Numéro |
Cah. Agric.
Volume 28, 2019
Durabilité de la production dans les zones cotonnières d’Afrique de l’Ouest. Coordonnateurs : Mamy Soumare, Michel Havard, Bruno Bachelier
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Numéro d'article | 23 | |
Nombre de pages | 9 | |
DOI | https://doi.org/10.1051/cagri/2019023 | |
Publié en ligne | 28 octobre 2019 |
Article de recherche / Research Article
Dangers potentiels de l’utilisation des insecticides dans la culture cotonnière au Togo de 1990 à 2010
Hazards of insecticide use in cotton cropping in Togo from 1990 to 2010
1
Institut togolais de recherche agronomique (ITRA),
Lomé, Togo
2
CIRAD, UPR AIDA,
34398
Montpellier, France
3
AIDA, CIRAD, Univ Montpellier,
Montpellier, France
* Auteur de correspondance : michel.fok@cirad.fr
Dans la perception des profanes, le coton est encore considéré comme la culture consommant le plus d’insecticides néfastes pour la santé et l’environnement. Une telle mauvaise image n’est plus justifiée selon une étude internationale de l’Expert panel on Social, environmental and Economic Performance of cotton production (SEEP), mais les pays producteurs ont peu analysé et informé sur l’évolution de l’utilisation des insecticides. L’article comble cette lacune dans le cas du Togo. Il concerne une étude basée sur la reconstitution des séries de données des surfaces emblavées et d’insecticides distribués aux producteurs de coton de 1990 à 2010. Les données sur les insecticides portent sur les volumes distribués et leur composition en matières actives pour déduire la consommation de matières actives par hectare. En s’inspirant de l’étude internationale mentionnée qui avait compilé les indices d’écotoxicité des matières actives, les charges toxicologiques vis-à-vis de plusieurs organismes ont été calculées pour cerner les dangers potentiels liés aux insecticides utilisés. Ces charges ont été définies pour permettre de cerner l’évolution dans le temps ou de comparer les pays. La consommation de matières actives insecticides au Togo a chuté régulièrement jusqu’à un litre/hectare, au même niveau que l’Australie qui recourt par ailleurs aux variétés génétiquement modifiées. La charge toxicologique, pesant sur l’homme mais aussi sur divers éléments de la faune comme les abeilles ou les daphnies des cours d’eau, a diminué quoique de manière moins régulière. Cette évolution est la conséquence d’une protection limitée des cultures cotonnières depuis trois décennies, à moins de six traitements, et de l’adoption de nouvelles générations de molécules insecticides. Au Togo, l’utilisation des insecticides dans la culture cotonnière a évolué dans une direction plus compatible avec le souci de la santé humaine et de la préservation de l’environnement. Une telle évolution devrait être extrapolable à tous les pays cotonniers de l’Afrique francophone où des études similaires mériteraient d’être réalisées.
Abstract
For many people, cotton remains associated to a crop which consumes the most insecticides harmful to human health and environment. This negative appreciation of cotton production is no longer valid according to an international study of the Expert panel on Social, environmental and Economic Performance of cotton production (SEEP), but cotton-producing countries have seldom analyzed and informed about the evolution of insecticide use. This article fills this gap in the case of Togo. It deals with a study based on data reconstituted for cotton areas and insecticides distributed to producers in Togo, from 1990 to 2010. Data on insecticides pertained to amounts distributed and to their compositions of active ingredients, so that the amount of active ingredients per hectare could be computerized. Besides, referring to the above-mentioned international study which had compiled the ecotoxicity indexes of all active ingredients from various sources, toxicological loads against various fauna components have been calculated to assess the hazards of the insecticide used. These loads were defined to enable capturing the evolution over time and to compare countries. In Togo, the amount of active ingredients per hectare has steadily decreased till one liter, at a level similar to Australia which has in addition adopted genetically modified varieties. The toxicological load, on human beings as well as on various fauna components, like bees or daphnia in rivers, has diminished although less steadily. This evolution has resulted from a limited chemical pest protection of cotton crop with less than six sprays over three decades and from the adoption of new generations of insecticidal molecules. In Togo, the use of insecticides in cotton cropping has evolved in a more friendly way to human health and environment protection. This evolution should be valid as well in all cotton producing countries in French speaking Africa where similar studies are worth being carried out.
Mots clés : matières actives / santé humaine / environnement / charge toxicologique / abeille
Key words: active ingredient / human health / environment / toxicological load / bees
© K.K. Djagni and M. Fok, Published by EDP Sciences 2019
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