Numéro
Cah. Agric.
Volume 33, 2024
Agriculture et systèmes alimentaires face à la Covid-19 / Agriculture and Food Systems in the face of COVID-19. Coordonnateurs : Patrick Dugué, Mohamed Taher Sraïri, Jean-Yves Jamin
Numéro d'article 9
Nombre de pages 11
DOI https://doi.org/10.1051/cagri/2024004
Publié en ligne 20 mars 2024

© M. Nabagou et K. Kpotchou, Hosted by EDP Sciences 2024

Licence Creative CommonsThis is an Open Access article distributed under the terms of the Creative Commons Attribution License CC-BY-NC (https://creativecommons.org/licenses/by-nc/4.0), which permits unrestricted use, distribution, and reproduction in any medium, except for commercial purposes, provided the original work is properly cited.

1 Introduction

Le Togo n’a pas été épargné par la pandémie de la COVID-19. À partir du 20 mars 2020, toutes les frontières terrestres, les universités et les écoles ont été fermées du fait de la COVID-19. Même si on a assisté à un début de levée de ces restrictions à partir du 9 juin 2020, les frontières terrestres sont restées fermées jusqu’au 17 mai 2022, tandis que les établissements scolaires n’ont repris leurs activités qu’à partir du 25 octobre 2020. Même si le transport des biens de consommation courante a toujours été autorisé durant cette crise, ces restrictions ont conduit à une forte baisse du chiffre d’affaires des entreprises agricoles et agroalimentaires, de l’ordre de 87 % entre février et mars 2020 selon la Chambre de commerce et d’industrie du Togo (CCI Togo, 2020).

La filière tomate de la Région des Savanes a aussi été affectée par ces mesures restrictives. D’après la Direction des statistiques agricoles, de l’informatique et de la documentation (DSID), la culture de la tomate concerne 30 % des agriculteurs de la Région des Savanes (DSID, 2016). Grâce au PNIASAN (Programme national d’investissement agricole, de sécurité alimentaire et nutritionnelle) qui a apporté des subventions pour l’acquisition d’engrais et des semences de tomates (République Togolaise, 2018), la production de tomate est passée de 7620 à 13 328 tonnes de 2013 à 2017 (DSID, 2016). Malgré l’importance du maraîchage de saison sèche en Région des Savanes et la longueur de cette saison (environ 6 mois), les jeunes de cette région ont coutume de migrer durant cette période au Ghana et en Côte d’Ivoire pour se constituer un revenu en travaillant dans les plantations de café et de cacao. Toutefois, durant la crise due à la COVID-19, la culture de la tomate, produite en saison sèche, est devenue pour ces jeunes une alternative économique à la migration saisonnière, interdite du fait de la fermeture des frontières. Dans la Région des Savanes, où la pauvreté touche 91 % de la population, les revenus maraîchers servent essentiellement à financer la scolarité des enfants, l’achat d’engrais pour les céréales pluviales, la location des bœufs pour le labour des champs, mais aussi à organiser les cérémonies traditionnelles (Laré, 2017). La filière tomate comprend des producteurs essentiellement basés dans la Région des Savanes, des commerçantes locales, des grossistes provenant en majorité du Grand Lomé (GL), des transporteurs locaux et des transporteurs en gros (Fig. 1). Le transport des tomates en direction du Grand Lomé est assuré par les transporteurs en gros (camions qui transportent des produits de première nécessité vers les pays sahéliens) qui traversent la Région des Savanes pour se rendre au Port autonome de Lomé. Parfois, ce sont les minibus de quinze places, normalement affectés au transport de passagers, qui assurent le transport des paniers de tomates vers la capitale togolaise. De fait, la filière maraîchère ne possède pas ses propres moyens de transport vers les grands centres de consommation. De plus, comme dans les autres pays d’Afrique de l’Ouest (Gounga et al., 2023), les pertes post-récoltes des produits maraîchers sont récurrentes en période d’abondance. En 2020, 42 % de la production de tomate ont été perdus dans la Région des Savanes durant la grande campagne agricole par manque de marché et de moyens de transport fiables, mais aussi à cause des ravageurs sur les plants et des dommages mécaniques lors des récoltes (Goka, 2021). En plus des restrictions générales appliquées à toutes les régions du Togo en 2020 (fermeture des frontières et des écoles…), un nouveau confinement, du 27-01 au 21-02-2021, a été décrété pour la Région des Savanes à cause d’une nouvelle vague de COVID-19. Cela s’est traduit par l’interdiction de sortir de la Région des Savanes, de se rassembler et par la fermeture des marchés. Ce nouveau confinement d’un semestre, coïncidant avec la période de récolte et de commercialisation de la tomate (décembre 2020 – mars 2021), a fortement limité l’écoulement de ce légume entraînant de plus grandes pertes qu’habituellement.

Au plan théorique, le concept du « Système alimentaire » (SA) correspondant à la formalisation concrète de la chaîne d’approvisionnement alimentaire, est mobilisé. Entendu comme l’ensemble des activités interreliées de production, de circulation, de transformation, de distribution des produits alimentaires, et des ressources qui leur sont nécessaires (Brand et al., 2017), le SA permet de considérer que les acteurs et les processus du SA sont liés par des relations d’interdépendance et s’inscrivent dans un système complexe d’interactions (Rastoin et Ghersi, 2010). Dans cet article nous mobiliserons aussi la notion de filière comprise comme l’ensemble ordonné des opérations qui, partant du produit en amont, aboutit en aval, après plusieurs stades de transfert dans le temps, l’espace et la forme, à un produit fini disponible pour le consommateur (Duteurtre et al., 2005). Notre hypothèse est qu’il faudrait plutôt agir au niveau de la filière ou du SA considérés dans leur globalité pour que l’approvisionnement des consommateurs en aliments sains et à prix équitable/raisonnable soit possible. Par ce choix conceptuel, cet article s’inscrit dans un champ pluridisciplinaire mêlant l’agroéconomie et l’analyse des filières pour étudier les effets de la crise de la COVID-19 sur la filière tomate de la Région des Savanes et leur répercussion sur la disponibilité de ce légume dans le Grand Lomé.

thumbnail Fig. 1

Cartographie des acteurs de la filière tomate ; source : auteurs, résultats de terrain.

Mapping of actors in the tomato sector; source: authors, field results.

2 Méthodologie

La recherche couvre deux zones du Togo (Fig. 2) : la Région des Savanes, le principal bassin de production de la tomate et le Grand Lomé, la zone urbaine de forte consommation.

La première se situe dans la partie septentrionale du pays et couvre une superficie de 8533 km2 pour une population de 1 143 520 habitants en 2022, en grande majorité rurale (INSEED, 2022). Son climat, de type tropical soudanien, se caractérise par une longue saison sèche qui s’étend de novembre à mai, période de production maraîchère dès lors que l’eau d’irrigation est disponible. La saison des pluies, de juin à octobre (en moyenne 1000 mm/an), permet une agriculture pluviale basée essentiellement sur les céréales et les légumineuses. L’agriculture demeure l’activité économique majeure et fournit l’essentiel des emplois. La collecte des données relatives à la production de tomate et traitées dans cet article s’est faite grâce à des enquêtes quantitatives, des entretiens et des observations. Tout d’abord, une fiche d’enquête visant à recueillir des informations sur les espaces cultivés en tomate et sur l’état des chiffres d’affaires (CA) des maraîchers, a été élaborée et administrée aux producteurs de tomate des villages de Nanergou, Biankouri, Donga et Papri, situés respectivement dans les préfectures de Tône, Cinkassé, Kpendjal et Kpendjal-ouest de la Région des Savanes. Le choix des sites d’enquête s’explique par l’importance du maraîchage dans ces localités. L’enquête en face-à-face et en langue locale a été privilégiée, car les localités d’enquête sont essentiellement rurales. Ensuite, en tenant compte du fait que les activités des acteurs au sein de la filière sont interreliées, nous avons considéré que les avis de toutes les parties prenantes et des institutions accompagnatrices de ladite filière, s’avéraient indispensables. De ce fait, les maraîchers, les commerçantes locales, les transporteurs en gros, les maires des communes de Tone 2 et Naki-est 1, le coordonnateur de l’ONG Recherche, appui et formation aux initiatives d’auto-développement (RAFIA) et le Directeur régional (DR) de l’Agriculture, ont été questionnés sur la situation de la filière tomate durant la période de la COVID-19. Des guides d’entretien, conçus selon les informations recherchées pour chaque type d’acteurs, ont permis de recueillir des propos verbaux enregistrés grâce à un microphone. Enfin, dans cette zone, la visite des périmètres maraîchers du village de Papri, effectuée le 17-02-2021, a permis de rencontrer les producteurs et de constater visuellement les problèmes de mévente (Fig. 3). Le choix de ce village pour la visite de terrain est lié au fait que nous résidions dans cette zone en période de confinement. La deuxième zone étudiée, le Grand Lomé, s’étale sur 425 km2. Il regroupe les préfectures de Golfe et d’Agoè-Nyivé et comprend la capitale Lomé qui est la plus importante ville du Togo avec une population estimée à environ 2 188 376 habitants en 2022 (INSEED, 2022). Les commerçantes en gros ayant des relations commerciales avec la Région des Savanes ont été interrogées dans les marchés d’Adéticopé, Agoè-Nyivé, Gbossimé, Agbalépedogan, Akodésséwa (Fig. 2). Nous avons aussi observé l’évolution du prix de vente au détail de la tomate avant et pendant la période de la COVID-19 (Fig. 4) sur ces cinq marchés de Lomé. Ces informations ont permis d’évaluer les impacts du confinement sur l’accès des consommateurs de Lomé à la tomate fraîche ; et ceci nous a évité d’interroger les consommateurs.

Une distance de 640 km sépare les deux zones d’étude. La durée moyenne du trajet est de 11 heures pour les camions. Cependant, l’état délabré de la route et les arrêts à plusieurs postes de péage allongent très souvent la durée du trajet à plus de 12 heures. Ces données montrent les difficultés logistiques de la filière tomate, difficultés exacerbées durant la période concernée par la COVID-19, marquée par la multiplication des contrôles routiers. En tout et pour ces deux zones, les données et informations ont été collectées auprès de 152 acteurs (Tab. 1), choisis de manière aléatoire et selon leur disponibilité. Les enquêtes se sont déroulées en mars 2021, soit un an après le début de la crise de la COVID-19 au Togo.

thumbnail Fig. 2

Carte des zones de recherche indiquant les sites d’enquête ; source : auteurs, sur base du shapefile du référentiel géographique commun du Togo.

Map of research areas indicating survey sites; source: authors, based on the shapefile of the common geographical reference of Togo.

thumbnail Fig. 3

Tomates récoltées dans le village de Papri et qui ne trouvent pas de preneurs ; source : observations de terrain, mars 2021.

Tomatoes harvested in Papri village and which do not find any takers; source: field observations, march 2021.

thumbnail Fig. 4

Évolution du prix de la tomate fraîche sur les marchés de détail du Grand Lomé avant et pendant la COVID-19 ; source : auteurs enquêtes de terrain, mars 2021.

Price trend of tomato fruit on Greater Lomé retail markets before and during COVID-19; source: authors field surveys, march 2021.

Tableau 1

Répartition des individus concernés par les enquêtes ; source : auteurs, mars 2021.

Breakdown of individuals surveyed; source: authors, march 2021.

3 Résultats

3.1 Accroissement de la main-d’œuvre agricole suite à la restriction des déplacements et à la fermeture des écoles

La migration saisonnière des jeunes de la Région des Savanes vers les pays limitrophes et le sud du Togo (Notsé, etc.), reste une pratique habituelle face aux besoins de diversifier les sources de revenu. Deux catégories de jeunes s’adonnent à cette pratique. Les jeunes scolarisés se déplacent pendant les grandes vacances (juin – septembre) à la recherche de revenus pour financer la future rentrée scolaire. Les jeunes déscolarisés migrent durant toute la saison sèche (novembre – mai) dans l’espoir de ramener assez d’argent pour se construire des bâtiments en dur, s’acheter des motos ou encore investir dans l’achat d’engrais. Mais durant la période étudiée, mars 2020 à mars 2021, aucun de ces deux groupes de jeunes n’a pu sortir de la Région des Savanes, car les frontières terrestres sont restées fermées. Étant donné que les jeunes scolarisés sont restés confinés pendant 7 mois (20 mars 2020 – 25 octobre 2020), et que le labour des champs de tomate commence dès septembre, ces derniers ont eu environ 2 mois pour se consacrer au maraîchage. Les jeunes déscolarisés, qui d’habitude consacrent environ 6 mois de travail dans les plantations de cultures d’exportation des pays voisins (cacao, café…), ont cette fois-ci eu pleinement le temps d’investir leur force de travail dans la culture de la tomate de leur région de résidence. Ces restrictions, qui ont coïncidé avec la période de production maraîchère, ont fini par transformer ces jeunes en une main-d’œuvre agricole supplémentaire pour cette filière. Les maraîchers en ont profité pour accroître les surfaces cultivées et donc la production de légumes de la région. Un producteur rapporte ceci : « comme on a fermé les écoles, mes cinq enfants m’ont aidé à augmenter la surface cultivée en maraîchage pour que les revenus ainsi obtenus puissent m’aider à préparer leur rentrée scolaire future ».

Ainsi, 55 % des maraîchers interrogés déclarent avoir augmenté leur surface cultivée en tomate, pendant que 26 % ne l’ont pas fait évoluer ; seulement 19 % des producteurs ont réduit leur espace de culture, anticipant peut-être des difficultés de commercialisation. La surface cultivée en tomate au niveau régional a entraîné une augmentation de la production. Parmi cette main-d’œuvre conjoncturellement disponible, les jeunes déscolarisés étaient les plus nombreux ; à défaut d’effectuer leur migration de travail habituelle, ils ont aidé leurs parents dans leurs parcelles de tomate. Certains parmi eux ont pu obtenir des terres irrigables pour développer leurs champs personnels de légumes. C’est le cas de ce jeune déscolarisé qui déclare : « cette année, à cause du COVID-19, je n’ai pas pu voyager. Ceci m’a amené à faire un champ de tomate et de piment vert dont les revenus serviront à acheter l’engrais ». Assurément, l’augmentation de l’effectif des producteurs et des actifs mobilisés pour la production de tomates a entraîné un accroissement conséquent de celle-ci. À défaut de données statistiques officielles relatives à cette culture permettant d’évaluer la surproduction, les propos des producteurs témoignent fort bien cette situation d’abondance : « le retour des élèves et le fait que certains jeunes n’ont pas pu voyager, ont facilité la culture de tomate ; c’est ce qui explique cette abondance. Moi, j’ai récolté 13paniers en 2021 alors je n’en avais obtenu que 9 l’année dernière ».

3.2 Fragilité du circuit de commercialisation et mévente de la tomate par les producteurs de la Région des Savanes

Le confinement de la Région des Savanes durant près d’un semestre a empêché les acheteurs de se rendre dans ce bassin de production majeur de la tomate au Togo, seuls les transporteurs en gros pouvaient franchir les limites régionales avec leurs camions. Les acheteurs étant absents pour négocier l’achat puis l’acheminement de la tomate vers le Grand Lomé, les transporteurs en gros se sont alors focalisés sur leur tâche première : le transport de carburant, du riz importé, de l’huile, du sel, etc. vers le Niger et le Mali. De plus, les minibus effectuant le transport des personnes sur le trajet Dapaong-Lomé ont aussi cessé leur activité, car le seul transport des marchandises en petite quantité n’était pas assez rentable pour ce type de véhicule. En conséquence, la tomate n’a pas trouvé de preneurs, faute de transporteurs, durant la période de forte récolte de janvier à février 2021. Face à un marché local de la Région des Savanes incapable d’absorber la quantité de tomates produites, on a assisté à leur pourrissement au champ. La caisse de tomate de 40 kg (Fig. 3), habituellement vendue par les maraîchers à 20 000 FCFA (1 Euro = 656 FCFA) en fin de récolte (mars – avril), a dû être bradée autour de 10 000 FCFA soit la moitié de sa valeur. En effet, la Région des Savanes ne disposait pas d’unité de transformation, ni de conservation de la tomate permettant d’écouler une partie de la surproduction. De plus, la majorité de la population ne maîtrise pas les techniques de conservation, qui sont d’ailleurs coûteuses (achat de pots en verre, énergie pour la stérilisation ou le séchage…). Certains producteurs ont essayé de faire sécher de petites quantités de tomates. Mais le produit obtenu, faute de matériels appropriés et de technicité, présentait une couleur brune à noirâtre qui a déplu aux potentiels acheteurs. Le seul débouché alternatif était l’alimentation du bétail, les porcs principalement, mais le prix de vente dans ce cas était encore plus faible, 5000 FCFA la caisse de 40 kg, soit 125 FCFA/kg. Ainsi, une très grande majorité des maraîchers interrogés ont constaté le pourrissement d’une grande partie de leur récolte et la vente à vil prix de celle effectivement commercialisée. D’ailleurs, sur tous les sites d’enquête, on a pu entendre ces propos : « cette année, les tomates ont servi à nourrir les porcs et non les hommes ». Cette déclaration dénote à la fois le niveau élevé de la mévente et la déception des acteurs de la filière. Face à l’ampleur des pertes et sur ordre du Chef de l’État togolais, les Forces de défense et de sécurité (FDS) fortement présentes dans la Région des Savanes pour cause de terrorisme, ont acheté les tomates auprès des producteurs et les ont distribuées via les transporteurs en gros, aux garnisons militaires du Togo à des fins de consommation. Si certains ont salué cette initiative, d’autres rappellent que l’action gouvernementale n’a pas couvert toutes les localités : « Nous n’avons vu personne ici pour acheter un seul panier de tomate », affirme un producteur.

Cette mévente a entraîné la baisse du chiffre d’affaires (CA) des maraîchers (Fig. 5). Si aucun des producteurs interrogés n’a gagné moins de 25 000 FCFA au cours de la saison précédant la COVID-19, il n’en est pas de même en début de crise, car on constate que 20 % de l’échantillon interrogé se situent en dessous de ce montant. Durant la COVID-19, aucun maraîcher interrogé n’a pu réaliser un CA se situant au-delà de 125 000 FCFA et, alors que l’année précédente (2019), 12 % des producteurs interrogés avaient obtenu ce résultat financier. 4,8 % seulement ont obtenu un CA compris entre 100 000 et 125 000 FCFA durant cette période de crise alors qu’ils correspondaient à 21,6 % de l’échantillon d’étude avant. En résumé, et, d’après les évaluations des maraîchers interrogés, on note que la crise sanitaire a entraîné une baisse du CA notable pour la grande majorité des maraîchers interrogés. Ainsi, la moyenne du CA est passée de 98 360 FCFA en temps normal à 56 100 FCFA durant la crise, alors que la production a augmenté.

thumbnail Fig. 5

Répartition des producteurs de tomate selon le chiffre d’affaires avant (2019) et pendant la COVID-19 ; source : enquêtes de terrain, mars 2021.

Distribution of tomato growers by sales before (2019) and during COVID-19; source: field survey, march 2021.

3.3 La pénurie de tomate induit la réduction de sa consommation chez les Loméens

Les restrictions de déplacement entre les régions du Togo ont généré des difficultés d’accès à ce légume très prisé par les citadins de la métropole de Lomé. Ainsi, une commerçante d’Akodésséwa, un des grands marchés de détail du Grand Lomé affirme : « on nous défend de voyager ; donc je ne peux plus aller à Dapaong pour acheter la tomate ». D’après les transporteurs en gros, ces commerçantes n’étaient plus présentes dans la Région des Savanes pour négocier le transport des légumes vers le Grand Lomé. Or, celles-ci auraient pu utiliser leurs connaissances dans la Région des Savanes pour acheter les légumes à distance, via des appels téléphoniques auprès des producteurs, puis négocier avec les transporteurs en gros pour que les légumes leur parviennent à Lomé. Le paiement aurait pu se faire à travers l’application mobile money avant ou après la réception des légumes selon le contrat passé oralement entre les acteurs de la filière. Ceci étant facilité par la généralisation des téléphones portables parmi ces acteurs. Toutefois une autre commerçante du marché d’Adéticopé évoque les difficultés à s’organiser de la sorte : « le commerce des tomates est compliqué et c’est un long processus de négociation et de contrôle. Il n’existe pas assez de véhicules pour effectuer ce travail en temps normal et avec la COVID-19, nous n’avons pas fait l’effort de nous organiser et trouver d’autres moyens pour commercer ». Cette stratégie n’a donc pas été mise à contribution à cause du déficit de confiance entre les acteurs de la filière. Selon les commerçantes, le risque de pertes financières est grand dans le commerce à distance car, les producteurs peuvent ne pas bien mesurer les contenants ou vendre des tomates dégradées. Or, habituellement, les tricheries sont plutôt le fait des acheteurs qui remplissent les caisses jusqu’à débordement, et même exigent des surplus de tomates en guise de cadeau. En effet, dans la Région des Savanes, l’usage de la balance dans la mesure du poids de la tomate à la vente est quasi-inexistant. Les ventes se font au volume, les caisses en bois (Fig. 3) et des paniers tissés à l’aide les feuilles de rônier sont utilisés couramment bord champs tandis que les cuvettes en aluminium sont plus fréquentes dans les marchés locaux. Mais le volume de ces contenants n’est pas contrôlé. Les prix diffèrent selon le contenant et la qualité de la tomate et la fixation des prix se négocie entre les producteurs et les acheteurs en fonction de la demande des marchés urbains du sud du pays. Il est donc évident que l’absence d’un circuit de transport fonctionnel et de relations de confiance entre les acteurs durant cette période de crise a joué en défaveur du commerce de la tomate. Ceci a conduit inévitablement à une rupture d’approvisionnement de ce légume sur les marchés de détail du Grand Lomé. Les conséquences de cette pénurie dans les marchés du Grand Lomé se retrouvent dans le discours d’une des revendeuses interrogées à Gbossimé : « aujourd’hui, il faut avoir suffisamment d’argent pour consommer la tomate fraîche. Avec 3tomates à 200FCFA contre 6 à 8tomates habituellement pour le même prix, les gens se contentent du concentré de tomate en boîte en attendant la levée des mesures barrières ».

Effectivement le kilogramme de tomate fraîche qui variait entre 800 et 1000 FCFA entre décembre 2019 et mars 2020, est passé de 1200 à 1500 FCFA durant la même période en 2021 (Fig. 4). Cette situation a entraîné une diminution des possibilités de consommation de la tomate. Manifestement, le manque de tomate fraîche a entraîné sa substitution par la tomate en conserve, dont le marché est dominé par le double concentré importé de la Chine et d’Italie, qui est d’ailleurs plus apprécié par les populations à cause de sa consistance et de sa couleur bien rouge. Le prix de la tomate en conserve locale étant élevé (350 g de concentré de tomates locales à 1500 FCFA contre 500 FCFA la même quantité pour celui de Chine ou d’Italie), le concentré importé a donc été favorisé par les consommateurs à cette période. Mais ce choix des consommateurs se fait au détriment de la qualité du produit et de leur santé. Ainsi, une étude de l’Institut togolais de recherche agronomique (ITRA) réalisée en 2021 montrait que 60 % de ces concentrés de tomates importés présentent une teneur en plomb qui dépasse la norme autorisée. Le plomb dans l’alimentation étant une cause de dérèglements physiques multiples. Ainsi, la hausse du prix de vente en détail de la tomate fraîche, ajoutée à la baisse du revenu des ménages du Grand Lomé pendant la COVID-19, notamment ceux du secteur informel, ceux qui ont perdu leur emploi et ceux dont le niveau d’éducation est faible (Dandonougbo et al., 2021), ont entraîné une baisse de leur pouvoir d’achat et de la qualité de leur alimentation (moins de fruits et légumes frais comme la tomate).

3.4 Des contraintes structurelles préexistantes à l’avènement de la crise issue de la COVID-19

La culture de la tomate occupe la troisième place par ordre d’importance dans la politique agricole et alimentaire du Togo (PNIASAN), après les céréales de base (maïs, sorgho) et les tubercules (igname, manioc). Elle connaît une augmentation de surface et de production constante surtout dans la Région des Savanes. Toutefois, la vulnérabilité du circuit de transport et de commercialisation (routes et matériels de transport en mauvais état, surcharge des camions, faible efficacité des emballages de la tomate…), ainsi que le manque d’infrastructures de stockage et de transformation face à une production de plus en plus importante dans la Région des Savanes, expliquaient déjà la situation de mévente et l’importance des pertes post-récoltes avant la crise sanitaire. Un agent de l’ONG RAFIA, basé à Dapaong (chef-lieu de la Région des Savanes), soulignait : « le pourrissement de la tomate ne date pas d’aujourd’hui. Nous avions plusieurs fois plaidé pour l’installation d‘industries de transformation dans la Région des Savanes. Mais jusqu’ici, les décideurs ne disent rien et ce sont nos producteurs qui perdent ». En fait, en dehors de la « coopérative Dindann » basée dans la Région des Savanes, en arrêt depuis 2018 en raison de sa faillite, et de l’industriel « Tanko-food » installé à Lomé, les autres entreprises productrices de purée de tomate sont artisanales. En 2019, il a été produit seulement 54,5 tonnes de purée de tomate dont 50 tonnes pour « Tanko Food » (FAO et al., 2021), équivalant à 82 tonnes de tomates fruit pour une production nationale d’environ 13 000 tonnes soit moins de 1 %. Selon le Directeur régional de l’agriculture de Dapaong : « du moment où on produit la tomate, mais on ne sait pas qui va l’acheter, nos producteurs sortiront toujours perdants ». De même, en réponse à l’achat de la tomate par l’armée togolaise, les élus locaux et d’autres leaders paysans et commerçants de la Région des Savanes estiment que cette solution est loin d’être durable. Selon eux, la filière a d’abord besoin de règles d’établissement de contrats commerciaux et des moyens de transport sûrs pour se développer et sécuriser les revenus et la durabilité de chaque type d’acteurs qui la constitue.

En effet, cette mévente de la tomate avant et pendant la période COVID-19 trouve en partie son origine dans les politiques publiques passées et actuelles, dont le PNIASAN, qui ont toujours été orientées vers des programmes productivistes (l’augmentation de la production et du rendement) plutôt qu’alimentaire (organisation de la filière et facilitation de l’accès aux légumes pour les consommateurs). Il faut remarquer que, plus de 70 % du budget du PNIASAN sont consacrés à l’amélioration de la productivité des filières agricoles (axe 2). Les parts budgétaires des trois autres axes relatifs à l’organisation des filières agricoles (axe 1), à la résilience alimentaire et nutritionnelle (axe 3), ainsi qu’à la gouvernance (axe 4), sont respectivement de 8 %, 6 % et 4 %. Cette focalisation sur l’accroissement de la production est ancienne alors que les pertes post-récoltes des légumes et racines fraîches, même pour un produit de base comme l’igname, sont identifiées depuis longtemps comme l’une des principales causes des pénuries alimentaires et de surenchérissement des produits vivriers (DSID, 2016). Vu le contenu du PNIASAN, où l’on note un tel déséquilibre entre les politiques de production agricole d’une part et d’organisation des filières alimentaires d’autre part, on ne peut pas attribuer le manque d’infrastructures logistiques et la vulnérabilité du circuit de commercialisation à la seule émergence d’une crise sanitaire et économique telle que celle due à la COVID-19.

4 Discussion

Nos résultats confortent ceux des autres recherches réalisées sur les impacts de la crise sanitaire et économique due à la COVID-19 sur les systèmes alimentaires en Afrique (Dury et al., 2021). Il ressort de l’approche par le système alimentaire (Rastoin et Ghersi, 2010) que les acteurs qui composent la filière agricole ne sont pas autonomes, mais dans tous les cas liés et interdépendants. Les mesures de confinement (la fermeture des frontières et les restrictions de déplacement des personnes…) ont éloigné, voire séparé, ces acteurs pour quelques mois. De plus, ces acteurs n’ont pas su mobiliser des outils comme ceux du numérique et leurs réseaux socio-professionnels pour échanger et s’organiser autrement qu’en période de routine. En conséquence, on a assisté à l’accroissement des difficultés de commercialisation des produits agricoles et des pertes post-récoltes, à l’apparition de certaines pénuries alimentaires (produits frais et périssables), ainsi qu’à l’émergence de difficultés d’accès à une alimentation suffisante et nutritive comme l’indiquent les travaux du Consortium pour la recherche économique en Afrique (CREA, 2020). La mise en œuvre de ces mesures de confinement a débuté dans les grandes villes d’Afrique, et ceci a fortement affecté l’approvisionnement des marchés urbains (Dury et al., 2021).

La crise due à la COVID-19 a mis en lumière les faiblesses structurelles et fonctionnelles des filières agricoles africaines. Comme dans la Région des Savanes au Togo, les acheteurs en gros au Burkina Faso ont fortement réduit leur demande de produits périssables (fruits et légumes) destinés aux marchés de Ouagadougou et des pays côtiers du fait des limitations de transport, et ainsi les prix aux producteurs ont fortement baissé (Dugué et al., 2021). Au pire, ces derniers ne trouvant pas de débouchés pour écouler leur production, ont orienté une grande partie de leur récolte vers l’alimentation du bétail, comme ce fut le cas pour la pastèque en Algérie et au Maroc (Ftouhi et al., 2021), ou l’ont détruite au champ et dans les magasins de stockage, par exemple dans le secteur laitier au Burkina Faso, au Kenya, à Madagascar, et au Sénégal (Vall et al., 2021). Au moment où ces pertes se produisaient en milieu rural pour cause de mévente, on a noté l’insuffisance des quantités disponibles sur les marchés urbains. À l’image de la pénurie de la tomate dans le Grand Lomé, la réduction de l’approvisionnement en viande de brousse avait aussi contribué à l’insuffisance de cette denrée à Brazzaville au Congo (Mialoundama Bakouétila et al., 2020).

Les pertes post-récoltes se produisaient bien avant la crise due à la COVID-19 et représentaient environ un tiers de la production alimentaire, soit 150 kg par habitant et par an, en Afrique subsaharienne (FAO, 2013). Elles atteignent 35 % pour la tomate et le chou au Niger (Gounga et al., 2023) et 40 % pour les fruits et légumes au Togo (DSID, 2016). Ces pertes post-récoltes sont encore plus importantes en période de surproduction ou de crise (crise politico-militaire, crise sanitaire comme celles d’Ebola et de la COVID-19) pour des raisons de manque de marché, de moyens de transport fiable, d’infrastructures de conservation et/ou de modes de transformation appropriés (FAO et al., 2021 : Goka, 2021).

Le manque de confiance entre les acteurs de la filière dans les mécanismes d’application des contrats, n’a pas permis de mettre sur le marché les tomates de la Région des Savanes alors que les camions circulaient. Cette situation entrave l’approvisionnement alimentaire urbain en limitant la capacité des acheteurs et des vendeurs à garantir une transaction et à établir des relations d’affaires solides selon l’organisation panafricaine des agriculteurs (PAFO, 2021). Par contre, dans les villes de Brazzaville et Pointe-Noire, les acteurs ont su innover en remplaçant les transports habituels en camions ou pick-up par les motocyclettes, mais aussi en réactivant l’usage d’outils numériques comme les applications de vente en ligne, le paiement mobile et le e-food (Bitsoumanou Nkounkou et Temple, 2021). En outre, la faiblesse voire l’absence de coopératives paysannes puissantes, en particulier dans le domaine du maraîchage de la Région des Savanes, traduit la faible capacité des producteurs à négocier avec les acheteurs de l’aval ainsi que les transporteurs. Cette faiblesse de l’action collective joue en défaveur de la mobilisation du secteur privé et public pour qu’ils investissent dans les infrastructures de transport (pistes rurales, emballages adaptés), de post-récolte comme des usines de transformation ou de séchage, des entrepôts, et chambres froides (PAFO, 2021). Ces faiblesses structurelles expliquent en partie la dépendance de l’Afrique vis-à-vis des importations alimentaires. Au Togo par exemple, où les pertes en tomates fraîches atteignent 42 % pour la seule Région des Savanes (Goka, 2021), le marché du concentré de la tomate pour Lomé, dominé par les importations, était estimé à 2,8 milliards de FCFA en 2008 et a ensuite progressé pour atteindre 5,2 milliards de FCFA en 2011 selon la Direction générale de la statistique et de la comptabilité nationale du Togo (DGSCN, 2008 : 2011).

Ensuite, la COVID-19 révèle la complexité du marché du travail agricole en Afrique, fortement marqué par des migrations d’actifs entre régions et entre pays. Tout comme la sédentarisation d’un grand nombre de jeunes dans la Région des Savanes a permis l’augmentation des surfaces cultivées en tomate et donc de la production, la hausse du prix du transport des passagers avait amené des travailleurs étrangers du secteur du cacao vivant en Côte d’Ivoire à s’interdire de voyager dans leurs pays d’origine comme le Burkina Faso. Par conséquent, ils ont été plus disponibles dans les exploitations cacaoyères (Ruf, 2022). Alors qu’au Maghreb, étant donné que la main-d’œuvre agricole salariée des périmètres irrigués vient souvent des villes, l’arrêt du transport de passagers a entraîné la pénurie d’ouvriers et donc une baisse des surfaces cultivées irriguées (Ftouhi et al., 2021). La dépendance des agriculteurs au marché du travail est d’autant plus forte dans les régions de spécialisation de la production comme pour le cacao en Côte d’Ivoire et au Ghana ou même de la tomate au Togo. La crise sanitaire a aussi montré d’autres limites de la spécialisation agricole : transport des produits sur de longues distances, coûteux et source de pertes post-récoltes et d’émission de gaz à effet de serre. Cette spécialisation régionale est aussi une source de fragilisation des filières dès lors qu’il n’existe pas de mesures de protection minimale des filières au niveau national. Dans le cas de la tomate au Togo, la production de la Région des Savanes est de plus en plus concurrencée par la vente dans le Grand Lomé de concentré de tomate à bas prix mais de faible qualité alimentaire ; alors que des politiques publiques pourraient favoriser la relocalisation des productions de base (produire plus de tomate dans la moitié sud du Togo) ou améliorer les performances des filières nationales (réduction des pertes au transport, transformation, conservation temporaire…) tout en limitant les importations alimentaires par la fiscalité.

Enfin, cette crise sanitaire et économique liée à la COVID-19 révèle la faible adaptation des politiques de sécurité alimentaire des États africains, qui restent trop orientées sur la production au détriment des fonctions aval des filières. Ces politiques publiques sont le plus souvent caractérisées par une priorité accordée à la production agricole et par la spécialisation régionale au détriment du développement des infrastructures et de l’organisation des filières en aval ; elles rendent les marchés inefficaces, entraînent des pertes post-récoltes importantes et font baisser les prix aux producteurs (FAO, 2013). En effet, ces politiques ne cherchent pas à promouvoir les circuits courts d’approvisionnements alimentaires afin de limiter les transports et les pertes et donc a priori les prix des produits alimentaires pour les consommateurs et la qualité nutritive des aliments. Elles établissent rarement des priorités claires ayant fait l’objet de débat et de consensus. Ainsi les intérêts des acteurs (consommateurs, commerçants, producteurs, etc.) apparaissent plus concurrents que partagés ou complémentaires. Au lieu de contribuer à la sécurité alimentaire, les politiques publiques peuvent faire émerger des facteurs d’insécurité (Janin, 2018). Il y a donc le besoin de renouveler ces politiques publiques afin d’améliorer les performances de l’agriculture africaine.

5 Conclusion

Cette recherche sur les impacts de la crise due à la COVID-19 sur les systèmes alimentaires et en particulier sur la production et la consommation de la tomate au Togo, permet de mettre en évidence les faiblesses et les dysfonctionnements de cette filière durant cette période, mais aussi en temps normal. Ainsi, nos résultats montrent l’importance de la disponibilité en main-d’œuvre dans l’accroissement de la production de la tomate dès lors que les flux migratoires saisonniers sont perturbés. Néanmoins, la sécurité alimentaire ne se réduit pas seulement à l’augmentation de la production agricole, surtout lorsqu’il s’agit d’une seule culture relevant d’une spécialisation régionale trop poussée. Les défaillances structurelles et organisationnelles des étapes succédant à la production (transport, transformation, canaux de distribution, éducation alimentaire…) et qui permettent de faciliter l’accès des produits agricoles aux consommateurs, ont conduit à un déséquilibre du SA et donc à toujours plus de pertes de tomates dans la Région des Savanes et à la pénurie dans le Grand Lomé. La recherche révèle l’incapacité de la filière tomate à résister aux chocs comme la COVID-19. Elle montre également l’échec du PNIASAN dans la gouvernance de la filière tomate et le rôle secondaire de la COVID-19 dans le dysfonctionnement de la chaîne d’approvisionnement de la tomate. Concevoir les politiques agricoles et alimentaires en mobilisant le concept de « système alimentaire » dans une vision holistique, permettrait d’améliorer l’efficacité de tous les acteurs de la filière tomate au Togo. Ce processus pourrait s’appuyer sur la création d’un « Conseil de la filière tomate » regroupant les acteurs étatiques, les communes, la société civile et les représentants des acteurs de la chaîne d’approvisionnement de la tomate (producteurs, commerçants, transformateurs, transporteurs). Cette instance devrait œuvrer à : organiser les maraîchers en de fortes coopératives ; constituer un solide réseau de transports ; consolider des partenariats commerciaux avec plusieurs zones de forte consommation ; persuader les investisseurs d’installer des unités de transformation dans les grandes zones de production ; diversifier les offres vers d’autres légumes en carence saisonnière comme le poivron et la carotte.

Remerciements

Les auteurs de l’article adressent leurs remerciements à la Banque mondiale, au Centre d’excellence régional sur les villes durables en Afrique, à l’Université de Lomé et à l’Association des universités africaines pour leur contribution financière et leur encadrement pédagogique.

Références

Citation de l’article : Nabagou M, Kpotchou K. 2024. Villes et campagnes à l’épreuve de la COVID-19 au Togo : entre surproduction des tomates dans les Savanes et pénurie à Lomé. Cah. Agric. 33: 9. https://doi.org/10.1051/cagri/2024004

Liste des tableaux

Tableau 1

Répartition des individus concernés par les enquêtes ; source : auteurs, mars 2021.

Breakdown of individuals surveyed; source: authors, march 2021.

Liste des figures

thumbnail Fig. 1

Cartographie des acteurs de la filière tomate ; source : auteurs, résultats de terrain.

Mapping of actors in the tomato sector; source: authors, field results.

Dans le texte
thumbnail Fig. 2

Carte des zones de recherche indiquant les sites d’enquête ; source : auteurs, sur base du shapefile du référentiel géographique commun du Togo.

Map of research areas indicating survey sites; source: authors, based on the shapefile of the common geographical reference of Togo.

Dans le texte
thumbnail Fig. 3

Tomates récoltées dans le village de Papri et qui ne trouvent pas de preneurs ; source : observations de terrain, mars 2021.

Tomatoes harvested in Papri village and which do not find any takers; source: field observations, march 2021.

Dans le texte
thumbnail Fig. 4

Évolution du prix de la tomate fraîche sur les marchés de détail du Grand Lomé avant et pendant la COVID-19 ; source : auteurs enquêtes de terrain, mars 2021.

Price trend of tomato fruit on Greater Lomé retail markets before and during COVID-19; source: authors field surveys, march 2021.

Dans le texte
thumbnail Fig. 5

Répartition des producteurs de tomate selon le chiffre d’affaires avant (2019) et pendant la COVID-19 ; source : enquêtes de terrain, mars 2021.

Distribution of tomato growers by sales before (2019) and during COVID-19; source: field survey, march 2021.

Dans le texte

Les statistiques affichées correspondent au cumul d'une part des vues des résumés de l'article et d'autre part des vues et téléchargements de l'article plein-texte (PDF, Full-HTML, ePub... selon les formats disponibles) sur la platefome Vision4Press.

Les statistiques sont disponibles avec un délai de 48 à 96 heures et sont mises à jour quotidiennement en semaine.

Le chargement des statistiques peut être long.