Open Access
Issue
Cah. Agric.
Volume 33, 2024
Article Number 21
Number of page(s) 12
DOI https://doi.org/10.1051/cagri/2024015
Published online 02 September 2024

© A. Taddei et al., Hosted by EDP Sciences 2024

Licence Creative CommonsThis is an Open Access article distributed under the terms of the Creative Commons Attribution License CC-BY-NC (https://creativecommons.org/licenses/by-nc/4.0), which permits unrestricted use, distribution, and reproduction in any medium, except for commercial purposes, provided the original work is properly cited.

1 Introduction : Les métaphores : une pensée vive !

Alors que l’utilisation des métaphores est fréquente en sciences (Wunenburger, 2000 ; Jamet, 2003 ; Castellane et Paternotte, 2018), elle est peu reconnue par les scientifiques, qui ont tendance à se méfier des métaphores du fait de la subjectivité inhérente à leur usage, voire à ignorer qu’ils utilisent des métaphores (Flannery, 2001 ; Resche, 2016). Quelques auteurs questionnent l’usage des métaphores dans leurs disciplines respectives (Berdoulay, 1982 ; Busino, 2000 ; Barbara, 2012 ; Tassin et Kull, 2012 ; Bahoken et al., 2018 ; Taylor et Dewsbury, 2018 ; Chatelain-Ponroy et al., 2021 ; Janzen et al., 2021) et font le lien entre pensée métaphorique et pensée rationnelle (Dubois, 2015). Hormis ces travaux et les réflexions de la biologiste et métaphoriste M.C. Flannery sur les métaphores de la recherche (Flannery, 2001, 2009), étudier l’usage des métaphores en sciences reste affaire de spécialistes du langage, de la littérature, de la philosophie des sciences et de la communication (English, 1998 ; Resche, 2002 ; Jamet, 2003 ; Knudsen, 2003 ; 2016 ; Montuschi, 2017 ; Castellane et Paternotte, 2018 ; Bilstrup Finsen et al., 2021 ; Zhang, 2021). La coupure entre sciences et humanités favorise une analyse ex post ou exogène des métaphores, qui n’implique pas leurs utilisateurs. Elle laisse ces derniers avec peu d’outils pratiques pour mobiliser les métaphores de manière utile et adaptée dans leur travail de recherche.

Un premier outil a été créé pour l’exploration métaphorique en sciences : Shake your Metaphor (Taddei et Perié, 2018). Ici, nous présentons une méthode, élaborée à l’origine pour la recherche transdisciplinaire sur les sols et l’amélioration des pratiques et politiques agricoles. Elle pourrait servir dans d’autres domaines que celui des sols, pour progresser individuellement et collectivement dans l’appréhension et la compréhension d’un sujet. Elle confère au spécialiste d’un sujet de recherche un statut d’utilisateur de métaphores et l’invite à approfondir une métaphore, à en cerner les limites et à la compléter par d’autres métaphores sur le même sujet. Par cette démarche, nous souhaitons l’engager à considérer d’autres points de vue que le sien et à questionner l’usage des métaphores utilisées dans son champ de recherche.

L’article expose comment nous avons été amenées à proposer une méthode de collecte de métaphores. Il présente cette méthode et discute sur ce qu’apporte une pluralité de métaphores sur un même sujet.

2 La démarche

À l’origine de cette démarche, il y a un ouvrage qui fait référence en matière de métaphores et plusieurs rencontres. L’ouvrage est celui de Lakoff et Johnson (1980), qui pointent le fait qu’une métaphore éclaire certaines dimensions de la réalité décrite et en masque d’autres. En effet, une métaphore est une sorte de projection selon un certain axe de la réalité que l’on souhaite représenter. Aussi néglige-t-elle d’autres aspects qui peuvent rester « dans l’ombre ». Les rencontres sont celles des autrices.

Une chercheuse en immunologie, où la métaphore de la guerre pour décrire le système immunitaire est omniprésente (Cohen, 1992), avait constaté que la recherche est tellement « conditionnée » par cette représentation que cela constituait une forme « d’enfermement » (Perié, 2014). Une dramaturge l’a aidée à élaborer un protocole pour l’exploration métaphorique : SYM (Shake your Metaphor), qui invite à relever les ressemblances mais aussi les dissemblances entre la métaphore et le sujet qu’elle décrit. L’examen des dissemblances permet ensuite de créer un nouvel axe de projection pouvant générer de nouvelles métaphores et ainsi dévoiler des aspects jusqu’alors ignorés du sujet de recherche et susciter de nouveaux questionnements (Taddei et Perié, 2018 ; Ninio et al., 2019).

Dans un atelier SYM au colloque Art for Science en 2019 (artforscience.sciencesconf.org), une chercheuse en sciences sociales a choisi d’explorer la métaphore souvent utilisée par les scientifiques sur la séquestration du carbone dans les sols agricoles vue comme une accumulation d’argent dans un compte en banque (Berhe et al., 2019). Cette métaphore met en exergue les questions de flux et de stocks (de carbone, de monnaie) que les sciences du sol cherchent à quantifier pour des bilans (gaz à effet de serre, financier). Mettre plutôt l’accent sur la vie dans le sol et les interactions qui régissent le contenu en carbone du sol a conduit, lors de l’atelier, à mobiliser un autre registre lexical et à penser à la métaphore d’un lieu d’échange et d’accumulation : une médiathèque.

Puis nous avons progressivement perçu qu’il existe de nombreuses métaphores pour représenter les sols agricoles.

Le sol est parfois décrit comme une éponge, un corps, une société aux multiples interactions, un monument historique à protéger en pensant aux générations futures, un barrage, une batterie...

Peut-être est-ce dû au décalage abyssal entre des pratiques qui entraînent la dégradation du sol et l’importance vitale de cette ressource ? Peut-être est-ce un signe de la mobilisation croissante autour des sols ? Au niveau international, relevons : la Charte mondiale des sols, adoptée par la FAO en 1981 et révisée en 2015 ; la Convention des Nations Unies de lutte contre la désertification, adoptée en 1994 ; la création en 2012 du Partenariat mondial sur les sols, hébergé par la FAO ; l’Année internationale des sols en 2015 ; le développement de « l’agriculture régénératrice » aux États-Unis et l’Initiative 4 pour 1000 lancée à l’occasion de la 21e conférence des parties sur le changement climatique (COP21 à Paris).

Du fait de sa position d’interface et de son rôle dans plusieurs enjeux globaux (Ingold, 2007 ; Brevik et al., 2015), le sol est à la fois « au carrefour de plusieurs disciplines » (Donadieu et al., 2016) et « l’enjeu de multiples politiques publiques » (Ranjard et al., 2022) touchant les paysans ou agriculteurs. Le sol est un sujet complexe et polysémique, traversé par une multitude de dynamiques de différente nature, interreliées à différentes échelles (Meulemans et Granjou, 2020). La dégradation des sols, qui interagit parmi ces dynamiques, motive l’injonction toujours plus pressante au changement et à la transformation, notamment pour l’agroécologie, dont les difficultés de mise en œuvre requièrent des « ruptures » à plusieurs niveaux et le « décloisonnement et la mise en cohérence des compétences » (Caquet et al., 2019). Or, le dialogue et la compréhension de différentes disciplines scientifiques et des acteurs concernés, notamment les producteurs agricoles, sont encore souvent limités par le manque d’intérêt, de moyens ou d’espace pour se rencontrer (Flipo, 2017 ; Louafi et Guichardaz, 2020).

Dans ce contexte, une métaphore peut en soi être un outil de dialogue et de décloisonnement puisqu’elle « parle » à des publics différents.

Les différentes métaphores sur les sols que l’on rencontre dans la littérature scientifique ou dans sa communication ne représentent pas les mêmes dimensions de la réalité pédologique.

Loin d’être neutres, les métaphores sont actives, agissant sur notre façon de voir le sujet, et d’orienter les pratiques (Lakoff et Johnson, 1980 ; Wunenburger, 2000 ; Thibodeau et Boroditsky, 2011 ; Ninio et al., 2019). Relever les métaphores en soulignant les limites et possibles biais pour chacune incite au « pas de côté » du chercheur (Arnoud et Habib, 2021), une prise de conscience susceptible de l’amener à s’intéresser à d’autres métaphores que les siennes et ce faisant à d’autres points de vue (Inayatullah, 1998).

Aussi, au-delà de l’identification des métaphores du sol, nous avons également cherché à stimuler la créativité métaphorique pour aider à améliorer la compréhension et la communication sur les problèmes de dégradation des sols et les réponses considérées.

Nous avons présenté la démarche et les premiers résultats de notre collecte de métaphores utilisées en science pour parler des sols à différentes occasions : Colloque « Sols et sous-sols dans la transition socio-écologique » à Grenoble (Taddei et Fallot, 2021a) ; Conférence sur l’intensification durable à Dakar (Taddei et Fallot, 2021b) ; Congrès mondial des sciences du sol (Taddei et Fallot, 2022). Nous précisons ici la méthode élaborée au fur et à mesure de notre travail d’enquête. Nous pensons qu’elle mérite d’être utilisée pour mener des enquêtes métaphoriques sur d’autres sujets que celui des sols.

L’enquête peut être réalisée en parallèle d’un travail de recherche dans le but de faire un meilleur usage des métaphores, notamment :

  • pour écrire et discuter avec ses pairs ;

  • pour aider le processus créatif de recherche ;

  • pour faciliter le dialogue pluridisciplinaire ;

  • pour stimuler les échanges sciences-sociétés ;

  • pour penser le changement.

Nous définissons ici les métaphores, suivant Lakoff et Johnson (1980), comme un processus linguistique permettant de comprendre une chose dans les termes d’une autre. Suivant l’usage, nous appelons « cible » le sujet qui est étudié, ici les sols agricoles.

3 Proposition : sept étapes pour une quête des métaphores sur un sujet scientifique

L’enquête se fait sur une durée allant de quelques semaines à quelques mois, selon les objectifs fixés et le temps que l’on y consacre. Elle est menée avec un groupe de spécialistes du sujet cible.

Avec de possibles itérations, nous proposons successivement : 1) de déceler des métaphores dans des corpus scientifiques et leur communication ; 2) d’organiser ces métaphores par ensembles ; 3) de formuler des questions d’immersion dans les métaphores ; 4) d’interroger les spécialistes du sujet traité ; 5) de compiler les réponses ; 6) d’analyser les résultats ; 7) d’élaborer un plan d’action pour continuer la collecte et créer une collection vivante.

La Figure 1 montre comment ces étapes se succèdent, alimentent une collection de métaphores et la mobilisent.

thumbnail Fig. 1

Le processus de collecte de métaphores.

The metaphor collection process.

3.1 Déceler les métaphores, en révéler la pluralité

La première étape consiste à relever, collecter et documenter les métaphores.

Il n’est pas aisé d’aller à la « chasse » aux métaphores. Nous recommandons d’en faire un exercice de la pratique scientifique, c’est-à-dire de relever et de référencer les images rencontrées au fil des lectures d’articles ou de communications écrites ou orales, au fur et à mesure que nous les rencontrons en les écoutant ou en les lisant et de les « cueillir » (il est intéressant de noter ici que « lire », vient du latin legere, signifiant « cueillir », et « intelligence », du verbe interlegere, « choisir »).

Pour le choix du corpus, nous recommandons de recueillir les métaphores trouvées dans la littérature scientifique ou dans sa communication pour un plus large public.

Cette pratique de collecte lexicale, en parallèle d’un travail de recherche, permet à chaque personne ou équipe de progresser dans sa capacité à détecter les images utilisées de façon explicite ou implicite. En effet, certaines images sont aisément identifiables :

Le sol est un monument historique. (Claire Chenu dans l’Esprit sorcier).

D’autres éléments de vocabulaire n’apparaissent pas toujours comme relevant d’une expression figurée :

Restauration du sol, fertilité, gouvernance des sols, santé des sols, les communautés des sols.

Pour trouver ces derniers, il peut être utile de chercher dans un article scientifique les mots qui appartiennent à un autre registre, par exemple des mots correspondant au vocabulaire de la maison, du ménage, de la cuisine, de l’économie…

Un sol lessivé, un sol gras, un sol riche ou pauvre…

Pour ceux qui ont du mal à détecter les métaphores, il peut être utile de commencer par noter celles rencontrées dans des articles grand public, et ensuite de les retrouver dans les articles scientifiques. Ajouter le mot « comme » sert à confirmer la présence d’une métaphore.

« Le sol est un poumon qui contribue à la régulation du climat » devient : « le sol est comme un poumon… »

En faisant ce travail de collecte systématiquement pendant quelques semaines, il est possible de réunir un premier corpus de métaphores utilisées par des chercheurs. L’objectif de ce « recensement » n’est pas l’exhaustivité. La collecte a plutôt pour but d’examiner le vocabulaire rencontré et « d’aiguiser » le regard, de devenir plus conscient de la présence des métaphores. Ce travail de collecte peut être réalisé individuellement ou collectivement. Le mener à plusieurs amorce un travail de réflexion et de création lexicale.

3.2 Organiser les métaphores

Ce premier recensement permet d’identifier des liens entre certaines métaphores qui peuvent être réunies en ensembles.

Par exemple, le lexique relevant de l’anatomie ou de la physiologie peut être rassemblé et inclure les métaphores décrivant le sol comme un corps ou un organe du corps. Ainsi la métaphore de la santé des sols, par exemple, appartient à cet ensemble.

Les liens entre métaphores peuvent être de différente nature. La relation entre deux métaphores du même ensemble peut tenir au fait que la métaphore est :

  • une partie d’un tout (par exemple, le corps et un organe du corps) ;

  • une fonction (digestive, circulatoire, respiratoire…) ;

  • un qualificatif (un sol malade…) ;

  • un exemple ou un cas particulier (le sol est un paysan, le sol est un enfant).

L’ensemble des mots qui sont utilisés pour décrire un objet forme le champ lexical de cet objet. Ainsi, deux métaphores appartiennent à un même ensemble si elles partagent en partie le même champ lexical.

Initialement, nous avons identifié trois grands ensembles de métaphores utilisées par les chercheurs pour décrire les sols :

  • le sol comme patrimoine

Le sol est un patrimoine pour les scientifiques qui parlent de le protéger, de veiller à sa préservation et à sa transmission. Il peut s’agir d’un capital investi en banque et il s’agit de ne pas prélever davantage que les intérêts (Berhe, 2019), ou d’un monument historique que l’on peut utiliser, mais avec des obligations concernant sa conservation (Chenu, 2016) ;

  • le sol comme un corps ou des organes du corps

Le sol est un corps qu’il faut nourrir correctement pour qu’il travaille bien sans s’affaiblir ni compromettre sa santé ; un corps ou un organe vital, essentiel à la vie de l’écosystème terrestre, capable de respirer, digérer ou drainer et de réagir aux traitements reçus ;

  • le sol comme des communautés

Le sol est un ensemble de communautés multiples qui ont de très nombreuses interactions. Bien que ces populations et leurs interactions soient mal connues, elles apparaissent comme essentielles pour l’écosystème terrestre.

Les métaphores qui n’appartenaient à aucun de ces trois ensembles formaient un ensemble hétéroclite d’images qu’il est néanmoins important de collecter :

Le sol comme un réservoir, une éponge, une mangeoire ou un tissage.

L’organisation des métaphores relève d’un processus itératif, avec un phénomène de révélation par « strates ». Lorsque l’on découvre un ensemble de métaphores, on arrive ensuite à mieux identifier des éléments de vocabulaire qui relèvent de cette métaphore, mais dont l’image semble masquée.

Exemple, un sol riche (appartient à la famille du sol comme patrimoine).

Les contours d’un ensemble de métaphores ne sont pas évidents. Une certaine malléabilité des ensembles est plus qu’utile, elle est souhaitable et facilite la créativité métaphorique.

Par exemple, la métaphore de la santé des sols semble appartenir à l’ensemble du sol comme un corps. Il est utile de souligner ici que l’on pourrait se référer à différents types de corps (humain, animal, végétal…), individuels ou collectifs (ce que l’on appelle le « corps social » ou une forêt sont des exemples de corps collectifs). De même, il est possible de se référer à la santé humaine, à la santé animale, à la santé des plantes, à la santé publique… Si l’on choisit d’explorer la notion de santé publique, la représentation sous-jacente du sol sera davantage celle du sol comme des communautés, que celle du sol comme un corps.

Les ensembles de métaphores pourront se recomposer. En effet, les métaphores reposent sur une ou plusieurs ressemblances entre le sujet étudié et l’image. Aussi, en fonction d’une ressemblance ou d’une autre, on pourra souhaiter créer de nouveaux ensembles de métaphores. Lorsqu’un nouvel ensemble se forme, de nouveaux éclairages apparaissent entre les métaphores ainsi rassemblées. Se sentir libre de composer puis de recomposer les ensembles permet de voir ce que chaque composition apporte comme éclairage sur le sujet de recherche.

3.3 Élaborer un questionnaire pour compléter les métaphores

Notre première collecte de métaphores du sol a révélé qu’elles étaient souvent « incomplètes », utilisées « en passant », c’est-à-dire sans « filer » la métaphore dans son entier et sans en identifier les limites. La troisième étape vise à compléter ces métaphores.

Nous proposons de solliciter différents spécialistes du sujet traité, en partant de l’analyse de certains de leurs travaux pour filer avec eux les métaphores repérées. Cette invitation aux experts a été motivée par plusieurs raisons. Ils représentent des personnes ressources avec une expérience de la communication et de l’enseignement. Certains utilisent des métaphores dans leurs cours ou sur leurs terrains, métaphores que l’on ne trouve pas toujours dans leurs publications. De plus, questionner les experts les engage dans cette émulation ou conscientisation lexicale. Cela aide à révéler les biais implicites associés aux différentes métaphores et à les mettre en perspective. Enfin, solliciter des experts de différentes disciplines concernées par un même sujet initie un processus interdisciplinaire.

Or, il ne va pas de soi d’entrer de but en blanc dans la « gymnastique » intellectuelle que requiert l’exploration métaphorique. Aussi, la troisième étape consiste à créer un questionnaire par ensemble de métaphores comme support d’entretien.

Pour un exemple de questionnaire d’entretien d’une heure environ sur les métaphores du sol, voir Taddei et Fallot (2020).

Il s’agit de demander ou de proposer aux spécialistes :

  • de préciser les aspects importants du sujet que chaque métaphore permet de souligner ;

  • de compléter les images, en posant des questions pour préciser la description de la métaphore. L’objectif des entretiens est de chercher des éléments de détail sur l’image et sur le sujet, en cherchant des correspondances entre les deux ;

Exemple : si le sol est un corps, s’il n’a pas de couverture végétale, est-il nu, déshabillé ou écorché vif, sans peau ?

  • de stimuler de nouvelles « branches » métaphoriques, des extensions de la métaphore qui n’étaient pas initialement proposées ;

Exemple : dans la métaphore représentant l’accumulation du carbone dans le sol comme un compte en banque, s’agit-il plutôt d’un compte courant ou d’un compte d’épargne ?

  • de citer des éléments de vocabulaire utilisés pour décrire les sols et issus du champ lexical de la métaphore ;

Vocabulaire cité par les chercheurs interviewés pour la métaphore du sol comme corps : remembrer les terres, drainer le sol, entretenir ; résistance, résilience, maltraitance, voire viol ; fatigué, épuisé, fertile ; en fin de vie (à propos des sols ferralitiques) ; tuer le sol ; excrétion, respiration, flatulences du sol.

  • de réfléchir aux les limites de chaque métaphore, aux aspects du sol laissés dans l’ombre par cette métaphore, aux critiques sur cette représentation du sol ;

  • enfin, de communiquer des références pour compléter la collection métaphorique.

3.4 Mener des entretiens

Pour le choix des spécialistes à solliciter, l’enquête peut être menée dans différents contextes : un laboratoire pour favoriser les échanges ; un collectif pour encourager les collaborations interdisciplinaires ; une conférence ou autre initiative internationale pour révéler des variations dans les réponses, avec des entretiens dans différentes zones géographiques.

Pour les métaphores du sol, nous avons commencé par mener deux séries d’entretiens. La première auprès d’un groupe pluridisciplinaire (microbiologie, agronomie, géographie, économie, écologie) de chercheurs français ou travaillant en France ; la seconde auprès de chercheurs d’Afrique de l’Ouest (pédologie, sociologie, agronomie, entomologie).

Pour les entretiens, il faut chercher à stimuler le goût, la créativité, et offrir la possibilité à la personne interviewée de choisir les métaphores qui lui « parlent » le mieux. Il est intéressant de noter les chassés-croisés entre métaphores : il arrive parfois qu’une image relevant d’une métaphore surgisse en réaction à une question concernant un autre ensemble, il importe alors de laisser cette image se dérouler.

Un chercheur microbiologiste a utilisé la métaphore du sol comme un organe vital, tel le rein, en réaction à la métaphore de la reconstruction pour les sols dégradés, car il s’agit de restaurer les fonctions vitales et non de reconstruire : « ce n’est pas comme refaire des murs ».

Les personnes interrogées « n’entrent » pas dans les métaphores par les mêmes questions. Il vaut mieux laisser la possibilité de « passer » sur certaines questions et donner la liberté à chaque personne de saisir les éléments qui l’inspirent.

Il est crucial d’expliquer que les métaphores n’ont pas vocation à être chacune une image définitivement juste. Elles sont plutôt un outil permettant de partager une image mentale, une matière à penser, à modeler, à affiner. Chaque ensemble de métaphores permet de réitérer l’expérience sur de nouveaux aspects du sujet.

3.5 Compiler les réponses aux entretiens et actualiser la bibliographie

À partir des notes ou enregistrements des entretiens, il s’agit de compiler pour chaque question les éléments de réponse obtenus, et de compléter la bibliographie avec les nouvelles références communiquées. Cette compilation sur une série d’entretiens est ensuite envoyée aux répondants pour leur information et pour d’éventuels compléments ou corrections. Elle servira de document de référence pour la collection.

3.6 Analyser les résultats

Pour chaque ensemble de métaphores, on relève les éléments de réponses : 1) qui apportent un éclairage sur le sujet ; 2) qui suscitent de nouvelles questions donnant lieu à des précisions ; 3) qui montrent les limites (dissemblances, critiques, biais) ; 4) qui donnent des exemples de métaphores.

3.6.1 Éclairages

La métaphore du sol comme corps permet de montrer que le sol est un milieu vivant et complexe, qu’il n’est pas un simple support inerte, qu’il peut être malade. Quand on ajoute la personnalité, cela permet d’expliquer les réponses à nos interventions sur les sols, leur capacité de réaction.

3.6.2 Précisions, approfondissements de la métaphore

À propos de la métaphore du sol comme corps, pour un chercheur, le sol serait plutôt un organisme vivant. Un chercheur s’est demandé : si le sol est un corps, qui serait le cerveau ? Serait-ce la plante ?

3.6.3 Limites

Aucune métaphore n’offre une vision complète, elles ont donc toutes des limites.

3.6.3.1 Dissemblances

Les métaphores sont fondées sur des éléments de ressemblance, ce qui amène à omettre, volontairement ou non, les éléments de dissemblance. Les interviews ont permis aux chercheurs de réfléchir à ces dissemblances.

La métaphore du sol comme patrimoine, même lorsque l’on insiste sur les flux et pas seulement sur les stocks, évoque un aspect statique qui représente mal les sols.

3.6.3.2 Critiques

Les critiques peuvent être de différente nature.

Par exemple, ne pas prendre en compte les acteurs concernés est une critique de la métaphore du compte en banque. La séquestration du carbone est un terme scientifique lié aux préoccupations concernant le changement climatique, or c’est un terme qui ne concerne pas nécessairement les agriculteurs dans leurs pratiques.

3.6.3.3 Biais

Une métaphore est entachée d’un biais dans la mesure où elle ne convient pas, ou pas de la même manière, à tout le monde. Les biais sont omniprésents dans les processus cognitifs (Moukheiber, 2019). Chaque individu comprend une métaphore à sa façon, selon sa culture, sa profession, son histoire personnelle ou autre caractéristique. Nous nous sommes intéressées aux biais disciplinaires pour promouvoir l’interdisciplinarité ; aux biais culturels du fait des enjeux globaux sur les sols ; et à des biais personnels, correspondant à des éléments de subjectivité apparus au cours des entretiens.

Exemple de biais lié à la discipline

Nous avons demandé aux chercheurs : si le sol est un corps, quelle serait son étendue ? Les réponses allaient de l’agrégat de quelques centimètres cubes jusqu’à la biosphère entière en passant par le terroir, le champ… Cette multiplicité d’échelles correspond à la diversité des disciplines des répondants : pédologie, écologie, microbiologie, géographie, agroécologie, sociologie…

Exemple de biais lié à la culture

En Europe, nous avons des représentations négatives du sol : le sol vu comme sale, inesthétique. Au contraire, le sol est très valorisé et éminemment respecté en Afrique. Au Burkina Faso, en More, on vouvoie le sol, plus précisément on utilise le même mode que pour s’adresser à son père.

Exemple de biais personnel

Les métaphores ont une dimension « affective » qui permet aux chercheurs d’exprimer leurs subjectivités, de donner leur point de vue personnel. Pour l’un des interviewés, écologue des sols, les mauvais traitements faits au sol sont le symptôme d’une société malade.

Pouvoir observer ces différents biais est un bénéfice collatéral de la collecte de métaphores dans des domaines où la culture de la présumée objectivité scientifique est forte (Berlan, 2023). Nous formulons l’hypothèse que le ou la chercheuse qui dévoile sa subjectivité et la reconnaît se rend plus accessible au dialogue entre disciplines et avec les autres parties prenantes de sujets complexes tels que celui des sols. Ce dialogue est indispensable pour des réponses à la hauteur des enjeux sociaux et écologiques évoqués en introduction.

3.6.4 Exemples

Dans chaque ensemble, nous avons pu relever différents exemples. À différents moments des interviews, de nouvelles métaphores ont été proposées.

Pour le sol comme communautés : une ville, un village, un immeuble, une termitière, un banc de corail…

Un exemple peut appartenir à plusieurs ensembles de métaphores.

La métaphore du sol comme un griot a été citée comme un exemple de monument historique, elle peut être mentionnée dans l’ensemble du sol comme être humain et également dans un ensemble représentant le sol comme source de connaissances.

Dans ce cas, nous proposons de présenter la métaphore de façon détaillée dans l’ensemble qui paraît le plus évident, et de la mentionner dans les autres ensembles avec un renvoi à la place où elle est répertoriée.

Lorsque l’on a beaucoup d’éléments à propos d’un exemple, on peut chercher à en structurer la présentation comme précédemment : éclairages ; limites ; exemples.

Le sol comme corps peut être un humain (on peut alors détailler les éclairages et les limites de cette métaphore), puis donner des exemples de sol comme humain : un paysan, un érudit, une mère de famille, etc.

3.7 Poursuivre la collecte, créer une collection vivante, présenter les résultats

On se retrouve rapidement avec de multiples métaphores, d’où l’intérêt du mode de rangement et de documentation. La méthode de collecte permet de créer une véritable collection de métaphores, ouverte à de nouveaux ajouts.

Pour qu’une collection vive, il est important de régulièrement la présenter, notamment aux praticiens concernés par le sujet traité. Cela crée l’occasion de leur demander s’ils ont aussi des métaphores, qu’ils connaissent ou qu’ils ont eux-mêmes créées. La collection peut servir d’outil pour des échanges inter- et transdisciplinaires, qui en retour l’enrichiront.

Les Figures 2a et 2b donnent un aperçu de la collection quand elle était composée d’une centaine de métaphores. Nous en avons fait une affiche, utilisée en atelier, disponible en matériel supplémentaire dans cet article.

thumbnail Fig. 2a

Collection de métaphores du sol.

Collection of soil metaphors.

thumbnail Fig. 2b

Collection de métaphores du sol (suite).

Collection of soil metaphors (continued).

3.7.1 Présentation de la collection aux chercheurs et hybridation

Afin d’engager les chercheurs dans une démarche métaphorique, nous avons créé un exercice d’hybridation. L’idée repose sur une intuition : s’il y a deux métaphores pour décrire un même sujet, il doit être possible de créer une image hybride qui intègre les différents points de vue. Le fait d’utiliser la collection et de choisir des métaphores très différentes (n’appartenant pas aux mêmes ensembles de métaphores), permet de réaliser les limites de chacune des métaphores et des sujets de recherche sous-jacents, et ainsi d’engager un dialogue interdisciplinaire créatif favorisant l’émergence de visions partagées.

Deux ateliers se sont tenus à Montpellier, au Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD) le 22 octobre 2021 (Initiative 4 pour 1000) et à l’Institut de recherche pour le développement (IRD) le 3 octobre 2022 (CoSav TERRESOL).

3.7.2 Présentation de la collection aux producteurs agricoles

Nous avons présenté la collection à différents groupes de producteurs au Sénégal et au Zimbabwe, puis leur avons demandé de nous présenter les métaphores qui étaient les leurs, des métaphores personnelles ou issues de leurs cultures. Le processus a permis aux participants de découvrir les représentations du sol de chacun (Focus group Diohine, 2021 ; Focus group Savagne, 2021).

Le dialogue à partir des métaphores sur un sujet donné permet à chaque partie prenante d’apporter des connaissances ou des questions pour compléter, enrichir l’image, proposer de voir différemment des aspects de la métaphore. Les points de vue se conjuguent et peuvent susciter de nouvelles métaphores.

4 Discussion

Depuis Ricœur (1975) et Lakoff & Johnson (1980), les travaux sur le rôle des métaphores étudient : soit un corpus disciplinaire particulier (Berdoulay, 1982 ; Busino, 2000 ; Resche, 2016 ; Chatelain-Ponroy et al., 2021) ; soit un support de communication spécifique (Loffler-Laurian, 1994 ; Musolff, 2006 ; Pragglejaz Group, 2007 ; Flusberg et al., 2018) ; soit une métaphore singulière (Flusberg et al., 2017 ; Arnoud et Habib, 2021 ; Bilstrup Finsen et al., 2021 ; Janzen et al., 2021 ; Zhang, 2021) ; soit quelques métaphores alternatives (Ihsan et al., 1995 ; Flannery, 2001, 2009 ; Lemaire et Nobre, 2019 ; Fourat et Jankowski, 2021). Notre méthode vise, elle, à rassembler toutes les métaphores sur un sujet complexe, depuis plusieurs disciplines, dans divers types de communication et en incluant des métaphores assez similaires mais non identiques.

En utilisant cette méthode sur les métaphores des sols agricoles, nous avons comme premier résultat la confirmation de l’usage d’une pluralité des métaphores existantes, avec à ce jour plus de 150 métaphores différentes collectées sur les sols agricoles (Taddei et Fallot, 2023). Cette collection représente à la fois une pluralité « objective », du fait de la complémentarité des éclairages que procurent les différentes métaphores, mais aussi une pluralité « subjective », car elle correspond à des différences de vision (Inayatullah, 1998 ; Flannery, 2001 ; Taylor et Dewsbury, 2018) ou à des nuances. Ainsi, la méthode amène à considérer les différences de point de vue entre les disciplines. En effet, une vision qui peut sembler erronée pour une discipline révèle un point de vue fondamental à prendre en compte selon une autre perspective disciplinaire. Cette double pluralité répond au besoin de transdiciplinarité dans les travaux sur la durabilité des sols (Scoones, 2015), comme sur tout sujet abordant à la fois « les relations entre les sociétés et leur environnement et aussi les processus de prise de décision liés à ces relations » (Collectif ComMod, 2009).

En donnant à voir le nombre de métaphores qui coexistent dans un domaine, notre méthode permet de se rendre compte de l’effervescence de la recherche. Cette effervescence a été liée à la quantité de métaphores utilisées.

[…]«certains chercheurs vont jusqu’à avancer que l’on peut juger de l’état d’avancement d’une science par son vocabulaire, sa «stabilité terminologique » ; on pourrait alors juger du moment où les découvertes ont eu lieu, par le nombre important de métaphores créées à ce moment précis. » (Jamet, 2003).

Inversement, la présence de peu de métaphores met en lumière une forme d’enfermement du domaine, où l’on tend à confondre la métaphore avec la réalité et à se priver de nouvel espace créatif, comme observé dans le cas de l’immunologie. Notre protocole pourrait permettre d’une part de stimuler la recherche de plus de métaphores, ouvrant le champ de pensée et de communication, et d’autre part de contrer l’utilisation de métaphores à des fins de propagande.

Le protocole permet de traiter d’une idée générale ou d’une question pointue sur un front de science, et de la partager avec un vaste public. Cela suscite des remarques ou des questions faisant avancer la réflexion du chercheur, mais invite aussi différents acteurs spécialistes scientifiques ou praticiens à manipuler ces images. Cette méthode, en utilisant des moments d’interview ou d’atelier inter ou trans disciplinaire, utilise la plasticité métaphorique, c’est-à-dire la possibilité pour une image d’évoluer par le dialogue et l’apport de chacun ; d’être précisée, transformée, voire même de muter. Ainsi elle pourrait servir à favoriser la mise en commun des éléments de compréhension (ici sur le sol) à différentes échelles d’une diversité d’acteurs, dépassant le simple transfert de connaissance ou la vulgarisation.

La collecte sur les métaphores du sol – ces images mentales – atteste de l’intérêt de la mise en commun d’images du sol, intérêt mis en évidence par les travaux de F. Jankowski et al. (2015).

La collecte a aussi montré que toutes les métaphores n’ont pas le même ancrage dans les textes ou la pensée, et n’offrent pas la même profondeur d’analyse ni la même facilité. Certaines métaphores sont plus faciles à explorer, quand le parallèle avec le sol est facile car la référence à l’image est couramment utilisée (le sol comme un être vivant) ou parce que tout le monde connaît l’image et se l’approprie différemment (le sol comme une communauté). D’autres métaphores sont plus difficiles à mobiliser, par exemple « le sol comme système complexe au sens informatique », métaphore donnée par un chercheur géographe et modélisateur. Plusieurs métaphores ont beaucoup de ressemblances avec le sujet cible : le sol comme patrimoine notamment. D’autres métaphores ont peu de ressemblances avec les sols, mais offrent un éclairage précis sur leur fonctionnement, par exemple le sol comme une batterie (Husson, 2020).

L’étape de classement des métaphores n’est pas une étape figée et les métaphores peuvent être reclassées, offrant ainsi de nouveaux éclairages. D’autres classements ou typologies selon le « potentiel » des métaphores (Lemaire et Nobre, 2019) ou selon leur nouveauté ou état d’évolution vers un terme courant (English, 1998 ; Arnoud et Habib, 2021) sont des alternatives intéressantes. Pour faciliter le classement et les possibles reclassements, une interface pour un catalogue interactif de métaphores a été construite (Raffaillac, 2024). Cette interface pourra servir à d’autres collections de métaphores, comme celle en cours sur l’immunologie avec Leïla Perié et son équipe.

5 Conclusion

Les métaphores ne sont pas seulement des figures de style et des outils de communication. Pour dialoguer, penser et apprendre, les multiples vertus des métaphores en science sont encore peu reconnues (Atelier des Jours à Venir, 2018).

Pour parler des sols agricoles, il existe de nombreuses métaphores. Pourtant, leur usage conscient et actif par les scientifiques est encore très limité, le fait de quelques-uns à propos de quelques métaphores seulement (Janzen, 2006 ; Berhe, 2019 ; Husson, 2020 ; Janzen et al., 2021).

Mettre en évidence la pluralité des métaphores du sol, en précisant les éclairages et les limites de chacune, facilite leur mobilisation en recherche. Nous avons initié un recensement systématique. Chemin faisant, nous avons créé une méthode de collecte des métaphores, d’analyse et de classement, aboutissant à une collection de métaphores, consultable et ouverte à de nouvelles propositions.

Le fait d’avoir une méthode pour organiser les métaphores permet de savoir où se situe une nouvelle métaphore proposée par rapport à celles déjà répertoriées. Cela aide à identifier la particularité du point de vue proposé et donc son apport. De même, les métaphores peuvent être filées de différentes façons. L’intérêt est de révéler des points de vue individuels, qui peuvent ainsi être partagés. Sur les sols, la collection de métaphores constitue une richesse pour la compréhension des sols. L’exploration métaphorique gagne à être stimulée, dans un processus de recherche réflexive et inclusive.

Le but de ce travail est d’amener les spécialistes (scientifiques ou non) à être des utilisateurs avertis des métaphores. Cela inclut les possibilités suivantes :

  • prêter attention aux termes que l’on utilise dans son domaine d’expertise, à ce qu’ils véhiculent comme connaissances et comme « vision des choses » (Hervieu-Léger, 2024), percevoir les limites ou biais inhérents à chaque vision et de ce fait s’intéresser à d’autres images, aux images des autres ;

  • penser les cohérences et les incohérences des approches de son sujet (Taddei et al., 2021a, 2021b), ouvrir la possibilité de contribuer aux réflexions aux personnes dont l’expertise n’est pas reconnue (Collectif ComMod, 2009) et construire avec elles des représentations partagées (Taddei et al., 2024) ;

  • inspirer les artistes et la création artistique (Toland et al., 2019 ; Le Pape, 2022 ; Taddei, 2023 ; Mariel, 2024 ; Taddei, 2024 ; Vaage, 2024) et ainsi créer des liens, notamment de nouvelles collaborations entre art et science, ouvrant de nouveaux accès aux savoirs.

Matériel supplémentaire

Affiche Collection version finale Access here

Références

Citation de l’article : Taddei A, Fallot A, Perié L. 2024. En quête de métaphores, une proposition méthodologique. Le cas des sols agricoles. Cah. Agric. 33: 21. https://doi.org/10.1051/cagri/2024015

Liste des figures

thumbnail Fig. 1

Le processus de collecte de métaphores.

The metaphor collection process.

Dans le texte
thumbnail Fig. 2a

Collection de métaphores du sol.

Collection of soil metaphors.

Dans le texte
thumbnail Fig. 2b

Collection de métaphores du sol (suite).

Collection of soil metaphors (continued).

Dans le texte

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