Open Access
Issue
Cah. Agric.
Volume 29, 2020
Article Number 22
Number of page(s) 9
DOI https://doi.org/10.1051/cagri/2020017
Published online 06 August 2020

© N. Chourghal and T. Hartani, Hosted by EDP Sciences 2020

Licence Creative CommonsThis is an Open Access article distributed under the terms of the Creative Commons Attribution License CC-BY-NC (https://creativecommons.org/licenses/by-nc/4.0), which permits unrestricted use, distribution, and reproduction in any medium, except for commercial purposes, provided the original work is properly cited.

1 Introduction

Les projections climatiques futures pour l’Afrique du Nord indiquent des changements considérables dans la moyenne, la variabilité et les extrêmes de températures et de précipitations au cours du XXIe siècle, faisant de la région l’un des principaux « points chauds » du changement climatique (Diffenbaugh et Giorgi, 2012 ; Schilling et al., 2020). En matière de températures, un réchauffement annuel et saisonnier est systématiquement prévu par divers modèles de circulation globale (GCM) et générale (RCM) (Patricola et Cook, 2010 ; Bucchignani et al., 2018) et les températures sont prévues pour augmenter de 4,5 °C en été et de 2,5 °C en hiver dans le scénario optimiste « Representative Concentration Pathways » (RCP4.5) (Christensen et al., 2013). Le modèle GCM CMIP5 ENSEMBLE prévoit une diminution des précipitations d’environ 10 % à 20 % (IPCC, 2013), avec une baisse de la pluviométrie hivernale, des étés plus secs et une augmentation des sécheresses (Hertig et Tramblay, 2017).

Par ailleurs, les études montrent que l’agriculture nord-africaine est susceptible d’être parmi les plus affectées, non seulement du fait de sa forte dépendance à la pluviométrie, mais aussi et surtout en raison de sa faible capacité d’adaptation aux changements climatiques (Mertz et al., 2009). En Algérie, la surface agricole utile (SAU) ne représente qu’un peu moins de 3,6 % de la surface totale du pays, et seulement 30 % de cette SAU reçoivent plus de 400 mm de pluie par an. La céréaliculture, dominée par le blé dur, représente 85 % de la SAU et est localisée dans les zones semi-arides, se caractérisant par des pluies variables, aléatoires et déficitaires (Bessaoud, 2019). La perte de terres agricoles et la croissance démographique ont fait passer la superficie disponible par habitant de 0,75 ha en 1962 à 0,24 ha en 2008. Ceci n’est pas seulement le résultat des pressions humaines (industrie, construction, pollution…) mais aussi du changement climatique qui induit une dégradation de la biodiversité et contribue à la fragilisation des sols et à la réduction de la couverture végétale, entraînant une désertification progressive (Sahnoune et al., 2013).

Compte tenu de l’importance socio-économique de l’agriculture, il est fondamental d’évaluer les effets futurs du changement climatique sur le rendement des cultures (Bindi et Olesen, 2011). Les travaux sur le blé d’hiver en région méditerranéenne montrent que les augmentations futures des températures induisent un avancement dans l’apparition des stades phénologiques, accompagné d’un raccourcissement de leurs durées (Mo et al., 2016 ; Rezaei et al., 2018), ce qui se traduit par une plus faible accumulation de matière sèche totale et une réduction des rendements (Tubiello et al., 2000 ; Giannakopoulos et al., 2009 ; Moriondo et al., 2011). Toutefois, ces résultats peuvent être influencés par la prise en considération de pratiques culturales telles que la fertilisation, l’irrigation et le choix de la date de semis (Iglesias et Minguez, 1995 ; Ventrella et al., 2012). Dans les pays méditerranéens, les pratiques habituellement mises en œuvre pour s’adapter au changement climatique sont la précocité du semis et l’utilisation de variétés précoces (Kapetanaki et Rosenzweig, 1997). Diverses approches, basées sur la température quotidienne moyenne, ont été décrites dans la littérature pour déterminer les dates de semis du blé d’hiver (Sacks et al., 2010 ; Ferris et al., 2011). Toutes ont fait valoir que l’ensemencement devait correspondre au début de la saison des précipitations et à la baisse de la température de l’air en dessous d’un seuil qui permet de remplir pleinement les exigences de vernalisation dans les premières étapes du développement (Saadi et al., 2015).

En zones céréalières algériennes, les dates de semis habituellement adoptées s’étalent du 10 novembre au 15 décembre pour les variétés précoces et du 25 octobre au 31 novembre pour les variétés tardives (ITGC, 2001). L’objectif de cet article est d’évaluer l’impact du choix de la date de semis sur le comportement de la culture du blé dur dans les conditions climatiques futures. En joignant le savoir-faire de l’agriculteur concernant le semis du blé dur à la modélisation, on cherche à faire émerger des stratégies efficaces d’adaptation aux effets du changement climatique futur. Rezaei et al. (2018) expliquent que l’information concernant les contributions des changements dans les dates de semis et les cultivars aux tendances à long terme de la phénologie des cultures, en particulier pour le blé d’hiver, est limitée. Waha et al. (2013) ajoutent que l’ajustement des dates de semis et le changement de cultivars pourraient être une adaptation utile aux changements climatiques.

2 Matériels et méthodes

2.1 Zones d’étude et données climatiques

Notre étude a été réalisée dans la région de Bordj Bou Arreridj, localisée dans l’arrière-pays méditerranéen où s’étendent les hautes plaines de l’est de l’Algérie (Fig. 1). C’est une région à vocation céréalière associée à l’élevage ovin et bovin (ITGC, 2001). Les sols ont une texture argileuse lourde à très lourde, une faible profondeur et une teneur modérée en matière organique (Bouzerzour et Dekhili, 1995). La principale variété de blé dur cultivée est Waha, caractérisée par sa précocité et sa productivité allant jusqu’à 4,5 t/ha, mais aussi par sa sensibilité à la sécheresse (Amokrane et al., 2002). Dans ce contexte, les aléas climatiques et les sécheresses sont des données décisives pour la production de céréales menée en pluvial. La région est caractérisée par un climat méditerranéen semi-tempéré et se trouve sous la triple influence de l’Atlas tellien qui limite les précipitations hivernales, du Sahara et de l’Atlas saharien, responsables de masses d’air sec. Selon les années, les précipitations varient entre 350 et 450 mm et la température moyenne du mois le plus froid varie entre 0 et 10 °C (Baldy, 1974).

Le climat historique à Bordj Bou Arreridj est représenté par une série de 30 ans de données climatiques journalières (précipitations, température moyenne, humidité relative, durée d’ensoleillement et vitesse du vent) observées sur la période 1980–2009, collectées auprès de la station météorologique de Bordj Bou Arreridj. Le rayonnement solaire incident (Rs) est estimé à partir de la durée d’insolation (n) au moyen de la formule d’Angstrom et l’évapotranspiration de référence (ET0) est calculée par la méthode définie dans FAO-56 (Allen et al., 1998).

Le climat journalier synthétique s’étend sur 30 ans et est de deux types : un climat actuel représentant la période 1980–2009 observée et un climat futur possible de 2071 à 2100 selon le scénario médium SRES A1B (IPCC, 2001). Les séries simulées sont fournies par le modèle climatique ARPEGE-Climat version 4 de Météo-France (Déqué, 2007).

L’estimation du changement climatique futur est réalisée par la méthode des anomalies (Gibelin et Déqué, 2003). Dans le cas de la température, l’anomalie (δT) est définie comme étant la différence en degré Celsius (°C) dans la moyenne mensuelle interannuelle des températures, entre le scénario futur (f) et celui représentant la période de référence (c) : δTδ(°C)=Tf(°C)Tc(°C).(1) Dans le cas des autres paramètres climatiques, elle est égale à leur rapport exprimé en pourcentage.

thumbnail Fig. 1

Localisation de la région d’étude.

Location of the study area.

2.2 Simulation de la culture du blé dur

En suivant l’approche agro-météorologique régionale de simulation de cultures annuelles développée par Lhomme et al. (2009) et Sanabria et Lhomme (2013), un modèle simple et générique permettant de calculer la phénologie de la culture, le bilan hydrique, la matière sèche totale et le rendement en grain a été développé, adapté et validé pour la culture du blé dur (Chourghal et al., 2016). Dans ce qui suit, il est utilisé pour tester des stratégies de semis.

2.2.1 Tester les stratégies de semis

En se basant sur les périodes traditionnellement adoptées pour le blé dur dans la région, deux options de semis sont testées :

  • un semis dynamique, pour lequel la date de semis n’est pas fixe ; la culture est semée si pendant cinq jours consécutifs (Ns = 5) une précipitation cumulée minimale Ps de 20 mm survient. Dans la situation présente, la date de semis est limitée à la période traditionnelle de semis du blé en Algérie qui est définie du 1er novembre au 31 décembre. Pour le scénario futur, elle est plus étendue : elle va du 1er octobre au 31 janvier afin de prendre en compte les effets possibles du changement climatique ;

  • un semis prescrit, pour lequel la date de semis est fixée au 1er novembre avec une irrigation d’appoint (égale à la pluie cumulée minimale Ps) apportée le jour même (Teixeira et al., 1995).

2.2.2 Phénologie

Les longueurs des phases de développement du blé dur sont exprimées en temps thermiques, appelés aussi sommes de température (ST), avec une température de base de 0 °C (Soltner, 1987). Quatre phases phénologiques sont prises en considération (Jonard et al., 1952) : la phase initiale P1 (semis-germination), la phase de développement végétatif P2 (tallage), la phase de mi-saison P3 (montaison) et la phase de fin de saison de croissance P4 (floraison-remplissage des grains). Les sommes des températures (STk) nécessaires à leurs réalisations sont respectivement de 400, 300, 750 et 1000 degrés jours. L’obtention de la somme des températures nécessaires à la réalisation d’une phase donnée définit automatiquement sa longueur et donc la date de sa fin. La date du stade semis étant désignée par S1, quatre autres dates relatives aux stades début tallage, début montaison, floraison et récolte (S2, S3, S4 et S5), sont ainsi définies : S2=S1+P1,S3=S2+P2,S4=S3+P3,S5=S4+P4.(2)

2.2.3 Bilan hydrique

Le calcul des besoins en eau s’inspire de la méthodologie de la FAO (Allen et al., 1998). L’évapotranspiration de la culture dans des conditions standard (ETc) est calculée à partir de l’évapotranspiration de référence utilisant le coefficient de culture (ETc = Kc ET0), puis l’ETc est injectée avec le coefficient de stress hydrique (Kws), pour calculer l’évapotranspiration de la culture dans les conditions réelles (ET = Kws ETc). Les valeurs de l’ETc et de l’ET permettent de définir l’indice de stress hydrique comme suit : ISH=j=S1S5[ETc(j)ET(j)]/j=S1S5ETc(j).(3)

2.2.4 Matière sèche totale et rendements

La matière sèche totale est modélisée selon la relation de Monteith (1977), qui relie l’accumulation de la matière sèche maximum TDMm (total dry matter) au rayonnement solaire incident (Rs) multiplié par l’efficience climatique (εc = 0,48), l’efficience d’absorption (εa) et l’efficience biologique de conversion (εb), comme suit : TDMm=ϵcϵbiϵa(i)Rs(i).(4)

L’efficience d’absorption est une fonction du LAI (leaf area index) (Monteith, 1977 ; Jamieson et al., 1998) et l’efficience biologique de conversion (εb) est calculée en fonction de la concentration en CO2 de l’air (C), en se basant sur les travaux de Manderscheid et al. (2003).

Le rendement maximum (Ym) est obtenu en multipliant la production de matière sèche maximum (TDMm) par l’indice de récolte HI (harvest index). Le rendement réel (Ya) est défini en utilisant les fonctions linéaires de production végétale–eau, développées par Doorenbos et Kassam (1979), qui permettent de lier le rendement potentiel à l’indice de stress hydrique à travers le facteur de réponse du rendement (Ky) comme suit : YaYm=1(Ky·ISH).(5) L’impact du changement climatique sur le bilan hydrique, la matière sèche totale et le rendement est évalué par le calcul de l’écart relatif entre les scénarios actuel (a) et futur (f).

3 Résultats

3.1 Le climat prévu dans le futur à Bordj Bou Arreridj

Sur la période 2071–2100, la température moyenne interannuelle serait de 19,6 ± 0,71 °C à Bordj Bou Arreridj, soit un réchauffement moyen de +3,5 °C par rapport à la période 1980–2009, en accord avec d’autres prévisions (Schilling et al., 2020). Le calcul des anomalies indique que le réchauffement est minimum en hiver (+1,7 °C) et maximum en été (+4,5 °C). Le réchauffement moyen en automne est de +3,1 °C, et il est de +3,7 °C au printemps où les anomalies indiquent jusqu’à +5,4 °C pendant le mois de mai (Fig. 2). Les précipitations diminuent en moyenne de 8 % à Bordj Bou Arreridj dans le climat futur. La tendance à la baisse est généralement confirmée par des évaluations dynamiques (Ozturk et al., 2018 ; Tramblay et Somot, 2018) et statistiques de réduction d’échelle (Dubrovský et al., 2014). Le printemps, avec une décroissance des précipitations de 33 %, semble devenir la saison la plus sèche de l’année, suivie par l’hiver (−11 %). À l’inverse, le climat futur semble être plus généreux en été, où les anomalies indiquent une augmentation moyenne des précipitations de 37 %. En effet, Tanasijevic et al. (2014) montrent que les précipitations estivales sur l’Europe pourraient diminuer, tandis qu’une légère augmentation est prévue pour certaines régions d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient. Les précipitations en automne s’améliorent de 0,4 % dans le climat futur, avec la valeur de +16 % calculée sur le mois d’octobre. L’évapotranspiration de référence passe de 1442,1 à 1599,5 mm entre l’état actuel et le scénario futur, soit une augmentation moyenne de 11 %, qui concerne particulièrement le printemps (+20 %), en accord avec les conclusions de Todorovic et al. (2013).

thumbnail Fig. 2

Anomalies mensuelles et saisonnières de précipitations, évapotranspirations de référence et températures, calculées entre situation actuelle et scénario futur.

Monthly and seasonal anomalies of precipitations, reference evapotranspirations and temperatures, calculated between current situation and future scenario.

3.2 Impact de la stratégie de semis sur la culture du blé dur dans le climat futur

3.2.1 Cycle de culture et phénologie

Dans le cas du semis dynamique, la date de semis avance fortement dans le climat futur en comparaison avec celle du climat actuel, et a lieu le 20 octobre au lieu du 26 novembre : le semis est plus précoce de 37 jours à Bordj Bou Arreridj. La date de récolte avance aussi du 28 juin au 7 mai, soit de 52 jours en moyenne, et le cycle du blé dur passe ainsi de 214 à 199 jours, accusant un raccourcissement de 15 jours (Tab. 1).

La phase végétative, qui dure en moyenne 107 jours dans la situation actuelle, est réduite à seulement 50 jours dans le scénario futur. Le raccourcissement calculé sur cette phase est de 57 jours et concerne plus son début P1 (39 jours), que sa fin P2 (18 jours). La phase végétative, qui se réalisait pratiquement en hiver dans le climat actuel, se déplace complètement vers l’automne dans le scénario futur et est accélérée sous le double effet du déplacement saisonnier, avantageux thermiquement, et du réchauffement climatique, qui est plus important au début de la phase qu’à sa fin (+3,7 °C en septembre et octobre contre +2,5 °C en novembre). À l’inverse, la phase reproductive est plus longue de 41 jours dans le scénario futur en comparaison avec la situation actuelle (149 jours contre 108 jours). Cette phase se déroulait du 12 mars au 28 juin dans la situation actuelle, mais avance vers la période 9 décembre–7 mai dans la situation future. L’augmentation future des températures saisonnières ne sera pas suffisante pour compenser le déplacement de cette phase de croissance vers une période plus fraîche de l’année, et est incapable d’assurer à elle seule l’accomplissement de la phase pendant la même durée que dans la situation actuelle : un allongement sera nécessaire pour pouvoir compléter l’accumulation de la somme de températures requise (Fig. 3).

Dans le cas du semis prescrit, la date de semis (1er novembre) ne change pas entre la situation actuelle et le scénario futur. La récolte se produit le 17 mai au lieu du 17 juin, et la longueur moyenne du cycle du blé dur passe de 228 à 197 jours, soit un raccourcissement de 31 jours. La phase végétative s’achève 31 jours à l’avance dans le climat futur en comparaison avec la situation actuelle, et le raccourcissement concerne plus la phase de début P1 (18 jours) que la fin P2 (13 jours). La période reproductive reste inchangée dans le climat futur, avec un allongement d’un seul jour de la P3 contre un raccourcissement d’un seul jour de la P4 (Fig. 4).

Tableau 1

Changements dans les dates et durées des phases phénologiques entre situation actuelle et scénario futur pour les deux options de semis.

Changes in dates and durations of the phenological phases between current situation and future scenario for the two sowing options.

thumbnail Fig. 3

Changement futur dans le cycle et la phénologie du blé dur dans le cas du semis dynamique à Bordj Bou Arreridj (S1 : semis ; S2 : début tallage ; S3 : début montaison ; S4 : floraison ; D5 : récolte ; P1 + P2 = phase végétative ; P3 + P4 = phase reproductive).

Future change in crop cycle and phenology of durum wheat in the case of dynamic sowing at Bordj Bou Arreridj (S1, S2, S3, S4 and S5 are dates of: sowing, beginning of tillering, beginning of stem elongation, anthesis and harvest; P1 + P2 = vegetative phase; P3 + P4 = reproductive phase).

thumbnail Fig. 4

Changement futur dans le cycle et la phénologie du blé dur dans le cas du semis dynamique à Bordj Bou Arreridj (S1 : semis ; S2 : début tallage ; S3 : début montaison ; S4 : floraison ; D5 : récolte ; P1 + P2 = phase végétative ; P3 + P4 = phase reproductive).

Future change in the cycle and phenology of durum wheat in the case of dynamic sowing at Bordj Bou Arreridj (S1, S2, S3, S4 and S5 are dates of: sowing, beginning of tillering, beginning of stem elongation, anthesis and harvest; P1 + P2 = vegetative phase; P3 + P4 = reproductive phase).

3.2.2 Bilan hydrique, matière sèche et rendements

Le bilan hydrique dans le climat futur semble être avantageux pour le blé dur à Bordj Bou Arreridj dans le cas où le semis est dynamique, et désavantageux dans le cas du semis prescrit (Tab. 2). La pluie cumulée sur le cycle de la culture augmente de 7 % lorsque la date de semis est dynamique, contre une diminution de 32 % dans le cas où la date de semis est prescrite au 1er novembre. De même, l’évapotranspiration moyenne de la culture (ETMc) passe de 167,6 ± 71,2 à 180,1 ± 68,1 mm, soit une augmentation de 6 % dans le cas du semis dynamique, et de 255,5 ± 30,4 à 172,3 ± 28,7 mm, soit une diminution de 34 % dans le cas d’une date de semis prescrite. L’indice de stress hydrique diminue de 6 % dans le cas du semis dynamique, contre une augmentation de 23 % dans le cas où le semis est prescrit au 1er novembre.

Dans le climat futur, la matière sèche totale (TDM) et le rendement potentiel (Ym) diminuent tous deux de 10 et 13 %, quel que soit le protocole de semis choisi. Dans le cas où le semis est prescrit, le rendement réel (Ya), sous l’effet de l’augmentation de l’ISH (indice moyen de stress hydrique), diminue de 1,4 t/ha à 0,9 t/ha, accusant un écart potentiellement négatif (−36 %). À l’inverse, dans le cas du semis dynamique, les calculs indiquent un écart nul entre la situation actuelle et le scénario futur.

Tableau 2

Changements dans le statut hydrique, matière sèche totale et rendements entre situation actuelle et scénario futur pour les deux options de semis.

Changes in water balance, total dry matter and yields between current situation and future scenario for the two sowing options.

4 Discussion et conclusion

Les projections climatiques indiquent une augmentation de la température moyenne annuelle avec des printemps particulièrement chauds et secs, d’une part, et, d’autre part, des automnes et surtout des étés chauds et plus humides. Pour faire face à l’aléa climatique, les agriculteurs expérimentent habituellement des stratégies d’adaptation basées sur la précocité du semis, l’utilisation de variétés précoces et la fertilisation (Kapetanaki et Rosenzweig, 1997). Le semis précoce permet d’échapper aux périodes de stress hydrique et thermique survenant vers la fin du cycle de culture (Rosenzweig et Tubiello, 1997 ; Iglesias et Minguez, 1995) et de réduire l’effet du changement climatique (El-Shaer et al., 1996 ; Waha et al., 2013). Dans les hautes plaines algériennes où la céréale est cultivée en pluvial, les pratiques agricoles de semis sont ancestrales et débutent dès l’apparition des premières pluies, pendant les périodes traditionnelles du 10 novembre au 15 décembre si la variété est précoce et entre le 25 octobre et le 30 novembre si elle est tardive. Poursuivant la démarche initiée par Chourghal et al. (2016), deux stratégies de semis ont été étudiées ici.

Une stratégie de semis basée sur une date de semis prescrite (fixe) ne semble pas être avantageuse pour la culture du blé dur pour deux raisons. D’une part, elle ne permet pas de tirer profit des conditions hydriques supposées être meilleures en début d’automne et, de l’autre, elle conduit à un raccourcissement important du cycle de culture durant la phase végétative, induisant une réduction de la matière sèche accumulée. Des résultats similaires ont été obtenus au Sud de l’Italie (Ventrella et al., 2012). Dans d’autres pays, tels que la Turquie, le Maroc ou les pays des Balkans, où les températures sont supposées connaître une forte augmentation, le cycle du blé d’hiver peut être raccourci de 21 à 40 jours, exclusivement pendant la période végétative (Saadi et al., 2015). Dans cette situation de semis, le statut hydrique est négatif avec une diminution de l’évapotranspiration ETMc et une augmentation considérable de l’indice de stress hydrique, ce qui conduit inévitablement à une perte considérable en matière de rendement, comme établi notamment par les travaux de Zairi et al. (2003), Supit et al. (2010) et Lovelli et al. (2010).

En revanche, une stratégie de semis basée sur une date dynamique semble être avantageuse dans le climat futur, car elle permet de faire profiter la culture des augmentations de précipitations en début de saison. Les possibilités de semis précoce sont meilleures et la date de récolte est décalée vers le début du printemps. La période végétative est considérablement raccourcie, fait régulièrement documenté, par exemple par Giannakopoulos et al. (2009), Moriondo et al. (2011) et Rezaei et al. (2018), mais avec un allongement de la phase reproductive, qui conduit à un raccourcissement moindre du cycle du blé dur. Ces résultats rejoignent ceux de Wang et al. (2008) qui trouvent que l’accroissement des températures induit le raccourcissement de la période végétative du blé dur de 16,1 jours et l’allongement de la période reproductive de 8,2 jours. La prolongation de la phase de reproduction peut être considérée comme étant un élément en faveur de l’adaptation au changement climatique (Xiao et Tao, 2016). En effet, cela peut donner plus de temps pour le remplissage des grains et, par conséquent, un poids de mille grains plus élevé en cas d’utilisation de variétés de blé dur à gros grains (Ali Dib et al., 1992).

Le semis dynamique induit une précocité du cycle qui assure son achèvement avant l’occurrence des sécheresses de fin de saison, projetées être plus sévères et plus longues dans le climat futur en comparaison avec le climat présent (Lelieveld et al., 2016). Ainsi, le bilan hydrique est positif avec une augmentation de l’évapotranspiration et un indice de sécheresse plus faible, en comparaison avec le climat actuel ; le rendement réel reste sensiblement au même niveau que celui de la situation actuelle, malgré la diminution de la matière sèche accumulée. Ces résultats sont en accord avec ceux de Saadi et al. (2015) qui affirment que « le raccourcissement du cycle du blé dur ne doit pas être considéré comme négatif si la culture peut éviter les périodes chaudes et sèches à la fin du printemps et au début de l’été et être effectuée principalement pendant la saison des pluies ».

C’est pourquoi un semis dynamique devrait être pratiqué plus tôt par rapport à la situation actuelle lorsque les conditions hydriques le permettent : la date de récolte avance alors vers le début du printemps et il s’ensuit un cycle du blé dur raccourci et un meilleur bilan hydrique conduisant à une perte de rendement limitée.

Au-delà des réponses agronomiques liées à la conduite de la culture du blé dur en prévision des changements climatiques, notre analyse renseigne sur la façon dont une gestion intelligente de la date de semis pourrait être initiée pour préserver des niveaux de rendement équivalents à ceux d’aujourd’hui ; elle donne ainsi des clés aux gestionnaires et aux structures d’encadrement agricoles pour conseiller les agriculteurs et faire face aux défis alimentaires à venir. Le climat futur étant probablement plus pluvieux en été, il serait aussi pertinent de tester d’autres pratiques agronomiques telles que le mulch et/ou le semis direct pour valoriser la conservation de l’humidité du sol. À ce titre, Mohammad et al. (2012) rapportent, qu’en semis direct, la couverture végétale améliore l’efficience de l’utilisation de l’eau grâce à un meilleur stockage de la pluviométrie. De plus, il pourrait être intéressant pour cette région de transformer cette humidité estivale en pâturage vert pour le cheptel. Ceci permettrait au sol de tirer profit des pailles de la céréale de l’été et des restes du pâturage implanté. Cette option, si elle était mise en œuvre, renforcerait le rôle pionnier de la région dans le développement du semis direct (Labad et Hartani, 2015).

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Citation de l’article : Chourghal N, Hartani T. 2020. Quelle stratégie de semis du blé dur en Algérie pour s’adapter au changement climatique ? Cah. Agric. 29: 22.

Liste des tableaux

Tableau 1

Changements dans les dates et durées des phases phénologiques entre situation actuelle et scénario futur pour les deux options de semis.

Changes in dates and durations of the phenological phases between current situation and future scenario for the two sowing options.

Tableau 2

Changements dans le statut hydrique, matière sèche totale et rendements entre situation actuelle et scénario futur pour les deux options de semis.

Changes in water balance, total dry matter and yields between current situation and future scenario for the two sowing options.

Liste des figures

thumbnail Fig. 1

Localisation de la région d’étude.

Location of the study area.

Dans le texte
thumbnail Fig. 2

Anomalies mensuelles et saisonnières de précipitations, évapotranspirations de référence et températures, calculées entre situation actuelle et scénario futur.

Monthly and seasonal anomalies of precipitations, reference evapotranspirations and temperatures, calculated between current situation and future scenario.

Dans le texte
thumbnail Fig. 3

Changement futur dans le cycle et la phénologie du blé dur dans le cas du semis dynamique à Bordj Bou Arreridj (S1 : semis ; S2 : début tallage ; S3 : début montaison ; S4 : floraison ; D5 : récolte ; P1 + P2 = phase végétative ; P3 + P4 = phase reproductive).

Future change in crop cycle and phenology of durum wheat in the case of dynamic sowing at Bordj Bou Arreridj (S1, S2, S3, S4 and S5 are dates of: sowing, beginning of tillering, beginning of stem elongation, anthesis and harvest; P1 + P2 = vegetative phase; P3 + P4 = reproductive phase).

Dans le texte
thumbnail Fig. 4

Changement futur dans le cycle et la phénologie du blé dur dans le cas du semis dynamique à Bordj Bou Arreridj (S1 : semis ; S2 : début tallage ; S3 : début montaison ; S4 : floraison ; D5 : récolte ; P1 + P2 = phase végétative ; P3 + P4 = phase reproductive).

Future change in the cycle and phenology of durum wheat in the case of dynamic sowing at Bordj Bou Arreridj (S1, S2, S3, S4 and S5 are dates of: sowing, beginning of tillering, beginning of stem elongation, anthesis and harvest; P1 + P2 = vegetative phase; P3 + P4 = reproductive phase).

Dans le texte

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