Article de recherche / Research Article

Valorisation des sous-produits du palmier-dattier pour contribuer à la durabilité des oasis du Maroc

Date palm by-products valorisation to contribute to Moroccan oases sustainability

¹ Équipe Biodiversité, environnement et protection des plantes, Faculté des sciences et techniques, Université Moulay-Ismaïl de Meknès, Errachidia, Maroc
² Office régional de mise en valeur agricole du Tafilalet, Errachidia, Maroc

^* Auteur correspondant : akhardi8@gmail.com

Résumé

L’objectif de l’étude est de réduire les risques de dissémination du Fusarium oxysporum fs albedenis (bayoud) et d’incendies de palmeraies, causés par l’accumulation des sous-produits du palmier dattier. Pour cela, nous avons réalisé des entretiens avec les phœniciculteurs des oasis et de leurs extensions sur l’entretien du palmier dattier, la gestion de ses résidus, les problèmes engendrés par leur accumulation, ainsi que sur les voies de pérennisation des opérations de nettoyage des palmeraies. Nous avons également évalué le poids des différents types de résidus du palmier dattier et exploité les données sur les incendies. L’étude a montré que les fumures apportées au palmier dattier sont faibles et que l’accumulation des sous-produits provoque la dissémination de maladies cryptogamiques (Fusarium), la prolifération de ravageurs (cochenille blanche), un encombrement et le déclenchement d’incendies. Elle a également montré qu’un palmier produit annuellement 0,62 kg de fibrillium, 15 palmes sèches, 10 rafles et 7 pétioles, qui pèsent respectivement 0,91 kg/palme, 0,39 kg/rafle et 0,43 kg/pétiole, soit en moyenne 21,2 kg/an de résidus par palmier. Le potentiel de biomasse produite par la culture du palmier dattier au Tafilalet s’élève donc à 52 400 tonnes/an, dont près de 62 % sont laissés sur le sol, à l’extérieur des parcelles ou brulés. Les entretiens ont montré que la valorisation de ce flux régulier de biomasse serait bénéfique pour la population oasienne et la filière phœnicicole. Les projets de valorisation intégrant les producteurs auront probablement un effet d’entraînement sur l’élagage des palmiers et le nettoyage des palmeraies. Ils contribueront également à atténuer la dissémination du bayoud et la fréquence des incendies, et par conséquent à la durabilité des oasis.

Abstract

The aim of the study is to reduce the risks of the spread of Fusarium oxysporum f. sp. albedinis (bayoud) and palm grove fires caused by the accumulation of date palm by-products. To this end, we conducted interviews with producers in oases areas and their extensions, focusing on date palm maintenance, management of residues, problems caused by their accumulation, and ways of ensuring the sustainability of palm grove cleaning operations. We also evaluated the weight of different types of residues and used data on fires. The study showed that the amount of manure applied to date palm is low, and that the accumulation of by-products leads to the spread of bayoud disease, the proliferation of pests (white mealy bug), congestion and the outbreak of fires. It also showed that a palm produces every year 0.62 kg of fibrillium, 15 dry palms, 10 stalks and 7 petioles, weighing respectively 0.91 kg/palm, 0.39 kg/stalk and 0.43 kg/petiole, giving an average of 21.2 kg/year of residues per palm tree. The potential biomass produced by date palm cultivation in Tafilalet is therefore 52 400 tons/year, of which nearly 62% is left on the ground, outside the plots or burnt. The interviews showed that the valorization of this regular biomass flow would be highly beneficial for the oasis population and the palm-growing sector. Valorization projects involving producers are likely to have a knock-on effect on the pruning of palm trees and the cleaning of palm groves. They will also help to reduce the spread of bayoud and the frequency of fires, thereby contributing to the sustainability of oases.