Numéro |
Cah. Agric.
Volume 26, Numéro 5, Septembre-Octobre 2017
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Numéro d'article | 55001 | |
Nombre de pages | 9 | |
Section | Études originales / Original Studies | |
DOI | https://doi.org/10.1051/cagri/2017038 | |
Publié en ligne | 7 septembre 2017 |
Article de recherche / Research Article
Les pratiques phytosanitaires des producteurs de légumes de l'île Maurice : impacts et perspectives de changement
Phytosanitary practices of vegetable growers in Mauritius: impact and prospects for change
1
CIRAD, UPR HORTSYS,
97455
Saint-Pierre,
La Réunion, France
2
Mauritius Chamber of Agriculture, Vivéa Business Park, Block 18 Bâtiment 1827,
Saint Pierre, Mauritius
* Auteur de correspondance : fabrice.le_bellec@cirad.fr
L'utilisation de pesticides n'est pas sans impact sur l'environnement ni sur la santé humaine. La société civile mauricienne s'est récemment emparée de la question suite à des détections de pesticides dans des légumes prélevés dans les marchés de l'île. Mais quelles sont les marges de manœuvre des producteurs pour faire face à cette demande sociétale ? Comme les méthodes de production étaient jusqu'ici peu documentées, nous avons mené une enquête auprès de 298 producteurs de légumes afin d'analyser leurs pratiques phytosanitaires et d'en évaluer les impacts sur l'environnement. Cette enquête vise à répondre aux questions suivantes : Quels sont réellement les usages de pesticides des producteurs ? Quelles contraintes supportent-ils ? Les producteurs sont plutôt âgés (60 % ont plus de 50 ans) et peu d'entre eux ont une formation initiale de base. Près des deux tiers d'entre eux ne sont pas propriétaire du foncier. Dans ces conditions, les producteurs pratiquent une agriculture d'opportunisme visant à optimiser leur parcelle dans le temps et dans l'espace. Aucun risque, aucune perte. La grande majorité des producteurs protègent leurs cultures par des traitements phytosanitaires préventifs contre les nombreux bio-agresseurs recensés. Entre 11 et 53 traitements par an sont ainsi effectués selon les successions culturales entreprises. Près de 60 insecticides et fongicides sont couramment utilisés par les producteurs. L'outil d'aide à la décision « Phyto'Aide » nous a permis d'évaluer, ex ante, le risque du transfert de ces substances vers l'environnement. Ces risques s'avèrent importants pour tous les pesticides car les bonnes pratiques phytosanitaires sont peu ou pas respectées par les producteurs. Dans ces conditions, de nouvelles stratégies de protection contre les bioagresseurs s'avèrent nécessaires. Nous proposons dans cet article différentes pistes d'amélioration, mais aussi une stratégie d'accompagnement de ces producteurs pour faire face à une demande sociétale d'une production saine et sûre.
Abstract
The use of pesticides for pest control has an impact on both environment and human health. In 2015, the Mauritian government expressed the wish to develop organic farming which further spiked the interest of the local community following the detection of pesticides residues in samples sourced from different vegetable markets across the Island. But to what extent can producers respond to this request from the local society? Given that production methods were poorly documented, we surveyed 298 vegetable growers (beans, cabbages, tomatoes, potatoes, cucurbits, etc.) in order to analyze their phytosanitary practices and evaluate their impact on environment. The purpose of this survey is to provide answers to the following questions: How do producers actually use pesticides? What constraints do they face? Producers are rather old (60% are over 50 years old) and few have basic training which is rarely specific to agriculture. Moreover, almost two-thirds of the respondents do not own the land they cultivate which in turn leads them to adopt a risk averse position and focus on maximising their gains – monetary or otherwise – from their plot over a span of time. The majority of producers have recourse to preventive treatments to protect their crops against the numerous pests identified. Between 11 and 53 treatments per year are thus carried out depending on the crop rotation patterns. Nearly 60 insecticides and fungicides are commonly used by producers. "Phyto'Aide", a tool which aims at facilitating the decision-making process, allowed us to evaluate, ex ante, the risk of transferring these substances to the environment. It turned out that risks are important for all pesticides because good phytosanitary practices are inadequately, if at all, followed by most producers. Under these conditions, new strategies for crop protection against pests are needed. We propose in this article different clues for improvement but also a strategy to assist these producers in responding to society's demand for a safe and healthy production.
Mots clés : pesticide / pratique agricole / enquête sur exploitation agricole / évaluation environnementale / culture maraîchère
Key words: pesticides / agricultural practices / farm surveys / environmental assessment / vegetable crops
© F. Le Bellec et al., Published by EDP Sciences 2017
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