Numéro |
Cah. Agric.
Volume 30, 2021
Agriculture et systèmes alimentaires face à la Covid-19 / Agriculture and Food Systems in the face of COVID-19. Coordonnateurs : Patrick Dugué, Mohamed Taher Sraïri, Jean-Yves Jamin
|
|
---|---|---|
Numéro d'article | 40 | |
Nombre de pages | 6 | |
DOI | https://doi.org/10.1051/cagri/2021027 | |
Publié en ligne | 12 octobre 2021 |
Article de recherche / Research Article
The plight of female agricultural wageworkers in Morocco during the COVID-19 pandemic
Le sort des ouvrières agricoles au Maroc à l’époque de la pandémie de Covid-19
1
IES Landau, Institute for Environmental Sciences, University of Koblenz-Landau,
Landau, Germany
2
Centre de Recherches et d’Études sur les Sociétés Contemporaines (CRESC),
Rabat, Morocco
3
Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II,
Rabat, Morocco
* Corresponding author: bossenbroek@uni-landau.de
While vaccination campaigns against COVID-19 were launched worldwide, a drama has been unfolding in the Moroccan countryside. It has been marked, over the last couple of decades, by rapid agrarian transformation, manifestations of which have included expanding irrigation frontiers and the increasing growth of high-value crops. These dynamics rely strongly on female agricultural wageworkers. Although they earn low wages, their income is crucial and is used to care for loved ones by paying for school fees, rent, electricity, and medicines. These workers, therefore, cannot afford to quit their jobs. However, most female wageworkers in Morocco are employed without a contract or social security cover. While working in an informal environment and living already in a precarious situation, little is known about how the pandemic has affected them. In this article, we seek to supply some of this information by drawing on the authors’ commitment over almost a decade of covering female wage-workers’ experiences in different agricultural regions in Morocco. Additionally, since March 2020, we have conducted 30 phone interviews with female laborers and farmers in the Saiss and in the coastal area of the Gharb and Loukkos. Using the pandemic as a focus, our results illustrate the inherent contradictions upon which Morocco’s agricultural boom has been founded. Although many female laborers are de facto heads of household or contribute in fundamental ways to the household income, they continue to be considered as secondary earners or as housewives, leading to low structural wages. Moreover, these women assume the prime responsibility for all domestic tasks, which are not economically recognized or valued. Consequently, they face new challenges in addition to their already precarious situations. Reduced work opportunities and limited state support have led to financial and psychological hardship which jeopardize their own and their family’s survival.
Résumé
Alors que des campagnes de vaccination contre le Covid-19 ont été lancées dans le monde entier, un drame silencieux s’est déroulé dans les campagnes marocaines. Au cours des deux dernières décennies, ces campagnes ont connu des transformations agraires rapides, liées, entre autres, à l’extension de l’irrigation et à l’adoption de cultures à haute valeur ajoutée. Cette dynamique dépend fortement de la mobilisation d’une main-d’œuvre agricole féminine. Le revenu des ouvrières leur est indispensable pour prendre soin de leurs proches, payer les frais de scolarité, les médicaments, le loyer et les factures. Cependant, la plupart des ouvrières travaillent sans contrat ni couverture sociale. Alors qu’elles vivent déjà dans une situation précaire, on sait peu de choses sur la manière dont la pandémie les a affectées. Dans cet article, nous cherchons à combler partiellement cette lacune. Pour ce faire, nous nous appuyons sur notre engagement de près d’une décennie auprès des ouvrières agricoles, et sur des entretiens téléphoniques réalisés avec des ouvrières et des agriculteurs du Saïss et de la zone côtière du Gharb et du Loukkos depuis mars 2020. En mobilisant la pandémie comme une loupe, nos résultats illustrent les contradictions sur lesquelles repose le boom agricole au Maroc. Bien que de nombreuses ouvrières soient de facto chefs de famille ou contribuent de manière essentielle aux revenus du ménage, elles continuent d’être considérées comme des sources de revenus secondaires ou des femmes au foyer, d’où des salaires structurellement bas. En outre, ces femmes sont responsables de toutes les tâches domestiques, alors que celles-ci ne sont pas reconnues ou valorisées économiquement. Ainsi, alors qu’elles étaient déjà dans une situation précaire, pendant la pandémie les femmes ont dû affronter des difficultés financières et psychologiques, liées à la réduction des opportunités de travail et au soutien limité de l’État, qui ont mis en péril leur survie et celle de leur famille.
Key words: COVID-19 / Morocco / agrarian change / female agricultural wageworkers / social reproduction
Mots clés : Covid-19 / Maroc / ouvrières agricoles / changements agraires / reproduction sociale
© L. Bossenbroek and H. Ftouhi, Hosted by EDP Sciences 2021
This is an Open Access article distributed under the terms of the Creative Commons Attribution License CC-BY-NC (https://creativecommons.org/licenses/by-nc/4.0), which permits unrestricted use, distribution, and reproduction in any medium, except for commercial purposes, provided the original work is properly cited.
Les statistiques affichées correspondent au cumul d'une part des vues des résumés de l'article et d'autre part des vues et téléchargements de l'article plein-texte (PDF, Full-HTML, ePub... selon les formats disponibles) sur la platefome Vision4Press.
Les statistiques sont disponibles avec un délai de 48 à 96 heures et sont mises à jour quotidiennement en semaine.
Le chargement des statistiques peut être long.