Issue |
Cah. Agric.
Volume 31, 2022
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Article Number | E1 | |
Number of page(s) | 2 | |
DOI | https://doi.org/10.1051/cagri/2022011 | |
Published online | 25 May 2022 |
Éditorial / Editorial
Les Cahiers Agricultures ont 30 ans – mars 2022
1
CIRAD, UMR G-EAU, Montpellier, France
2
G-EAU, Univ. Montpellier, AgroParisTech, CIRAD, INRAE, Institut Agro, IRD, Montpellier, France
3
CIRAD, DGDRS-Dist, Montpellier, France
30 ans. La fleur de l’âge !
Cette histoire a commencé avec les pionniers à qui il faut rendre hommage, eux qui ont eu le courage de lancer cette revue francophone en 1992 : ses premiers rédacteurs en chef, Didier Spire, de l’INRA, et Jean Semal, de la Faculté des sciences agronomiques de Gembloux, l’Agence universitaire de la francophonie (AUF), qui a soutenu cette revue dès le premier numéro, mais aussi tous les membres du comité de rédaction et du comité scientifique, garants du sérieux de la revue. Sans oublier les institutions de recherche, INRA, CIRAD et IRD (alors ORSTOM) et l’éditeur John Libbey Eurotext, avec en particulier le travail méticuleux de Chantal Delooz.
Comme le disait Didier Spire dans le premier numéro, en mars 1992 : « Nous sommes dans une époque faite de spécialistes… Cahiers Agricultures sera multidisciplinaire et transdisciplinaire ». Elle « proposera à ses lecteurs une vision dynamique des débats de société qui se présentent dans un monde rural en déséquilibre… parce qu’une planète sans paysans deviendra vite un monde inculte ».
Parmi ces débats de société, dès le second numéro, Jean Semal évoquait le réchauffement climatique et les énergies fossiles. Mais aussi les menaces sur la biodiversité. Visionnaire !
En 2002, René Lésel, de l’INRA, a brillamment repris le flambeau. Et a maintenu le cap, l’équilibre entre les disciplines et la transdisciplinarité. Puis, fin 2009, c’est Jean-Pascal Pichot, du CIRAD, et Didier Picard, de l’INRA, qui accepteront la charge de conduire la revue. Tout en conservant ces grands principes, ils ont su la faire évoluer, et l’adapter aux exigences scientifiques actuelles.
Aujourd’hui, l’équipe actuelle est composée de Christine Rawski, Jean-Yves Jamin et Carmen Renaudeau ; nous avons pris le relais dans une période un peu mouvementée, l’AUF ayant cessé son soutien financier à toutes ses revues, la francophonie scientifique ne lui paraissant plus prioritaire. Heureusement pour les Cahiers Agricultures, nous avons connu la mobilisation de l’AMICA, les Amis des Cahiers Agricultures et du président de cette association d’auteurs et de lecteurs des Cahiers, notre collègue Jean Sibiri Zoundi (Club du Sahel/OCDE), ce qui a permis de convaincre le CIRAD (avec l’aide de Patrick Caron et Jean-Philippe Tonneau) et l’IRD (avec l’aide de Thomas Mourier) de nous apporter leur soutien financier ; cela a fait que la revue, non seulement a pu survivre, mais a continué à publier de plus en plus, et de bons articles, et des articles lus, comme en témoigne la croissance de notre facteur d’impact, qui, même s’il reste modeste, est cependant notable pour une revue francophone ; en témoigne aussi notre place actuelle de « revue phare francophone no1 », toutes disciplines scientifiques confondues, dans le classement de Google Scholar – ce n’est pas tous les jours que l’agriculture est en tête des sciences !
Nous avons aussi dû affronter l’obligation (liée aux marchés publics) de lancer des appels d’offre pour l’édition de notre revue, ce qui nous a conduit à être aujourd’hui publiés par EDP Sciences, éditeur avec lequel nous nous félicitons chaque jour de travailler.
Au fil des ans, au-delà des changements de rédacteurs en chef, la revue a bénéficié du soutien continu de son comité de rédaction (https://www.cahiersagricultures.fr/fr/presentation/comite-de-redaction), où se côtoient une diversité de disciplines et de nationalités, comité impitoyable dans la rigueur de la sélection des articles, mais qui sait aussi accompagner les auteurs, jeunes ou moins jeunes, lorsque au-delà d’une forme imparfaite il détecte un fond qui vaut la peine que l’on passe du temps avec ces auteurs. La revue a aussi bénéficié de la vigilance de notre comité scientifique, qui, bien que ne pouvant plus se réunir physiquement, est en train de retrouver une seconde jeunesse sous la houlette de son président Bernard Hubert, pour continuer à nous accompagner.
Il faut enfin souligner le rôle le plus ingrat, le moins reconnu, mais pourtant le plus indispensable : celui des centaines de relecteurs qui acceptent d’évaluer en double-aveugle les articles que nous recevons et qui fournissent de précieux conseils tant aux auteurs qu’aux rédacteurs en chef. Chaque année nous les remercions (https://www.cahiersagricultures.fr/articles/cagri/pdf/2022/01/cagri220001s.pdf), mais ces trente années de labeur désintéressé pour nous aider méritent de renouveler ces remerciements.
Nous avons commencé cet éditorial en rappelant les principes fondateurs de la revue, pluri et transdisciplinarité, et participation, arguments scientifiques à l’appui, aux débats de société sur la place des paysans dans le monde, ou les questions écologiques. Ce sont plus que jamais des principes importants pour la revue, sur lesquels de nouveaux auteurs portent aujourd’hui de nouveaux regards et apportent de nouvelles contributions, depuis des pays très nombreux et très variés, où ces questions ne se posent pas tout à fait dans les mêmes termes selon qu’on est au Nord ou au Sud, à l’Est ou à l’Ouest. Nous avons aussi, pour favoriser cette ouverture au monde, accepté ces dernières années un nombre plus important d’articles en anglais : même si nous restons une revue majoritairement francophone, il nous a semblé important de donner aussi la parole à des auteurs ne maîtrisant pas la langue française.
Il convient de terminer ce petit rappel historique en renouvelant nos remerciements à nos soutiens financiers, le CIRAD et l’IRD, qui sont aussi bien sûr des soutiens scientifiques importants, mais sans la contribution sonnante et trébuchante desquels l’aventure ne pourrait se poursuivre ; et de lancer un appel à ce que d’autres, qui sont aussi des partenaires scientifiques ou techniques, les rejoignent dans ce soutien financier à une revue qui permet aux auteurs du Sud comme à ceux du Nord de s’exprimer dans la langue qu’ils maîtrisent le mieux.
Certaines revues internationales lancent aujourd’hui des enquêtes pour connaître l’état de la diversité « ethnique » de leurs auteurs et la place des femmes. Aux Cahiers, la première question ne se pose pas, nous avons des auteurs venant de partout et nous favorisons cette diversité. Il nous reste cependant à féminiser un peu plus nos comités, de rédaction et scientifique, et nous devons continuer à nous y atteler, avec l’aide de tous.
Merci à tous nos auteurs, nos lecteurs et nos évaluateurs, et longue vie aux Cahiers.
© J-Y Jamin et al., Hosted by EDP Sciences 2022
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