Article de recherche / Research Article

Political shifts toward family farming and agroecology in Japan? The impact of United Nations campaigns

Des virages politiques vers l’agriculture familiale et l’agroécologie au Japon ? L’impact des campagnes de l’Organisation des Nations unies

Graduate School of Economics, Aichi Gakuin University, Nagoya, Aichi, Japan

^* Corresponding author: kaesekin@dpc.agu.ac.jp

Abstract

In recent decades, several United Nations (UN) organizations have made efforts to change global agri-food policies from a model promoting corporate industrial farming to one advocating agroecological family farming. This shift has garnered support from some of the UN’s most active member countries, farmer organizations, civil society, and academia. However, not all UN member countries have adopted agroecological family farming homogeneously or simultaneously. Many nations and transnational corporations have sought to counter these campaigns to further their own interests, as was evident at the UN Food System Summit held in 2021. By focusing on the case of Japan, the fourth largest economy in the world with over one million farms, and employing a political economy approach, this study analyzes the impact of the UN’s campaigns on family farming and agroecology on agri-food policies, stakeholders’ behaviors, and discourses in the country. It also examines the measures taken by the Japanese government to curb these campaigns, in favor of preserving conventional models both domestically and internationally. Our analysis is based on literature, public documents, statistics, and participant observations conducted from 2014 to 2023. The findings reveal that, despite the majority of Japanese farms being family farms, the government has promoted corporate farming and highly mechanized operations with new technologies. However, the launch of the UN Decade of Family Farming in 2019 has gradually gained recognition and influenced discourses and behaviors among stakeholders. Simultaneously, the government’s new agri-food policies and its active role in shaping the summit and international rulemaking have impacted these international campaigns.

Résumé

Au cours des dernières décennies, plusieurs organismes des Nations unies (ONU) se sont efforcés de faire évoluer les politiques agroalimentaires mondiales d’un modèle promouvant l’agriculture industrielle vers un modèle prônant l’agriculture familiale agroécologique. Ce changement a recueilli le soutien de certains des pays membres les plus actifs de l’ONU, des organisations paysannes, de la société civile et du monde scientifique. Cependant, l’adoption de l’agriculture familiale agroécologique par les pays membres de l’ONU n’a été ni homogène ni simultanée. De nombreux pays et sociétés transnationales ont cherché à contrer ces campagnes pour promouvoir leurs propres intérêts, comme l’a montré le Sommet des Nations unies sur les systèmes alimentaires tenu en 2021. En se concentrant sur le cas du Japon, quatrième économie mondiale qui compte plus d’un million d’exploitations agricoles, et en employant une approche d’économie politique, cette étude vise à analyser l’impact de ces campagnes de l’ONU sur les politiques agroalimentaires, les comportements des parties prenantes et les discours dans le pays. Il examine également les mesures prises par le gouvernement japonais pour freiner ces campagnes, de façon à préserver des modèles conventionnels dans le pays et sur la scène internationale. Notre analyse est basée sur la littérature, des documents publics, des statistiques et des observations participantes de 2014 à 2023. Les résultats révèlent que, bien que le Japon compte principalement des exploitations familiales, le gouvernement a encouragé l’agriculture d’entreprise et les opérations hautement mécanisées utilisant des nouvelles technologies. Cependant, le lancement en 2019 de la Décennie des Nations unies pour l’agriculture familiale a progressivement suscité l’attention et a influencé les discours et les comportements des parties prenantes. Simultanément, les nouvelles politiques agroalimentaires du gouvernement et son rôle actif dans la préparation du sommet sur les systèmes alimentaires et l’élaboration de règles internationales ont eu un impact sur ces campagnes internationales.