Open Access
Numéro
Cah. Agric.
Volume 33, 2024
Numéro d'article 8
Nombre de pages 9
DOI https://doi.org/10.1051/cagri/2024006
Publié en ligne 6 mars 2024

© N. Hasnaoui Amri et al., Hosted by EDP Sciences 2024

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1 Introduction

L’urbanisation participe à accroître la consommation de terres agricoles tout en favorisant une diversification des pratiques des agriculteurs en réponse aux attentes des urbains (Soulard et al., 2017). En effet, celles-ci ont évolué, en faveur d’une alimentation locale et de fourniture de services comme la préservation des paysages et des activités de loisirs. Ces demandes favorisent l’émergence de nouveaux types d’agriculteurs s’appuyant sur une stratégie technique et économique de diversification, en rupture avec les formes agricoles dominantes du régime agroalimentaire industriel (Cohen et Ilieva, 2015). Il reste cependant difficile de savoir si ce sont des changements marginaux, ou s’ils signalent une mutation des systèmes alimentaires urbains. L’objectif de cet article est de traiter cette question autour d’une ville à la croissance particulièrement rapide : Montpellier, dans le sud de la France (430 000 hab.). Les villes côtières méditerranéennes constituent en effet des cas d’étude intéressants : l’attractivité combinée du climat et du littoral s’accompagne d’un taux d’urbanisation élevé, notamment au cours des cinquante dernières années. En 2015, les attentes des citadins en matière d’écologie et d’approvisionnement local en aliments sains ont conduit le conseil métropolitain de Montpellier Méditerranée Métropole à concevoir une politique agroécologique et alimentaire (Michel et Soulard, 2019). Dans une zone périurbaine dominée par la viticulture, cette politique cherche à favoriser l’émergence d’exploitations agricoles plus en phase avec la fourniture d’aliments sains et consommés localement.

La Métropole de Montpellier est une entité administrative et politique composée de la ville-centre de Montpellier entourée de trente communes. En 2015, les terres agricoles couvrent 13 900 hectares (dont 32 % de vignes) pour 640 exploitations agricoles recensées en 2010, dont un peu plus de la moitié en viticulture (Montpellier Méditerranée Métropole, 2019). Cette spécialisation viticole est récente. Avant 1800, les cultures céréalières et fourragères dominaient dans les plaines du département de l’Hérault. L’agriculture féodale avait conduit à l’émergence de grands domaines appartenant à l’Église ou à des notables, qui employaient des paysans sans terre (Leroy Ladurie, 1966). L’élevage pastoral se déployait dans les coteaux couverts de garrigues, également utilisés comme sources de combustible et lieux de cueillette. À partir de 1820, l’agriculture s’est spécialisée dans la viticulture, en lien avec la demande ouvrière nationale de vin. De grands domaines viticoles appartenant à une aristocratie de propriétaires devenus urbains coexistaient avec de petites parcelles acquises progressivement par des agriculteurs-ouvriers qui implantaient de la vigne (Dugrand, 1963). À partir du milieu du XXe siècle, ces derniers se sont organisés pour vinifier ensemble leurs raisins via des coopératives (Touzard, 2011). Dans les années 1970, la viticulture se concentrait dans les plaines, les espaces de garrigues étant délaissés par des activités d’élevage devenues résiduelles (De Rancourt et Mottet, 2006). Depuis, la surface du vignoble s’est considérablement réduite face à la croissance urbaine et aux crises viticoles successives dues au déclin de la consommation. Les arrachages de vignobles anciens encouragés par des primes ont permis de renouveler l’activité viticole en faveur de nouvelles plantations plus qualitatives et moins productives, tout en ouvrant les possibilités d’autres usages sur le foncier libéré (Jarrige, 2004 ; Perrin et al., 2013).

Notre zone d’étude, la plaine Ouest de Montpellier (Fig. 1), répartie sur sept des communes périurbaines de la Métropole et représentant 31,6 % des terres agricoles de la métropole, est typique de cette histoire. Plaine agricole bordée de collines couvertes de garrigues peu exploitées, elle offre un milieu physique contrasté. Elle bénéficie d’un réseau hydrologique dense avec des berges riches en biodiversité. Le réseau d’eau brute extraite du Rhône a été raccordé en 2016, augmentant la part des terres arables irrigables. Impactée par les dynamiques d’étalement urbain, cette zone accueille également le passage de grandes infrastructures (ligne ferroviaire à grande vitesse et autoroute). Dans le schéma directeur métropolitain (le SCoT), en révision de 2016 à 2019, elle est identifiée comme un lieu stratégique pour déployer une zone d’agriculture écologique et alimentaire, nommée « la plaine nourricière de Fabrègues » (Fig. 2) (Montpellier Méditerranée Métropole, 2017). En 2015, les 4400 ha de terres agricoles de cette plaine se répartissent entre environ un tiers de vignes, un tiers de cultures annuelles, un tiers de prairies, ainsi que 2 % de vergers et 3 % d’oliveraies.

Dans le but d’identifier des pistes d’action permettant de se rapprocher des objectifs visés par la Métropole, notre étude propose un état des lieux des dynamiques agricoles en œuvre dans la plaine Ouest en mobilisant une démarche articulant la géographie sociale et politique à l’agronomie (Soulard, 2014). Deux types d’analyse ont été développées : (i) celle de la dynamique de diversification des types d’exploitations agricoles autour de la ville et de leur inscription ou non dans une forme agricole héritée ; (ii) celle de leurs pratiques sociales et spatiales leur permettant de s’intégrer à la ville et de se maintenir. Pour finir, la comparaison entre les projets portés par ce tissu agraire et les projets politiques agricoles et alimentaires locaux permet d’ouvrir une discussion sur leur compatibilité.

thumbnail Fig. 1

Zone d’étude : la plaine Ouest de Montpellier. Source : Géoportail, 2015 et Montpellier Méditerranée Métropole, 2017.

Study area: the western plain of Montpellier.

thumbnail Fig. 2

« Le Grand Parc » : le paysage de la Métropole comme bien commun. Source : projet Montpellier Métropole Territoires, Agence François Leclercq coord. (2017).

“Le Grand Parc”: the Metropole’s landscape as a common good.

2 Matériel et méthode

Cette étude s’inscrit dans un travail plus large autour de la diversité agricole périurbaine et de ses liens à une politique agricole territoriale en émergence (Hasnaoui Amri, 2018). Nous avons analysé la diversité des agriculteurs en interrogeant un panel de huit personnes ressources (élus locaux, agents de développement et acteurs du secteur viticole) sur leur vision de l’agriculture, sa diversité, ses fonctions, son histoire et ses perspectives d’évolution, ainsi que sur leurs actions concernant l’agriculture et/ou l’alimentation. Ces entretiens ont été croisés avec l’analyse des cartes d’occupation des sols de Montpellier Méditerranée Métropole (2019) et des photographies aériennes de l’IGN (Géoportail, 2015). Nous avons ainsi défini 8 profils d’agriculteurs significatifs du fonctionnement agricole de la plaine Ouest de Montpellier, en caractérisant l’origine du chef d’exploitation, l’ancienneté de l’installation, les modes d’accès au foncier, la distance à la ville-centre (Montpellier), les systèmes de production et de commercialisation. Nous avons ensuite échantillonné 18 agriculteurs (2 à 3 par profil), dont nous avons relevé les pratiques techniques et sociales, représentées sur des supports de cartes, révélant leur espace vécu dans ce territoire périurbain (lieux de travail, de commercialisation, de vie et d’échanges) (Etienne, 2017). Tout en complétant les 8 profils définis, ces pratiques ont été traduites en différents types de stratégies et d’arrangements socio-spatiaux, révélant les alliances formelles (et/ou informelles) que les différents profils d’agriculteurs tissent avec leurs pairs, les urbains et les élus locaux (Robineau, 2015). Les élus se font le relais des habitants et de leurs nouvelles demandes pour prescrire un aménagement et un développement urbain intégré, cherchant à faire de l’agriculture non plus un support de projet urbain, mais également un objet de ce projet, dans une relation moins consommatrice et plus transactionnelle entre urbain et rural (Vanier, 2005). En cela, le paradigme aménagiste enraciné (Sinclair, 1967) – qui se traduit par une désactivation des terres proches du front urbain dans l’espoir d’une rente foncière – est perturbé.

Nous nous sommes donc interrogés sur la réception de ce nouveau discours agroécologique et nourricier par le milieu agricole : comment s’inscrit-il dans les relations tissées entre agriculteurs et les autres acteurs locaux ? Est-il en cohérence avec leurs pratiques spatiales et sociales ?

3 Résultats

3.1 Le cœur de l’espace agraire non dédié à une agriculture nourricière

Les huit profils d’agriculteurs identifiés (Fig. 3) ont émergé à des moments différents de l’histoire agricole locale : ils sont tous liés – mais à des degrés divers – à la spécialisation viticole régionale.

Le profil le plus répandu est celui des « viticulteurs en coopérative » (profil 1), issus du système viticole coopératif historique. Ces viticulteurs rencontrent des difficultés économiques liées à l’instabilité du marché des vins et à la faiblesse des prix d’achat du raisin. Héritiers de vignobles familiaux de petite taille (moins de 20 hectares), ils cherchent à les agrandir avec des parcelles louées. Mais ils sont fragilisés par les stratégies attentistes des propriétaires fonciers face à l’avancée de la ville, qui préfèrent laisser leurs terres en friche ou les louer temporairement. Pour compenser la vulnérabilité de leur système, ces viticulteurs développent diverses activités extra-agricoles favorisées par la proximité urbaine, en attendant d’abandonner la viticulture suite à leur retraite. Ils investissent plus d’efforts sur les parcelles héritées et regroupées, délaissant les petites parcelles isolées et louées, situées aux limites de la ville.

La proximité urbaine, la pression foncière et la crise viticole des années 2000 ont conduit d’autres agriculteurs historiques de la région, les « vignerons indépendants » (profil 2), à modifier leur système. Ces vignerons ont souvent hérité de vignobles de taille importante (environ 80 ha). Ils s’orientent désormais vers une production plus biologique et de qualité, basée sur la labellisation des vignobles (AOP Coteaux du Languedoc) et sur une transformation du raisin dans leurs propres caves, héritées ou construites. Leur stratégie foncière consiste d’un côté à céder (à un prix dix à trente fois supérieur à celui des terres agricoles) des parcelles nouvellement urbanisables situées en périphérie de la ville ; et de l’autre à acheter des terres dans des zones favorables à une production viticole qualitative (par exemple sur des sols « maigres » et/ou en pente comme ceux des garrigues), plus grandes et plus éloignées de leur siège d’exploitation.

Le troisième profil de viticulteur correspond à une évolution encore plus récente : ce sont les « viticulteurs diversifiés » (profil 3). Ils sont issus du système coopératif mais en rupture avec celui-ci, du fait de l’introduction d’un élevage ovin comme support à l’activité viticole et à des pratiques plus agroécologiques. Les parcelles viticoles héritées sont complétées par des parcelles louées, pour cumuler environ 40 hectares, moitié en vigne, moitié en prairies, généralement situées dans la plaine. Ils mobilisent les ressources fourragères locales spontanées (frênes, roseaux, herbes des bords de chemin) et développent des interactions entre leurs productions animales et viticoles, comme le pâturage dans les vignes.

Les cinq profils qui suivent ont tous émergé récemment, sous les effets combinés de l’étalement urbain et de la réduction des surfaces viticoles.

Les « agriculteurs nomades » (profil 4) cultivent principalement des parcelles vacantes d’anciens vignobles. Ce sont des entrepreneurs agricoles propriétaires d’équipements adaptés aux grandes cultures (principalement le blé dur), aux fourrages (luzerne) ou aux cultures maraîchères spécialisées (melon, fraise, etc.). Ils travaillent sous contrat pour d’autres et/ou cultivent des parcelles majoritairement louées sur la base d’accords informels qui varient selon les années. En fonction des terres et des capitaux mobilisés, on distingue des agriculteurs locaux gérant moins de 100 ha et des entrepreneurs d’échelle régionale gérant plus de 1000 ha, tous en agriculture conventionnelle.

Les « centres équestres » (profil 5) et les propriétaires de chevaux individuels occupent d’anciennes terres viticoles, utilisant à la fois des parcelles qui leur appartiennent et d’autres louées dans le cadre d’arrangements informels.

Les « maraîchers biologiques diversifiés » (profil 6) se sont installés après 2010 dans les franges urbaines comme les ripisylves ou les terrains laissés par les viticulteurs après l’arrachage des vignes et donnés en location. Cette catégorie est assez hétérogène, comprenant à la fois des héritiers de viticulteurs en rupture avec le modèle agricole familial, et des personnes non issues du milieu agricole en reconversion professionnelle. Leur niveau de formation est généralement élevé, mais ils ont très difficilement accès à la terre. Les surfaces qu’ils valorisent sont petites (moins de 1 ha) et leurs statuts fonciers précaires. Ils développent du maraîchage diversifié valorisé localement, associé ou non à de l’élevage.

Les « oléiculteurs en garrigue » (profil 7) représentent un profil hybride comprenant une certaine diversité de types d’agriculteurs. Le gel de 1956 a entraîné un abandon progressif des oliveraies. Quelques amateurs locaux ont hérité de vergers abandonnés et les ont remis, pour partie, en culture. Les autres sont de nouveaux agriculteurs qui se sont lancés dans l’oléiculture après une reconversion professionnelle. L’oléiculteur de garrigue réalise un travail de réhabilitation lent et patient des oliveraies, favorisant les repousses spontanées.

Les « éleveurs pastoraux » (profil 8) réapparaissent à partir de 2015, portés par les politiques locales en faveur de la réintroduction du pastoralisme, vu comme un outil de gestion de la biodiversité. L’accès au foncier est rendu possible via l’intendance territoriale. Le Conservatoire des espaces naturels (CEN) a ainsi établi des baux environnementaux sur des garrigues après un appel à candidatures. Les systèmes d’élevage concernés, ovins et/ou caprins, combinent pâturage extensif sur les garrigues et production de fourrage sur les zones plus arables et humides.

Ces huit profils montrent que la trajectoire de la plaine occidentale de Montpellier, sous l’effet de la pression urbaine, conduit à une diversification des agriculteurs et des productions, sur la base de la viticulture qui reste le cœur de l’espace et du système agraire. Nous avons ensuite analysé comment cette diversité d’agriculteurs déploie des stratégies socio-spatiales spécifiques.

thumbnail Fig. 3

Historique de la diversification des profils agricoles de la plaine Ouest de Montpellier. Source : nos enquêtes (18 agriculteurs + personnes ressources).

Genealogy of the eight farmers’ profiles, from 1800 to today in the western plain of Montpellier.

3.2 Un renouveau de l’agriculture du fait de la proximité des urbains

3.2.1 Aux interstices de la ville

Après avoir reconstitué les stratégies historiques spatiales de chaque profil d’agriculteur, nous nous sommes interrogés sur ce que leurs pratiques induisaient comme interactions ; nous les avons représentées sur la figure 4. D’un côté, la logique d’abandon du foncier se poursuit, du fait de la proximité urbaine. Des espaces sont délaissés, abandonnés, voire vendus pour d’autres usages qu’agricoles, par des propriétaires agriculteurs, souvent viticulteurs (profils 1 et 2). Une agriculture nomade (profil 4) s’est spécialisée dans la mise en valeur d’espaces agricoles disponibles temporairement. Ces agriculteurs nomades privilégient toutefois les parcelles de grande taille et irriguées. D’un autre côté, de nouvelles formes agricoles émergent. Elles peuvent être issues du monde viticole hérité qui se diversifie en introduisant un atelier d’élevage (profil 3), comme elles peuvent être le fait de néo-agriculteurs. Ces derniers mobilisent des espaces résiduels : des interstices (comme des ripisylves, de petites parcelles de vignes récemment arrachées, etc.) ou des marges (comme des garrigues). Ils cherchent à développer des pratiques agroécologiques (la majorité d’entre eux est certifiée agriculture biologique) et à s’adresser prioritairement aux urbains, consommateurs de proximité, pour la vente de leurs productions. Nous observons ainsi deux mouvements qui opèrent en sens inverse : la viticulture s’éloigne lentement de la périphérie de la ville. Les vignobles se relocalisent dans les garrigues, considérées désormais comme des espaces plus qualitatifs. À l’inverse, les parcelles viticoles en limites urbaines sont vendues pour la construction ou louées après arrachage. Cette mutation viticole libère ainsi de nouveaux espaces agricoles proches de la ville, utilisés essentiellement par les agriculteurs nomades. Ces systèmes (viticulture et agriculture nomade) ont peu de liens avec la ville et la majorité de leur production est exportée au-delà de la région. La dynamique opposée est celle des nouveaux profils d’agriculteurs en adéquation forte avec la demande urbaine, pour une agriculture multifonctionnelle qui fournit des biens et des services. Ces systèmes agricoles (maraîchage diversifié, oléiculture, élevage, etc.) se développent de manière éparse, là où les terres sont disponibles, dans les marges d’une trame viticole dominante. Comme le montre la figure 4, le nouveau mouvement d’agriculture périurbaine que nous constatons dans la plaine Ouest de Montpellier provient des franges – historiques (dans les garrigues) et contemporaines (espaces libérés par la viticulture, zones inondables, etc.) – de l’espace agri-urbain.

thumbnail Fig. 4

Schématisation des dynamiques agricoles dans l’espace : localisation des stratégies et des profils d’agriculteurs selon les zones. Source : nos enquêtes (18 agriculteurs, personnes ressources et observations sur le terrain).

Spatial representation of agricultural dynamics: location of strategies and farmer profiles by zone.

3.2.2 Un tissu nourri de différents types d’arrangements

La coexistence de ces formes agricoles variées engendre des arrangements entre agriculteurs. Tout d’abord, on observe des transferts de matières organiques et de ressources fourragères entre agriculteurs et éleveurs : les maraîchers diversifiés s’approvisionnent en fumier auprès des centres équestres ; les centres équestres font appel aux agriculteurs nomades pour s’approvisionner en foin et en paille. Par ailleurs, pour améliorer leur autonomie fourragère, des éleveurs demandent l’autorisation de pâturer les champs de céréales ou de cultures fourragères de leurs voisins après les récoltes d’été. Ils s’entendent également avec certains viticulteurs pour pâturer les inter-rangs des vignes en hiver après les vendanges, les aidant ainsi à gérer de façon écologique l’enherbement de leurs parcelles. Nous avons également identifié différents arrangements fonciers entre agriculteurs, permettant à des parcelles vacantes d’être exploitées par des cultures annuelles ou du pâturage temporaire.

Des arrangements sont passés par certains agriculteurs avec les habitants de la ville, pour valoriser les productions localement. Si les viticulteurs en coopérative ne sont pas concernés (profil 1), les vignerons indépendants (profil 2), grâce à la diversification de leur offre de vins, les valorisent en partie localement (vente à la ferme et à des cavistes). Quant aux viticulteurs diversifiés (profil 3), ils vendent leurs animaux localement. Les agriculteurs nomades (profil 4) valorisent eux la majorité de leur production par des filières longues et hors région (à l’exception d’une partie des fourrages). Par contraste, les trois autres profils (6, 7, 8) vendent leurs produits directement à la ferme ou par des circuits courts (marchés de plein air, magasins de producteurs, distribution de paniers).

En périurbain, l’accès au foncier constitue une réelle difficulté pour tous les agriculteurs, les prix des terres agricoles dans cette zone étant les plus élevés du département de l’Hérault. Dans ce contexte, les agriculteurs multiplient les arrangements informels avec les propriétaires fonciers, de sorte que l’accès au foncier et au bâti peut devenir très précaire. Mais l’insécurité de l’accès à la terre se traduit différemment selon le système agricole : les producteurs de céréales, de maraîchage spécialisé, de fourrages et de services équestres (profils 4 et 5) en souffrent peu. C’est l’inverse pour les oléiculteurs (profil 7), mais aussi pour les maraîchers diversifiés (profil 6) qui gèrent la fertilité de leurs parcelles sur le long terme, installent des serres et plantent des arbres fruitiers.

D’autres types d’arrangements concernent les élus locaux en charge de l’agriculture et de l’alimentation, très contrastés selon les profils d’agriculteurs. Les viticulteurs (notamment le profil 2) sont majoritairement en contact avec la commune sur laquelle se trouve leur exploitation, certains d’entre eux ayant encore des liens familiaux ou amicaux avec les membres des conseils municipaux. Ces relations s’articulent principalement autour de deux enjeux : le marché foncier et la commercialisation des vins de terroir. Les agriculteurs plus en phase avec la ville (notamment les profils 6 et 7) privilégient de nouvelles arènes multi-acteurs liées aux questions environnementales et aux circuits courts alimentaires. Historiquement, la Communauté d’agglomération s’est construite sur la base négociée d’une promotion de la viticulture régionale et d’incitations à de nouveaux marchés viticoles, en contrepartie d’une utilisation de la viticulture au service du marketing territorial, à destination de la population locale (Fête et Route des vins) et de publics étrangers (foires internationales aux vins). Ce faisant, elle valorise particulièrement la figure du vigneron indépendant (profil 2). Plus récemment, depuis les années 2010, la ville de Montpellier, suivie par la Métropole et d’autres communes, investit dans le soutien à l’installation de maraîchers diversifiés biologiques (profil 6) et au redéploiement pastoral (profil 8), en mobilisant du foncier et des bâtiments publics. Elle soutient certains marchés et infrastructures commerciales, et tente d’ouvrir l’approvisionnement de la restauration collective à des agriculteurs locaux. Parallèlement, de nouveaux acteurs émergent (des groupements de communes, des associations comme le CEN) : ils soutiennent des projets agricoles compatibles avec la protection de l’environnement et les attentes sociales. Entre 2014 et 2018, trois projets agricoles ont ainsi été lancés dans la plaine Ouest : installation d’un éleveur ovin sur des garrigues (profil 8) ; installation d’une entreprise viticole en production biologique mobilisant un personnel engagé dans des parcours d’insertion professionnelle ; mise en place d’un parc agricole multifonctionnel comprenant des élevages (caprin, porcin), des zones de jardinage et de maraîchage, des ateliers de transformation et un magasin de producteurs.

4 Discussion

4.1 Comment dépasser le référentiel aménagiste ?

La diversité des profils d’agriculteurs observée dans la plaine Ouest confirme en les complétant les résultats d’études antérieures menées à l’échelle du périurbain montpelliérain (Jarrige, 2004 ; Perrin et al., 2013 ; Soulard, 2015 ; Scheromm et al., 2021). Cette augmentation de la diversité agricole sous influence urbaine a également été observée dans d’autres zones méditerranéennes (Henke et Vanni, 2017 ; Soulard et al., 2017 ; Serra et al., 2018) et plus largement autour des villes occidentales (Bryant et Chahine, 2016). Plusieurs études mettent en avant la réapparition d’agriculteurs vivriers, notamment de maraîchers (Salomon Cavin, 2012 ; Ackerman et al., 2014), ainsi que le développement d’élevages de chevaux pour les loisirs (Elgåker, 2012). Le redéploiement de l’élevage pastoral, qui permet la reconnexion entre les espaces, a également été observé sur d’autres territoires méditerranéens (Napoleone et al., 2021). Conformément aux travaux antérieurs menés dans d’autres zones périurbaines européennes, les profils des agriculteurs peuvent être divisés en deux grandes catégories : ceux dont les stratégies techniques et économiques sont définies indépendamment de la ville ; ceux dont le fonctionnement est lié à la ville ou a émergé avec elle (Sanz Sanz et al., 2018 ; Scheromm et Soulard, 2018). Les grandes tendances de désactivation des terres (Van Der Ploeg, 2014) à proximité de la frange urbaine semblent se poursuivre, dévoilant une persistance du référentiel aménagiste (Hasnaoui Amri et al., 2020). Comme dans d’autres contextes peu régulés en termes de limites à la croissance urbaine (Hamrita et al., 2022), l’opportunité de rente foncière urbaine reste un déterminant de l’usage des sols en périurbain. Les initiatives de protection du foncier ou d’octroi de foncier public pour des pratiques d’élevage ou d’agriculture écologiques restent marginales (Perrin et al., 2018). L’échelle territoriale locale n’est pas celle où se jouent de façon privilégiée les régulations et réglementations qui orientent le plus les évolutions du système agricole et alimentaire (Fouilleux et Michel, 2020).

Par ailleurs, nos observations corroborent les études montrant l’importance des arrangements informels dans l’économie verte urbaine et périurbaine (Brown et McGranahan, 2016). Ces derniers permettent de surmonter en partie les contraintes vécues et d’innover pour s’adapter, quel que soit le profil de l’agriculteur. De tels résultats ont été observés dans des contextes urbains très contrastés, y compris en Afrique (Robineau, 2015). Les agriculteurs sont en effet des entrepreneurs spatiaux, qui habitent leur espace de travail et occasionnent ainsi de nombreux échanges (Hasnaoui Amri et Perrin, 2020). À travers ces pratiques quotidiennes, liées aux modes d’habiter des agriculteurs, des normes circulent parmi les agriculteurs et les citadins. Nos résultats (Fig.4) suggèrent une évolution des pratiques liées autant à la contiguïté spatiale (effets de voisinage) qu’à l’affinité (mobilisation de réseaux locaux). L’intensification de micro-changements de pratiques techniques et sociales, stimulées par la densité urbaine et périurbaine, pourra-t-elle mener à une rupture plus profonde du système agri-alimentaire territorial ?

4.2 Des politiques locales encore majoritairement déterminées par la croissance urbaine et la viticulture

Les collectivités locales tirent parti de leurs compétences-clés pour activer leurs politiques agri-alimentaires : urbanisme et aménagement ; appui au développement économique ; mobilisation du foncier public. Pour ces autorités, le domaine du développement agroalimentaire est nouveau. Il pose des questions de compétences et de justice sociale dans le processus de conception et de mise en œuvre de nouvelles routines institutionnelles (pourquoi et comment agir en tant qu’institution publique pour favoriser une forme d’agriculture plutôt qu’une autre ?). Fournir des ressources (foncier, bâtiment, conseil, marchés, animation territoriale, etc.) pour de nouveaux modèles agricoles nécessite une attention particulière aux innovations menées par les agriculteurs locaux, héritiers ou non. De leur côté, les agriculteurs partagent, au-delà de leurs différences, des préoccupations liées à leur usage au quotidien des espaces périurbains : comment circuler avec du matériel agricole, ou un troupeau, dans un espace qui n’est plus à dominante agricole, et qui donc n’est plus aménagé dans ce sens ? Pour réduire cette fracture et cette asymétrie entre monde urbain et monde agricole, l’enjeu serait de parvenir à impliquer tous les agriculteurs périurbains dans la définition et la mise en œuvre des politiques urbaines, et ce malgré les différences entre d’une part un système viticole dominant qui bénéficie en grande partie de l’expansion urbaine et d’autre part de nouveaux agriculteurs plus en phase avec la politique alimentaire locale, mais en situation de fragilité. Nos résultats suggèrent en effet que l’hybridation, la coopération et les arrangements entre ces différents profils d’agriculteurs et avec d’autres acteurs urbains peuvent ouvrir la voie au dialogue entre agriculteurs et élus locaux. En effet, les profils héritiers viticoles sont en évolution. Ils ont développé des stratégies de vins qualitatifs et intégré les limites à la croissance urbaine (comme la non-constructibilité en zones protégées ou sensibles aux incendies ou inondables). Le cœur des terres fertiles reste dédié à une agriculture viticole et nomade qui parvient à maintenir une emprise foncière majoritaire, tout en faisant évoluer partiellement les pratiques, dans une transition incrémentale vers plus d’écologie et de production alimentaire locale. En marge, des éleveurs et autres agriculteurs activent de nouveaux leviers et réseaux, en lien avec des pratiques plus disruptives en termes de gestion des ressources locales et/ou d’alimentation de proximité. Cette suggestion serait en accord avec d’autres observations faites dans des zones méditerranéennes sur la façon dont les autorités publiques impactent l’émergence de stratégies agricoles en explorant les interactions locales entre acteurs urbains et agricoles (Banzo et al., 2016).

5 Conclusion : un dialogue à renforcer entre ville et agriculture pour stimuler la transition agroécologique et nourricière

La nouvelle agriculture souhaitée prend naissance au sein de la plaine Ouest dans des espaces en attente et en marge, ne permettant pas un essor sur le long terme. On observe donc bien un décalage entre la prescription des élus en termes d’agroécologie nourricière, et la réalité de ces pratiques, qui ne concernent que quelques profils agricoles locaux, ne disposant que de quelques bribes de foncier dans le paysage. D’une part, la logique aménagiste reste fortement déterminante, d’autre part l’échelle territoriale locale n’est pas celle où se décident de façon privilégiée les orientations du système agricole et alimentaire. Cependant, nos travaux sur les pratiques et stratégies socio-spatiales des agriculteurs montrent non seulement que les arrangements sont nombreux entre eux, mais aussi que ceux intéressés pour évoluer vers plus d’écologie et de nourricier sont portés par une demande forte des citadins en produits et services de proximité. Ils sont également appuyés par une volonté de redéploiement agricole des collectivités locales. Reste à relier les acteurs, entretenir et favoriser le dialogue territorial entre élus, citadins et agriculteurs.

Pour cela, il nous semble que l’agronomie des territoires (Lardon et al., 2001) peut être utile. Sur le plan méthodologique, notre étude montre en effet l’intérêt de l’interdisciplinarité entre géographie sociale et agronomie, combinant analyses des pratiques techniques et des pratiques quotidiennes des espaces vécus. Nous montrons que ces pratiques sont encastrées dans des espaces sociaux de dialogue, de coopération et/ou de conflit. Nous soutenons que le dialogue permet de favoriser l’émergence d’un vocabulaire et d’une vision partagés autour des enjeux d’évolution du territoire. Le projet de politique alimentaire et agricole de la Métropole de Montpellier se concrétise aujourd’hui essentiellement à travers des initiatives de remobilisation du patrimoine foncier métropolitain pour de nouvelles installations d’agriculteurs et d’éleveurs.

L’enjeu d’avenir est d’élargir la diversité des agriculteurs périurbains participant à la définition et à la mise en œuvre des politiques locales qui les concernent. Les agricultures périurbaines de Méditerranée, soumises à une accélération de l’urbanisation et de l’étalement spatial des villes ont encore à s’adapter. Elles peuvent, pour cela, s’appuyer sur un contexte social et politique contemporain favorable à l’écologie et à la consommation alimentaire de proximité.

Références

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Citation de l’article : Hasnaoui Amri N, Etienne L, Soulard C-T, Michel I. 2024. Agriculteurs, citadins et élus locaux : comment transformer une plaine viticole méditerranéenne en un territoire périurbain nourricier ? Cah. Agric. 33: 8. https://doi.org/10.1051/cagri/2024006

Liste des figures

thumbnail Fig. 1

Zone d’étude : la plaine Ouest de Montpellier. Source : Géoportail, 2015 et Montpellier Méditerranée Métropole, 2017.

Study area: the western plain of Montpellier.

Dans le texte
thumbnail Fig. 2

« Le Grand Parc » : le paysage de la Métropole comme bien commun. Source : projet Montpellier Métropole Territoires, Agence François Leclercq coord. (2017).

“Le Grand Parc”: the Metropole’s landscape as a common good.

Dans le texte
thumbnail Fig. 3

Historique de la diversification des profils agricoles de la plaine Ouest de Montpellier. Source : nos enquêtes (18 agriculteurs + personnes ressources).

Genealogy of the eight farmers’ profiles, from 1800 to today in the western plain of Montpellier.

Dans le texte
thumbnail Fig. 4

Schématisation des dynamiques agricoles dans l’espace : localisation des stratégies et des profils d’agriculteurs selon les zones. Source : nos enquêtes (18 agriculteurs, personnes ressources et observations sur le terrain).

Spatial representation of agricultural dynamics: location of strategies and farmer profiles by zone.

Dans le texte

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