Article de recherche / Research Article

Management and labour in an integrated crop-livestock-forestry system in Roraima, Brazilian Amazonia

Gestion et travail dans les systèmes intégrés culture-élevage-forêt dans l’État du Roraima, Amazonie brésilienne

¹ Embrapa Roraima, Rod. Br 174, km 8, Distrito Industrial, CEP: 69.301-970, Boa Vista, Roraima, Brazil
² CIRAD, UMR Selmet, Belém PA, Brazil
³ Univ Montpellier, Montpellier, France
⁴ CIRAD, UPR GREEN, 34398 Montpellier, France

^* Corresponding author: amaury.bendahan@embrapa.br

Abstract

Livestock production systems in the Amazon have caused substantial environmental damage. With the pressure to improve and increase production on limited lands, and the new ways of evaluating systems, farmers are looking for alternatives to livestock production. The scientific community began to promote incorporating trees as a component of livestock systems, as an alternative to livestock specialization. However, these systems were not adopted as expected. One of the hypotheses is that this alternative requires a complicated management. In this context, the objective of this study was to describe the implications for the management of cattle farms and the work necessary to include an integrated crop-livestock-forestry system (CLFIS) in cattle farms in Roraima State. To address this objective, we used secondary government data, interviews, and farm monitoring. The results showed that, regardless of the scale of production, more components in the CLFIS result in more activity differentiation, more diversification of knowledge and work, and a more complicated management. In conclusion, the adoption of a CLFIS to replace the exclusive production of livestock results in losing the flexibility and characteristics of livestock production in Amazonia. The increase in the average age and the low level of schooling of farmers and rural workers are factors that make it difficult for them to internalize, understand and adopt CLFIS. Labour and management are complicating factors contributing to the low level of CLFIS adoption by Roraima State farmers.

Résumé

En Amazonie, les systèmes d’élevage ont causé de nombreux dommages environnementaux. Mis sous pression par des réglementations strictes, par de nouvelles méthodes d’évaluation et par la nécessité de produire plus sur des surfaces désormais restreintes, les producteurs cherchent des alternatives. La communauté scientifique a commencé à promouvoir des systèmes agricoles intégrant une composante arborée comme alternative aux monocultures et à la spécialisation en élevage. Cependant, ces systèmes n’ont pas atteint les niveaux d’adoption espérés. Une des hypothèses est la gestion très compliquée qu’ils demandent. Dans ce contexte, l’objectif de cette étude est de décrire les implications en termes de gestion du travail liées à ces systèmes dans les fermes bovines de l’État de Roraima, au nord de l’Amazonie brésilienne. Pour atteindre cet objectif, nous avons utilisé des données secondaires publiques, des entretiens et des suivis d’exploitations. Les résultats montrent que, indépendamment de l’échelle de production, la multiplicité des composantes des systèmes agriculture-élevage-forêt (CLFIS) se traduit par des activités plus différenciées, par davantage de diversification des connaissances et du travail, et par une gestion plus compliquée. En conclusion, l’adoption des CLFIS pour remplacer l’activité d’élevage spécialisée entraîne une perte de flexibilité, caractéristique importante de l’élevage en Amazonie. L’augmentation de l’âge moyen et le faible niveau d’éducation des agriculteurs et des travailleurs ruraux sont des facteurs limitant la compréhension et l’adoption des CLFIS. Le travail et la gestion plus complexes contribuent au faible taux d’adoption des CLFIS par les agriculteurs de l’État du Roraima.