Numéro |
Cah. Agric.
Volume 33, 2024
|
|
---|---|---|
Numéro d'article | 6 | |
Nombre de pages | 12 | |
DOI | https://doi.org/10.1051/cagri/2024003 | |
Publié en ligne | 6 février 2024 |
Article de synthèse / Review Article
Pour une gestion durable des sols en Afrique subsaharienne
Towards sustainable soil management in sub-Saharan Africa
1
Chercheur émérite, agronome, 34270 Saint-Mathieu-de-Tréviers, France
2
CIRAD, UMR INNOVATION, 97130 Capesterre, Guadeloupe, France
3
INNOVATION, Univ Montpellier, CIRAD, INRAE, Institut Agro, Montpellier, France
4
CIRAD, UMR INNOVATION, LRIDA, Université de Parakou, BP 1269
Parakou, Bénin
* Auteur correspondant : patrick.dugue34@orange.fr
La faible productivité de l’agriculture en Afrique subsaharienne est due en grande partie à la dégradation de la fertilité des sols. Les agricultures familiales, pilier de la sécurité alimentaire de cette grande région, doivent relever le défi de la restauration et du maintien de la capacité productive des terres. Les pratiques endogènes des producteurs telles que les associations céréales-légumineuses, les jachères pâturées, les parcs arborés... ne permettent plus d’entretenir la fertilité sur des surfaces cultivées qui s’agrandissent, surtout lorsque les sols sont carencés. Durant quatre décennies, les décideurs et acteurs du secteur agricole ont privilégié la vulgarisation des engrais de synthèse. Mais l’utilisation des engrais minéraux demeure faible et bien en deçà de la moyenne de la consommation mondiale (15 kg/ha contre 135 kg/ha). Après avoir longuement promu l’utilisation de fumure organique, la recherche invite désormais à diversifier les sources de biomasse fertilisante via l’agroforesterie, les associations avec les légumineuses, l’agriculture de conservation. D’autres techniques de conservation de l’eau et du sol ont également été mises en avant. C’est bien la combinaison de différentes pratiques qui est à construire avec les agriculteurs pour chaque situation de production, en fonction des ressources disponibles localement, d’un apport raisonné d’engrais de synthèse et d’amendement, des savoirs paysans et scientifiques. Pour cela, il est nécessaire (i) de modifier les postures des chercheurs et des décideurs vis-à-vis des ruraux et (ii) de réviser les politiques publiques toujours focalisées sur l’usage des engrais minéraux, afin de fournir des services d’appui-conseil plus diversifiés, performants et intégrant les besoins de transitions agroécologiques indispensables aujourd’hui dans un contexte de changement climatique.
Abstract
The low productivity of agriculture in sub-Saharan Africa is largely due to the degradation of soil fertility. Family farming, the cornerstone of food security in this vast region, faces the challenge of restoring and maintaining the land’s productive capacity. Farmers’ endogenous practices, such as cereal-legume intercropping, grazed fallows and tree plantations, are no longer able to maintain fertility on expanding cultivated areas, especially when soils are deficient. For four decades, decision-makers and stakeholders in the agricultural sector have favored the widespread use of synthetic fertilizers. However, the use of mineral fertilizers remains low and well below the global average (15 kg/ha versus 135 kg/ha). Having long promoted the use of organic manure, research is now encouraging the diversification of biomass sources through agroforestry, intercropping with legumes and conservation agriculture. Water and soil conservation techniques have also been put forward. It is indeed the combination of soil fertility management practices that needs to be developed with farmers for each production situation, depending on locally available resources, a rational use of synthetic fertilizers, and farmers’ and scientists’ knowledge. To achieve this goal, it is necessary (i) to modify the postures of researchers and decision-makers towards rural people, and (ii) to revise public policies that still focus on the use of mineral fertilizers, in order to provide more diversified, high-performance advisory services that integrate the requirements of the agroecological transitions, which are essential today in a context of climate change.
Mots clés : fertilité du sol / matière organique / engrais / agroécologie / Afrique subsaharienne
Key words: soil fertility / organic matter / fertilizers / agroecology / Sub-Saharan Africa
© P. Dugué et al., Hosted by EDP Sciences 2024
This is an Open Access article distributed under the terms of the Creative Commons Attribution License CC-BY-NC (https://creativecommons.org/licenses/by-nc/4.0), which permits unrestricted use, distribution, and reproduction in any medium, except for commercial purposes, provided the original work is properly cited.
Les statistiques affichées correspondent au cumul d'une part des vues des résumés de l'article et d'autre part des vues et téléchargements de l'article plein-texte (PDF, Full-HTML, ePub... selon les formats disponibles) sur la platefome Vision4Press.
Les statistiques sont disponibles avec un délai de 48 à 96 heures et sont mises à jour quotidiennement en semaine.
Le chargement des statistiques peut être long.