| Issue |
Cah. Agric.
Volume 34, 2025
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|---|---|---|
| Article Number | 33 | |
| Number of page(s) | 11 | |
| DOI | https://doi.org/10.1051/cagri/2025033 | |
| Published online | 27 October 2025 | |
Article de recherche / Research Article
Diagnostic et analyse des pratiques culturales influant sur le flétrissement bactérien de la pomme de terre à Madagascar
Diagnosis and analysis of cropping practices influencing potato bacterial wilt in Madagascar
1
Université d’Antananarivo, Faculté des Sciences, Antananarivo, Madagascar
2
CENRADERU/FOFIFA, Département de Recherches Agronomiques, Antananarivo, Madagascar
3
CIRAD, UPR HortSys, Antsirabe, Madagascar
4
HortSys, CIRAD, Univ. Montpellier, Montpellier, France
5
CIRAD, UPR HortSys, F-97285 Le Lamentin, Martinique, France
6
CIRAD, UMR AGAP, Antananarivo, Madagascar
7
AGAP, Univ. Montpellier, Montpellier, France
8
FIFATA, CEFFEL, Antsirabe, Madagascar
* Auteur de correspondance : peninna.deberdt@cirad.fr
Les pratiques agricoles jouent un rôle clé dans la gestion des maladies des plantes. À Madagascar, le flétrissement bactérien est une maladie tellurique qui affecte les cultures de pomme de terre, pouvant entraîner des pertes de récolte considérables. Cette étude vise à caractériser les principaux systèmes de culture de pomme de terre existant dans la région Vakinankaratra, l’un des bassins majeurs de production, et à analyser comment les pratiques culturales contribuent à la gestion de cette maladie. Pour ce faire, 259 parcelles de pommes de terre, réparties entre la saison des pluies et la contre-saison, ont été étudiées. La typologie des pratiques culturales a mis en évidence six groupes (groupes 1 à 3 en contre-saison et groupes 4 à 6 en saison des pluies), montrant des profils de groupes similaires entre les deux saisons. Les groupes 1 et 4 sont caractérisés par des parcelles plantées en billon à faible densité de plantation. Dans ces groupes, du compost est utilisé et le sarclo-buttage et le défanage sont pratiqués. Dans les groupes 3 et 5, le fumier remplace le compost. Quant aux groupes 2 et 6, ils se distinguent par une plantation à plat, une densité de plantation élevée, un minimum d’entretien, et ils utilisent moins de fertilisation minérale que les autres groupes. Les pratiques culturales mises en œuvre par les agriculteurs pour lutter contre le flétrissement bactérien ont été identifiées. Au-delà des méthodes communes, telles que la prophylaxie via l’élimination des plants malades, les rotations culturales, en particulier avec le riz irrigué, les pratiques culturales comme la plantation en planche, l’apport de compost et le défanage contribuent significativement à la réduction du flétrissement bactérien. La diversité des souches présentes dans les systèmes de culture devra être prise en compte pour mieux appréhender l’efficacité des pratiques culturales sur le contrôle du flétrissement bactérien. L’enquête reflète l’engagement des cultivateurs de pomme de terre à Madagascar dans la transition agroécologique.
Abstract
Agricultural practices play a key role in managing plant diseases. In Madagascar, bacterial wilt is a soil-borne disease that affects potato crops, potentially leading to significant harvest losses. This study aims to characterize the main potato cultivation systems in the Vakinankaratra region, one of the major potato production basins, and to analyze how cropping practices contribute to the management of this disease. To this end, 259 potato plots, divided between the rainy season and the off-season, were studied. The typology of agricultural practices revealed six groups, showing similar group profiles between the two seasons. Groups 1 and 4 were characterized by plots planted in ridges at low planting density. In these groups, compost was used, and weeding-hilling, as well as topkilling, were practiced. In groups 3 and 5, manure replaced compost. As for groups 2 and 6, they were distinguished by the absence of ridge planting, high planting density, minimal maintenance, and they used less mineral fertilization than the other groups. The agricultural practices implemented by farmers to fight bacterial wilt were identified. Beyond the common methods used by all farmers, such as prophylaxis by eliminating diseased plants, or crop rotation, particularly with irrigated rice, agricultural practices such as flat bed planting, composting, and topkilling contribute significantly to reducing bacterial wilt. The diversity of strains present in cropping systems must be taken into account to assess the effectiveness of agricultural practices in controlling bacterial wilt. The survey reflects Madagascar potato growers’ commitment to agroecological transition.
Mots clés : diagnostic / pratique culturale / complexe d’espèces Ralstonia solanacearum / pomme de terre / Madagascar
Key words: diagnosis / cropping practice / Ralstonia solanacearum species complex / potato / Madagascar
© R.A. Ravalisoa et al., Hosted by EDP Sciences 2025
This is an Open Access article distributed under the terms of the Creative Commons Attribution License CC-BY-NC (https://creativecommons.org/licenses/by-nc/4.0), which permits unrestricted use, distribution, and reproduction in any medium, except for commercial purposes, provided the original work is properly cited.
1 Introduction
Les pratiques culturales jouent un rôle clé dans la gestion des maladies des plantes, un défi majeur pour les agriculteurs à l’échelle mondiale. En adoptant des techniques appropriées, il est possible de réduire la propagation des agents pathogènes et de limiter les pertes de récoltes (Palti, 1981). La pomme de terre (Solanum tuberosum L.), quatrième aliment le plus consommé au monde après le riz, le blé et le maïs, est essentielle pour la sécurité alimentaire mondiale (CIP, 2018). À Madagascar, cette culture est particulièrement stratégique. La filière pomme de terre joue un rôle primordial dans l’alimentation, surtout pendant la période de soudure en se substituant au riz, ainsi que dans l’économie comme source de revenu pour les producteurs. La pomme de terre est surtout cultivée dans la région Vakinankaratra, l’un des principaux bassins de production des Hautes Terres centrales malgaches, où les conditions climatiques sont favorables à sa culture (Randriantsalama et al., 2014). En 2022, la production nationale de pomme de terre à Madagascar a atteint 252 400 tonnes, dont 80 % proviennent de cette région (FAOSTAT, 2023). En 2009, une épidémie de flétrissement bactérien causée par le complexe d’espèces Ralstonia solanacearum (RSSC) (Hayward, 1991 ; Denny, 2006) a provoqué de gros dégâts dans les cultures de pomme de terre à Madagascar et entraîné de lourdes pertes économiques. Dans ce contexte, une étude sur la diversité des souches RSSC a mis en évidence la présence de R. pseudosolanacearum (phylotypes I et III), et de R. solanacearum (phylotype II), avec une prédominance des souches froides (phylotypes IIB-sequevar1) responsables du flétrissement bactérien de la pomme de terre dans la région Vakinankaratra (Ravelomanantsoa et al., 2018). Aujourd’hui, bien que cette épidémie semble maîtrisée, le flétrissement bactérien constitue toujours une menace pour les cultures de pomme de terre. La gestion du flétrissement bactérien par des méthodes biologiques, culturales, chimiques et physiques est étudiée depuis des décennies (Yuliar et al., 2015). À Madagascar, la majorité des producteurs de pomme de terre appliquent des méthodes locales qui participent à la régulation du flétrissement bactérien (Rasamiravaka et al., 2017, 2018). Toutefois, peu de connaissances scientifiques sont rapportées en matière d’efficacité de ces pratiques sur le contrôle de cette maladie dans le contexte malgache. Comprendre l’effet des pratiques culturales sur l’épidémiologie du flétrissement bactérien est nécessaire pour contribuer à la mise en place d’un programme de lutte efficace contre cette maladie. Cet article vise à actualiser les connaissances sur les pratiques culturales de la pomme de terre dans la région Vakinankaratra en établissant une typologie de ces pratiques et en analysant leur effet sur l’incidence du flétrissement bactérien.
2 Matériels et méthodes
2.1 Description de la zone d’étude
La pomme de terre est principalement produite dans la région Vakinankaratra, située entre 18°59’ et 20°03’ de latitude Sud, et 46°17’ et 47°19’ de longitude Est, à une altitude variant de 1000 à 2200 m (INSTAT, 2013). La région possède un climat de type tropical d’altitude, caractérisé par une alternance de deux saisons. En 2022–2023, pendant la saison chaude et humide (octobre à mars), les températures varient de 14 °C à 26 °C (moyenne 20 °C) et une pluviométrie moyenne annuelle de 1350 mm, tandis qu’en saison froide et sèche (avril à septembre), les températures oscillent entre 9 °C et 23 °C (moyenne 16 °C) avec 80 mm de pluie (DGM, 2024).
2.2 Échantillonnage et réalisation de l’enquête
L’enquête a été menée d’avril 2022 à mai 2023 auprès de 194 producteurs et sur 259 parcelles de pomme de terre. Les parcelles observées ont été sélectionnées aléatoirement dans 5 districts de la région Vakinankaratra : Ambatolampy, Antanifotsy, Antsirabe II, Betafo et Faratsiho, incluant 3 à 4 communes par district, soit un total de 17 communes (Fig. 1).
Les parcelles choisies représentent la diversité agroécologique des zones rurales de production de la pomme de terre dans la région Vakinankaratra, en termes de : topographie (bas-fonds, terrasses irriguées et tanety – zones de collines) ; pédologie (type de sol [ferrallitique, volcanique, alluvionnaire, hydromorphe], texture du sol [argileuse à sableuse]) ; et diversité des pratiques culturales.
L’enquête a couvert les deux principales saisons de culture de la pomme de terre : contre-saison (CS, avril à septembre) et saison des pluies (SP, octobre à mars). Les cultures en CS, irriguées, sont pratiquées dans les bas-fonds et sur terrasses irriguées tandis que les cultures en SP sont pratiquées sur tanety.
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Fig. 1 Localisation de la zone d’étude : A. Carte de Madagascar ; B. Carte des 17 communes réparties dans 5 districts de la région Vakinankaratra. Location of the study area: A. Map of Madagascar; B. Map of the 17 municipalities spread across 5 districts in the Vakinankaratra region. |
2.3 Données collectées
Des entretiens individuels avec les producteurs propriétaires des parcelles de pomme de terre ainsi que des observations directes ont permis de collecter des informations sur les pratiques culturales telles que la superficie des parcelles, les précédents culturaux, les variétés et semences de pomme de terre utilisées, leur origine, l’irrigation, les techniques de culture, les types et doses de fertilisation, les entretiens culturaux (sarclage, buttage, défanage).
2.4 Incidence du flétrissement bactérien de la pomme de terre
Parallèlement à l’enquête, les plants de pomme de terre atteints de flétrissement bactérien ont été dénombrés sur la totalité de la surface des parcelles étudiées, y compris les plants malades manquants déjà éliminés par les producteurs. La majorité des parcelles a été observée aux stades les plus sensibles de la pomme de terre (tubérisation et floraison). L’incidence du flétrissement bactérien a été calculée selon la formule :
où IFB = incidence en pourcentage, n = nombre de plants de pomme de terre flétris, et N = nombre total de plants de pomme de terre sur la parcelle.
2.5 Analyses statistiques
Les données de CS et de SP sont analysées séparément du fait de leur contexte agropédoclimatique contrasté. Pour réaliser la typologie, une analyse des correspondances multiples (ACM) a été faite, suivie d’une classification ascendante hiérarchique (CAH). Les pratiques culturales les plus pertinentes ont été comparées entre les groupes avec des tests de χ2. Pour comparer l’occurrence de l’incidence du flétrissement bactérien selon les pratiques, un modèle linéaire généralisé avec une distribution binomiale a été utilisé, suivi d’une analyse de la déviance pour identifier les pratiques significatives. Un premier modèle a été fait avec l’ensemble des variables, puis le meilleur modèle a été sélectionné sur la base du critère d’information d’Akaike (AIC) le plus bas (Symonds et Moussalli, 2011). Les analyses ont été réalisées avec le logiciel RStudio (v2023.09.1) et les packages FactoMineR (v2.10), RVAideMemoire (v09-83-7) et factoextra (v1.0.7).
3 Résultats
3.1 Description des pratiques culturales paysannes selon les saisons
Au total, 23 pratiques ont été étudiées. Le Tableau 1 montre les 18 pratiques les plus discriminantes. Certaines pratiques n’ont pas été retenues car elles sont très communes, avec des fréquences supérieures à 90 %. Il s’agit du type de semences utilisées (semences entières et/ou pré-germées) et de la pratique relative à l’élimination systématique des plants flétris au cours de la culture. De même, les utilisations d’engrais verts, de compost liquide et de lombricompost n’ont pas été retenues, car elles étaient rares avec des occurrences inférieures à 5 %.
Quelles que soient les saisons, la majorité des parcelles ont des superficies inférieures à 3 ares et la densité moyenne est de 5 plants/m2. La variété locale « Bandy Akama » à cycle court (90 jours) est la plus répandue, toutefois, un quart (CS) et un tiers (SP) des parcelles sont cultivées avec des variétés améliorées (120 jours), dont « Maneva » et « Meva ». En SP, les semences proviennent des récoltes précédentes, tandis qu’en CS, les semences sont échangées entre producteurs, achetées sur le marché ou fournies par les centres semenciers (Fifamanor et Ceffel). Bien que la culture pure soit majoritaire, on note des associations culturales avec la pomme de terre dans un quart des parcelles en CS et plus d’un tiers de parcelles en SP. La rotation des cultures est courante pour les deux saisons. En CS, l’irrigation est omniprésente sur les bas-fonds et les terrasses et la plantation en planche y est privilégiée. Le riz irrigué est le précédent cultural (n−1) dans l’ensemble des parcelles à cette saison. En SP, il s’agit principalement de la patate douce, du riz pluvial et du maïs. Sur les tanety, la jachère de saison sèche est également considérée comme un précédent direct de la pomme de terre en SP dans la grande majorité des parcelles. D’autres précédents incluant des légumineuses, des cultures fourragères et des plantes à tubercules sont également cultivés en SP dans plus d’un tiers des parcelles. La fertilisation organique la plus utilisée comme fumure de fond est le fumier du type F1, composé de bouses de vaches, de pailles et d’herbes sèches. Il est appliqué à une dose moyenne de 430 kg/are en CS et 380 kg/are en SP. Le compost C1 constitué de fumier du type F1 complété par des biomasses végétales fraîches est utilisé dans 20 % des parcelles pour les deux saisons. La fertilisation minérale la plus utilisée est le NPK 11.22.16, elle est appliquée avec une dose moyenne de 3 kg/are en CS et 2,5 kg/are en SP. L’apport d’urée après le sarclage et au moment de buttage est plus pratiqué en CS qu’en SP. Les parcelles de pomme de terre sont majoritairement à la fois sarclées et buttées (sarclo-buttage) environ 45 jours après plantation, quelles que soient les saisons. Le défanage, qui consiste à couper manuellement les fanes des plants de pomme de terre une à deux semaines avant récolte, est pratiqué deux fois plus en CS qu’en SP.
Caractéristiques descriptives des pratiques culturales les plus discriminantes dans les systèmes de culture de pomme de terre selon les saisons de culture (N CS : nombre de parcelles observées en contre-saison = 91 ; N SP : nombre de parcelles observées en saison des pluies = 168).
Descriptive characteristics of the most discriminating farming practices in potato cropping systems according to the growing season (N CS: number of plots observed in the off-season = 91; N SP: number of plots observed in the rainy season = 168).
3.2 Typologie des parcelles de pomme de terre en fonction des pratiques culturales et selon les saisons
Quelles que soient les saisons, l’ACM montre que l’apport de compost C1 est associé à l’absence d’apport de fumier (Fig. 2). La plantation en billon est une modalité pertinente (contribution supérieure à 2 fois la contribution moyenne) pour les deux saisons. En SP, elle est associée à une faible densité (< 5 plants/m2) ainsi qu’à la pratique du défanage (Fig. 2B). Pour la CS (Fig. 2A), la dose d’urée supérieure à 2 kg/are est associée aux plus grandes parcelles (≥ 6 ares).
La typologie des parcelles a distingué : (i) trois groupes en CS : G1, G2 et G3, représentant respectivement 19 %, 28 % et 53 % de l’ensemble des parcelles échantillonnées (Fig. 3A) ; (ii) trois groupes en SP : G4, G5 et G6, représentant respectivement 22 %, 23 % et 53 % de l’ensemble des parcelles échantillonnées (Fig. 3B).
Les Tableaux 2a et 2b montrent que :
G1 et G4 combinent plantation en billon, densité de plantation faible (< 5 plants/m2), sarclo-buttage, défanage majoritaire et utilisation de fertilisation organique principalement à base de compost C1. La majorité des parcelles reçoivent également une fertilisation minérale à base de NPK 11.22.16 et la moitié des parcelles reçoivent de l’urée ;
G3 et G5 combinent plantation en billon, sarclo-buttage, défanage majoritaire et utilisation de fertilisation organique principalement à base de fumier F1. G5 se distingue par une majorité de parcelles à faible densité de plantation (< 5 plants/m2), ce qui n’est pas le cas pour G3. La plantation en planche est une pratique observée dans plus de la moitié des parcelles pour G3. La quasi-totalité des parcelles reçoivent également une fertilisation minérale à base de NPK 11.22.16 et plus de la moitié des parcelles reçoivent de l’urée ;
G2 et G6 combinent plantation en poquets à plat, densité de plantation élevée, sarclo-buttage et défanage peu pratiqués, et utilisation de fertilisation organique principalement à base de fumier F1. Seulement deux tiers des parcelles reçoivent une fertilisation minérale à base de NPK 11.22.16 et quasiment aucune parcelle ne reçoit d’urée.
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Fig. 2 Projection des modalités pertinentes sur les deux premières dimensions de l’ACM (contribution supérieure à 2 fois la contribution moyenne) selon les saisons de culture. A. contre-saison ; B. saison des pluies. C1 : compost à base de fumier F1 complémenté avec des biomasses végétales fraîches (Tithonia diversifolia, Tephrosia vogelii, Crotalaria grahamiana, Sesbania sesban, Lantana camara, Melia azedarach, Tagetes patula, Vernonia appendiculata, Cajanus cajan, Musa acuminata, etc.). Projection of relevant modalities on the first two dimensions of the MCA (contribution greater than 2 times the average contribution) according to the growing season. A. off-season; B. rainy season. |
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Fig. 3 Classification hiérarchique des parcelles en fonction des pratiques culturales selon les saisons de culture. A. contre-saison ; B. saison des pluies. Hierarchical classification of plots based on the cropping practices according to the growing season. A. off-season; B. rainy season. |
Caractéristiques des groupes et fréquence des pratiques majoritairement présentes dans au moins un groupe en contre-saison.
Group characteristics and frequency of practices predominantly present in at least one group in off-season.
Caractéristiques des groupes et fréquence des pratiques majoritairement présentes dans au moins un groupe en saison des pluies.
Group characteristics and frequency of practices predominantly present in at least one group in rainy season.
3.3 Incidence du flétrissement bactérien et pratiques culturales favorables à la réduction de la maladie
L’incidence du flétrissement bactérien (IFB) varie de 0,1 % à 41 % en CS et de 0,4 % à 45 % en SP. Très peu de parcelles avec IFB > 10 % ont été observées, une parcelle en CS et 16 parcelles en SP. L’IFB a été classée en 2 catégories dans chaque saison : IFB ≤ 1 % (56 % de parcelles en CS ; 11 % de parcelles en SP) et IFB > 1 % (44 % de parcelles en CS ; 89 % de parcelles en SP).
La Figure 4 montre une différence significative entre les groupes de la catégorie correspondant à IFB ≤ 1 % (χ2 = 71,67, p = 4,607e-14). En CS, les parcelles des groupes G1 et G3 présentant un IFB ≤ 1 % sont cinq à huit fois plus fréquentes que celles cultivées en SP. On note également une différence significative entre les groupes de la CS, ces parcelles sont deux fois plus fréquentes dans le groupe G1 que dans le groupe G2. En SP, les groupes G4, G5 et G6 ne sont pas significativement différents.
Le Tableau 3 montre l’effet des pratiques significatives sur la fréquence des parcelles appartenant à la catégorie IFB ≤ 1 %, en CS. Les parcelles ayant un IFB ≤ 1 % sont significativement plus fréquentes lorsqu’un apport de compost a été appliqué. De même, les parcelles ayant un IFB ≤ 1 % sont significativement plus fréquentes avec une plantation en planche ou lorsque le défanage est pratiqué sur les cultures, comparativement aux parcelles pour lesquelles ces pratiques sont absentes.
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Fig. 4 Fréquence des parcelles ayant un IFB ≤ 1 % dans les différents groupes et selon les saisons. Les barres d’erreur représentent l’erreur type. Les différentes lettres représentent des différences significatives entre les groupes à P ≤ 0,05. CS : contre-saison ; SP : saison pluviale. Frequency of plots with IFB≤1% in the different groups and according to the growing season. Error bars represent standard error. Different letters represent significant differences between groups at P≤0.05. CS: off-season; SP: rainy season. |
Effet des pratiques culturales significatives sur la fréquence de la classe IFB ≤ 1 % en contre-saison.
Effect of farming practices on the frequency of the IFB≤1% group in off-season.
4 Discussion
4.1 Caractéristiques et typologie des pratiques culturales de pomme de terre et selon les saisons
Notre étude montre que la pomme de terre est cultivée sur des parcelles inférieures à 3 ares, ce qui est en accord avec l’étude de Bélières et al. (2020). Aujourd’hui, cette caractéristique est très différente de la moyenne des autres pays producteurs de la zone de l’Océan Indien, qui dépasse largement 91 hectares (producteurs commerciaux) et 2 hectares (petits exploitants) en Afrique du Sud (Mdoda et al., 2023), ou encore 12 hectares (producteurs commerciaux) et 0,5 hectare (petits exploitants) à l’Ile Maurice (Bélières et al., 2023).
Concernant les variétés, « Bandy Akama » est la variété la plus cultivée dans l’ensemble des parcelles étudiées, quelles que soient les saisons. Environ 65 % de la superficie totale dédiée à la pomme de terre dans les Hautes Terres malgaches cultivés avec cette variété (Bélières et al., 2020), qui est reconnue pour sa robustesse face aux conditions environnementales difficiles et sa tolérance au flétrissement bactérien (Ravelomanantsoa, 2016).
Sur le plan des pratiques, les saisons se différencient principalement par : (i) en CS, une irrigation généralisée sur l’ensemble des parcelles, le riz irrigué comme précédent cultural majoritaire et une plantation en planche privilégiée ; (ii) en SP, une irrigation quasi-absente avec une forte diversité de précédents culturaux. Notre étude a montré que la majorité des semences provient de la récolte précédente quelle que soit la saison, ce qui a été rapporté dans l’étude de Bélières et al. (2020). Néanmoins, nous avons démontré que les semences provenant des récoltes précédentes sont les plus utilisées en SP, ce qui peut s’expliquer par le fait que la culture de pomme de terre est plus importante en CS et permet donc d’approvisionner largement les producteurs en semences de pomme de terre en SP. Seulement 5 % des parcelles étudiées utilisent des semences assainies en dépit des programmes nationaux d’assainissement issus des travaux de recherche et de vulgarisation de l’organisation paysanne Fert-Fifata-Ceffel (FFC) (Ravelomanantsoa et Rakotoarisoa, 2017).
Notre enquête a montré que la rotation culturale est largement pratiquée. Elle améliore la structure du sol (Zheng et al., 2023). Elle peut également entraîner une augmentation de la productivité et limiter la prolifération d’agents pathogènes tels que RSSC dans le sol, comme l’ont démontré Lemaga et al. (2001a) avec la rotation culturale pomme de terre-céréales (riz, blé ou maïs) ou bien avec la patate douce. Cette pratique culturale est largement connue pour augmenter la biodiversité microbienne tout en favorisant un contrôle naturel des bioagresseurs et une gestion plus durable des ressources du sol (Altieri, 1999 ; Ratnadass et al., 2021).
La typologie des pratiques culturales dans la région Vakinankaratra a mis en évidence des groupes de pratiques similaires entre les deux saisons, engagées dans la transition agroécologique.
Les groupes G1 (CS) et G4 (SP) se distinguent clairement des autres groupes par l’utilisation exclusive du compost en tant qu’amendement organique. La fabrication et l’utilisation de compost figurent parmi les pratiques agroécologiques en cours de diffusion par les acteurs du développement (FFC) dans la région Vakinankaratra (Razafimahatratra et al., 2020). Le choix de ce type de fertilisation organique peut jouer un rôle clé dans l’amélioration de la fertilité du sol, du rendement de la culture (Kimpinski et al., 2003 ; Larkin et Tavantzis, 2013), ainsi que dans la régulation des maladies de la pomme de terre (Carter et al., 2004 ; Hagman et al., 2009). La plantation en billon associée à la faible densité est majoritaire et en accord avec les recommandations techniques du FFC. En fin de cycle, le défanage est largement pratiqué, ce qui permet d’assurer la maturation et la bonne conservation des tubercules dans les sols humides (Mirabelli et al., 2005 ; Virtanen et Seppänen, 2014).Dans les groupes G3 (CS) et G5 (SP), la fertilisation organique est exclusivement composée de fumier utilisé à une dose médiane comprise entre 30 et 40 t/ha. Cette dose apparaît très supérieure à celle de l’étude de Bélières et al. (2020), qui rapporte 22,5 t/ha pour la dose la plus élevée, et à celle des recommandations techniques du FFC (15 t/ha). Ces doses excessives pourraient s’expliquer d’une part par le processus d’appauvrissement des sols (Singh et al., 2020) et d’autre part par la qualité variable du fumier en matière de décomposition.
Dans les groupes G2 (CS) et G6 (SP), on observe moins d’entretien (sarclo-buttage et défanage) et moins de fertilisation minérale comparativement aux autres groupes. La dose moyenne de NPK 11.22.16 (fumure de fond) est de 224 kg/ha et la dose moyenne d’urée (fumure d’entretien) est de 102 kg/ha, soit des doses faibles par rapport aux recommandations techniques du FFC (300 kg et 150 kg, respectivement).
Cette typologie permet donc de distinguer 3 modèles de systèmes de culture de pomme de terre : (i) un modèle intensif « compost-billon » (G1 et G4) ; (ii) un modèle intensif « fumier » (G3 et G5) ; et (iii) un modèle extensif « peu fertilisé et moins entretenu » (G2 et G6).
Bien que l’organisation paysanne FFC cherche à standardiser des pratiques agroécologiques depuis 2014, les variations observées selon les groupes témoignent d’une appropriation différenciée, pouvant être influencée par des facteurs sociologiques, économiques et environnementaux.
4.2 Effets des pratiques culturales sur l’incidence du flétrissement bactérien de la pomme de terre
Nos résultats montrent que le flétrissement bactérien, responsable de dégâts considérables lors de l’épidémie de 2009 à Madagascar (Ravelomanantsoa et al., 2018), est aujourd’hui fortement réduit. En effet, en CS, plus de la moitié de parcelles de G1 et de G3 ont eu un Indice de flétrissement bactérien (IFB) ≤ 1 %, ce qui pourrait s’expliquer par la combinaison des pratiques, notamment l’irrigation, la plantation en planche pour faciliter le drainage, le précédent cultural riz irrigué (autre que Solanacées), la fertilisation organique (compost ou fumier) ainsi que le défanage qui contribuent à la réduction de la maladie. Ce succès s’explique par les campagnes de sensibilisation percutantes et performantes mises en place dès 2019 par le secteur public de la recherche et l’organisation paysanne FFC. Ces campagnes ont permis de convaincre la plupart des producteurs de pomme de terre du Vakinankaratra d’adopter une combinaison de pratiques culturales permettant de prévenir l’apparition de la maladie. Parmi ces pratiques, certaines sont déjà adoptées par l’ensemble des producteurs. Elles n’ont donc pas été prises en compte dans notre analyse car non discriminantes. Il s’agit d’une part de certaines méthodes prophylactiques telles que l’élimination systématique des plants flétris (Denny, 2006) et l’exportation de ces plants malades hors des parcelles suivie de brûlage. Les rotations culturales, en particulier la rotation avec le riz irrigué (Machmud, 1993), ainsi que la rotation avec des cultures autres que celles de la famille des Solanacées, ont également été adoptées. Selon la littérature, l’inondation des parcelles est une technique reconnue pour lutter contre RSSC (Hayward, 1991).
D’autre part, parmi les pratiques culturales discriminantes, la fertilisation organique joue un rôle majeur dans la réduction de la maladie. En effet, en CS, l’apport de compost a contribué significativement à la réduction du flétrissement bactérien. Les fertilisants organiques comme le compost sont reconnus : (i) pour améliorer la qualité du sol (Bouchtaoui et al., 2024) ; (ii) pour augmenter la biodiversité microbienne du sol, et par conséquent favoriser le contrôle du flétrissement bactérien (Lemaga et al., 2001b ; Messiha et al. 2020 ; Ding et al., 2023). À Madagascar, une étude a montré l’efficacité de divers composts à base de biomasse végétale sur le contrôle de RSSC, à savoir des préparations à base de fumier de vache, d’Agave vivipara L. et de Melia azedarach L. (Rasamiravaka et al., 2017, 2018).
De même, la plantation en planche contribue significativement à la réduction du flétrissement bactérien en CS. Cette technique permet d’améliorer le drainage du sol, limitant ainsi la prolifération des bactéries dans le sol (Champoiseau et Momol, 2009).
Le défanage permet aussi de contrôler significativement le flétrissement bactérien en CS. Cette pratique consiste à couper manuellement les fanes des plants de pomme de terre et à les extraire de la parcelle, ce qui permet de réduire les sources potentielles d’inoculum de RSSC et ainsi de réduire le risque d’infection des cultures sensibles suivantes (Workayehu et al. 2022).
Par ailleurs, le maintien sur place des résidus végétaux après la pratique du sarclo-buttage a significativement aggravé l’incidence de la maladie, en particulier en SP. Étant donné que lors du sarclage, les adventices-hôtes de RSSC détruits par le sarclage sont maintenus sur les parcelles, nous avançons l’hypothèse que cette pratique contribue à la dissémination de l’inoculum de RSSC dans le sol. En effet, les adventices peuvent servir d’hôtes et permettre une survie à long terme de RSSC dans l’environnement (Hayward, 1991). De plus, la forte humidité en cette saison augmente le risque de nouvelles infections sur les plants de pomme de terre.
Quelles que soient les saisons de culture, notre enquête a mis en évidence une association entre certaines pratiques prophylactiques et agroécologiques (apport de compost, défanage, plantation en planches) et une faible incidence du flétrissement bactérien. Toutefois, malgré les recommandations de l’organisation paysanne FFC, la diffusion et l’adoption de ces pratiques restent hétérogènes. Cette adoption limitée des pratiques pourrait s’expliquer en partie par des contraintes structurelles (coûts des intrants, disponibilité en compost ou en semences assainies), organisationnelles (accès aux parcelles et à la main-d’œuvre) et sociotechniques (perception de l’efficacité dans les systèmes extensifs à faibles intrants).
Ravelomanantsoa (2018, données brutes) avait démontré la présence de 2 phylotypes de RSSC sur pomme de terre dans les Hautes Terres centrales, le phylotype IIB-1 prédominant (83 %) et le phylotype III (17 %). Il s’agissait du premier signalement du phylotype IIB-1 à Madagascar, ce qui avait permis de supposer une introduction récente de cette lignée. La diversité des souches de pourriture brune andine introduites IIB-1 était faible, alors qu’elle était élevée chez les souches africaines endémiques (phylotype III).
Selon les souches ou lignées impliquées, l’épidémiologie du flétrissement peut être différente. De ce fait, la diversité des souches présentes à Madagascar dans les systèmes de culture de pomme de terre devra donc être prise en compte pour appréhender l’efficacité des pratiques culturales sur le contrôle du flétrissement bactérien. Concernant le phylotype IIB-1, prédominant dans les cultures de pomme de terre, celui-ci se distingue du phylotype III par sa grande diversité d’agressivité (Cellier et Prior, 2010) et à sa forte capacité à se maintenir de façon latente dans les tubercules, ce qui entraîne sa dissémination principalement par le biais des semences de pomme de terre (Ciampi et al., 1980). De plus, dans les habitats naturels (sols et habitats aquatiques), cette lignée peut survivre in planta à des températures basses (< 20 °C) (Milling et al., 2009) et sur certaines adventices hôtes (Champoiseau et al., 2009), voire survivre à long terme à des températures de l’ordre de 4 °C dans l’eau (Milling et al., 2009). Par ailleurs, le phylotype III possède un spectre d’hôte plus large que le phylotype IIB-1, ce qui lui permet d’assurer une meilleure persistance dans l’environnement naturel (Lowe-Power et al., 2020). Ainsi, les mesures de contrôle devront être adaptées pour chaque phylotype selon des stratégies différentes.
Notre enquête a révélé l’efficacité de la combinaison des méthodes prophylactiques qui font référence à des mesures préventives et des pratiques agroécologiques qui visent à optimiser les interactions biologiques et écologiques et promouvoir la biodiversité et la santé des sols. Il est important de reconnaître que bien que la combinaison de ces pratiques culturales puisse réduire l’incidence de la maladie, elle ne permet pas de prévenir les infections latentes, en particulier concernant les semences. La mise en place d’une filière de semences assainies permettrait entre elles principalement de cibler l’élimination du phylotype IIB-1, qui représente le phylotype prédominant sur la pomme de terre à Madagascar.
5 Conclusion
Cette étude a permis de caractériser les systèmes de culture à base de pomme de terre dans la région Vakinankaratra et d’expliquer la faible incidence du flétrissement bactérien à Madagascar aujourd’hui. Les agriculteurs pratiquent la culture de pomme de terre suivant une démarche agroécologique combinant méthodes prophylactiques et pratiques culturales. Cette stratégie combinatoire influe positivement sur la gestion du flétrissement bactérien causé principalement par le phylotype IIB-1. Ces pratiques sont homogènes d’une saison à l’autre et se distinguent par la technique de plantation, les différents types d’amendement organique ainsi que le niveau d’entretien des cultures. Le mode de plantation en planche, l’apport de fumure organique sous forme de compost et le défanage sont des pratiques efficaces pour contrôler la maladie. Toutefois, le flétrissement bactérien constitue toujours une menace pour les cultures de pomme de terre. Il est donc nécessaire d’intervenir pour la durabilité de la filière, dont le rôle est essentiel pour la sécurité alimentaire à Madagascar, tout en accompagnant le développement des pratiques agroécologiques. Dans ce contexte, l’approche agroécologique devrait être renforcée par l’accessibilité à des semences assainies.
Remerciements
Ce travail a été réalisé dans le cadre du projet DINAAMICC (Démarches INtégrées et Accompagnement pour une Agriculture familiale à Madagascar Innovante et résiliente aux Changements Climatiques) financé par l’Union Européenne (Contrat FOOD/2021/422-791) via son programme DeSIRA (Development of Smart Innovation through Research in Agriculture).
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Citation de l’article : Ravalisoa RA, Deberdt P, Rhino B, Muller B, Rasamimanana A, Rasamiravaka T, Ravelomanantsoa S. 2025. Diagnostic et analyse des pratiques culturales influant sur le flétrissement bactérien de la pomme de terre à Madagascar. Cah. Agric. 34: 33. https://doi.org/10.1051/cagri/2025033
Liste des tableaux
Caractéristiques descriptives des pratiques culturales les plus discriminantes dans les systèmes de culture de pomme de terre selon les saisons de culture (N CS : nombre de parcelles observées en contre-saison = 91 ; N SP : nombre de parcelles observées en saison des pluies = 168).
Descriptive characteristics of the most discriminating farming practices in potato cropping systems according to the growing season (N CS: number of plots observed in the off-season = 91; N SP: number of plots observed in the rainy season = 168).
Caractéristiques des groupes et fréquence des pratiques majoritairement présentes dans au moins un groupe en contre-saison.
Group characteristics and frequency of practices predominantly present in at least one group in off-season.
Caractéristiques des groupes et fréquence des pratiques majoritairement présentes dans au moins un groupe en saison des pluies.
Group characteristics and frequency of practices predominantly present in at least one group in rainy season.
Effet des pratiques culturales significatives sur la fréquence de la classe IFB ≤ 1 % en contre-saison.
Effect of farming practices on the frequency of the IFB≤1% group in off-season.
Liste des figures
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Fig. 1 Localisation de la zone d’étude : A. Carte de Madagascar ; B. Carte des 17 communes réparties dans 5 districts de la région Vakinankaratra. Location of the study area: A. Map of Madagascar; B. Map of the 17 municipalities spread across 5 districts in the Vakinankaratra region. |
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Fig. 2 Projection des modalités pertinentes sur les deux premières dimensions de l’ACM (contribution supérieure à 2 fois la contribution moyenne) selon les saisons de culture. A. contre-saison ; B. saison des pluies. C1 : compost à base de fumier F1 complémenté avec des biomasses végétales fraîches (Tithonia diversifolia, Tephrosia vogelii, Crotalaria grahamiana, Sesbania sesban, Lantana camara, Melia azedarach, Tagetes patula, Vernonia appendiculata, Cajanus cajan, Musa acuminata, etc.). Projection of relevant modalities on the first two dimensions of the MCA (contribution greater than 2 times the average contribution) according to the growing season. A. off-season; B. rainy season. |
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Fig. 3 Classification hiérarchique des parcelles en fonction des pratiques culturales selon les saisons de culture. A. contre-saison ; B. saison des pluies. Hierarchical classification of plots based on the cropping practices according to the growing season. A. off-season; B. rainy season. |
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Fig. 4 Fréquence des parcelles ayant un IFB ≤ 1 % dans les différents groupes et selon les saisons. Les barres d’erreur représentent l’erreur type. Les différentes lettres représentent des différences significatives entre les groupes à P ≤ 0,05. CS : contre-saison ; SP : saison pluviale. Frequency of plots with IFB≤1% in the different groups and according to the growing season. Error bars represent standard error. Different letters represent significant differences between groups at P≤0.05. CS: off-season; SP: rainy season. |
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