oleae) est négativement corrélée (p < 0,0001) à l’épaisseur de la cuticule de la face inférieure (r = −0,9279) et de la face supérieure (r = −0,9223). En conséquence, il apparaît que l’augmentation de l’épaisseur de la cuticule s’accompagne d’une diminution de l’infestation.

D’après ces résultats, les épaisseurs seuils de la cuticule seraient de 7,5 μm au niveau de la face supérieure et de 3,9 μm au niveau de la face inférieure, correspondant à une densité maximale de 164 acariens par feuille à ne pas dépasser afin d’éviter une détérioration de la qualité de l’huile. Ce type de défense serait un caractère variétal présent avant toute attaque de ces ravageurs (Murray et al., 1996 ; Gonzalez-Coloma et al., 1998). Par ailleurs, la variété Meski a montré une résistance, en dehors de la floraison, malgré une épaisseur de la cuticule, inférieure à ces seuils. Cette résistance pourrait être expliquée par l’existence d’autres barrières, de nature biochimique, qui auraient pour rôle de repousser les nuisibles à l’instar des composés phénoliques qui sont souvent impliqués dans la défense des plantes contre les bioagresseurs et associés à la résistance de la plante hôte (El Modafar et El Boustani, 2005). En effet, d’après Lattanzio et al. (1996), les variétés de vigne plus riches en quercétine ou en isorhamnétine seraient plus résistantes aux pucerons que celles ayant des concentrations plus faibles en ces composés. Scutareanul et al. (1996) ont aussi remarqué que les variétés de poirier riches en acide p-coumarique étaient plus résistantes au psylle du poirier. De même, Ouguas et al. (2006) ont rapporté que la résistance aux psylles de l’olivier était associée à des niveaux élevés en composés phénoliques.

thumbnail Fig. 5

Relation entre le degré d’infestation par les ériophyides (les deux espèces confondues) et l’épaisseur de la cuticule de la face inférieure de la feuille. La droite représente la courbe de régression linéaire. L’équation et la valeur de R2 sont indiquées en haut à droite de la figure.

Relation between the level of eriophyids infestation (both species combined) and the cuticle thickness of the underside of the leaf. The straight line represents the linear regression curve. Equation and R2 value are indicated in the right top of the figure.

thumbnail Fig. 6

Relation entre le degré d’infestation par les ériophyides (les deux espèces confondues) et l’épaisseur de la cuticule de la face supérieure de la feuille. La droite représente la courbe de régression linéaire. L’équation et la valeur de R2 sont indiquées en haut à droite de la figure.

Relation between the level of eriophyids infestation (both species combined) and the cuticle thickness on the upper of the leaf. The straight line represents the linear regression curve. Equation and R2 value are indicated in the right top of the figure.

8 Conclusion

Notre étude montre que l’évolution des populations d’acariens ériophyides est variable suivant les variétés d’olivier. Les variété Arbequina, Chemchali, Chemlali Ontha et Koroneiki sont les plus favorables au développement des acariens en comparaison avec les variétés Chétoui, Picholine, Oueslati et Zarrazi qui sont moins favorables à cette infestation. Ces variétés devraient être privilégiées dans l’établissement de nouveaux vergers d’olivier dans les conditions de culture du Sud-Est tunisien. La moindre sensibilité de la variété Meski peut être due aux éléments nutritifs plus abondants ou/et à des substances allélochimiques agissant comme agents antixénotiques et/ou antibiotiques.

À la lumière de ces résultats et vu l’importance des dégâts occasionnés à la qualité de l’huile (acidité), il serait intéressant de compléter cette étude par des analyses biochimiques se rapportant aussi bien aux aspects nutritifs de la plante hôte qu’aux éventuels mécanismes impliqués dans la résistance à ce type de ravageurs.

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Citation de l’article : Chatti-Kolsi A, Chelli-Chaabouni A, Ksantini M. 2016. Effet de l’anatomie de la feuille sur l’évolution des acariens ériophyides de l’olivier en Tunisie, Cah. Agric. 25: 45003.

Liste des tableaux

Tableau 1

Taux d’infestation des variétés d’olivier au début de la période de suivi (17 novembre 2013).

Infestation rates of olive varieties at the beginning of the monitoring period (17 November 2013).

Tableau 2

Nombre moyen d’individus d’Oxycenus maxwelli et d’Aceria oleae par feuille chez les variétés infestées combinées (Arbequina, Chemchali, Chemlali Ontha, Chemlali Sfax, Chemlali Zarzis, Koroneiki, Meski, Zalmati et Zarrazi).

Average number of Oxycenus maxwelli and Aceria oleae per leaf in combined infested varieties (Arbequina, Chemchali, Chemlali Ontha, Chemlali Sfax, Chemlali Zarzis, Koroneiki, Meski, Zalmati and Zarrazi).

Tableau 3

Acidité de l’huile chez des fruits sains et infestés des différentes variétés d’olivier.

Oil acidity from non-infested and infested fruits of the different olive varieties.

Liste des figures

thumbnail Fig. 1

Coupe transversale de la feuille : (A) face inférieure, (B) face supérieure (les flèches montrent les cellules endommagées).

Transversal section of the leaf: (A) lower face, (B) upper face (arrows show the damaged cells).

Dans le texte
thumbnail Fig. 2

Évolution temporelle des deux espèces d’ériophyides confondues (Oxycenus maxwelli et Aceria oleae) (nombre moyen d’ériophyides par feuille) sur différentes variétés d’olivier.

Time evolution of the two combined species of eriophyids (Oxycenus maxwelli and Aceria oleae) (average number of eriophyids per leaf) on different olive varieties.

Dans le texte
thumbnail Fig. 3

Épaisseur de la cuticule sur les faces supérieure et inférieure des feuilles des différentes variétés d’oliviers (moyenne de 50 feuilles). Les mêmes lettres ne sont pas significativement différentes (test de Duncan, p ≤ 0,05).

Cuticle thickness on upper and lower sides of different olive varieties leaves (average of 50 leaves).

Dans le texte
thumbnail Fig. 4

Relation entre le niveau d’infestation par les acariens (les deux espèces confondues) et l’acidité de l’huile. Le taux d’infestation correspondant à une acidité de 0,8 % est déterminé selon l’équation de régression linéaire.

Relation between mites infestation level (both species combined) and oil acidity. The infestation rate corresponding to 0.8% of oil acidity was determined according to the linear regression equation.

Dans le texte
thumbnail Fig. 5

Relation entre le degré d’infestation par les ériophyides (les deux espèces confondues) et l’épaisseur de la cuticule de la face inférieure de la feuille. La droite représente la courbe de régression linéaire. L’équation et la valeur de R2 sont indiquées en haut à droite de la figure.

Relation between the level of eriophyids infestation (both species combined) and the cuticle thickness of the underside of the leaf. The straight line represents the linear regression curve. Equation and R2 value are indicated in the right top of the figure.

Dans le texte
thumbnail Fig. 6

Relation entre le degré d’infestation par les ériophyides (les deux espèces confondues) et l’épaisseur de la cuticule de la face supérieure de la feuille. La droite représente la courbe de régression linéaire. L’équation et la valeur de R2 sont indiquées en haut à droite de la figure.

Relation between the level of eriophyids infestation (both species combined) and the cuticle thickness on the upper of the leaf. The straight line represents the linear regression curve. Equation and R2 value are indicated in the right top of the figure.

Dans le texte

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